Assurance récolte : une année climatique 2023 plus favorable
Le déploiement de l’Assurance multirisque climatique (MRC), qui fait suite à la réforme de l’assurance récolte, s’est déroulé de manière encourageante en 2023, avec une année climatique considérée comme favorable par l’assureur Groupama.
Le bilan de l’année 2023 était très attendu, notamment par les agriculteurs, pour évaluer le nouveau dispositif d’Assurance multirisque climatique (MRC). « Malgré son lot de sinistres, l’année 2023 a été plus favorable que les années précédentes en multirisque climatique », rassure Groupama. Pour preuve, l’assureur met en avant un indicateur précieux : le ratio de sinistralité, autrement dit le rapport sinistres/cotisations, qui était inférieur à 50 % en MRC en 2023, contre environ 100 % au cumul des cinq dernières années. En tête des secteurs agricoles les plus concernés : celui des grandes cultures, qui porte la charge la plus élevée, à savoir 72 %, devant la vigne (23 %) et les vergers (5 %).
La sécheresse en tête des sinistres, talonnée par la grêle
En tête des sinistres, on retrouve en 2023 la sécheresse, à hauteur de 38 % des charges, avec un hiver historiquement sec, des épisodes de canicule mais aussi des pluies. Plus de 320 000 hectares (ha) ont ainsi été sinistrés par la sécheresse. Cette dernière concerne à 79 % les grandes cultures, les légumes et l’horticulture. La grêle a également occasionné plus de 290 000 ha sinistrés, et représente 37 % des charges en 2023. « Nous avons constaté des épisodes moins fréquents mais plus sévères, qui ont pu générer localement des pertes importantes, avec des grêlons très gros. Outre les cultures, les dégâts sur les bâtiments sont de plus en plus importants », précise Groupama.
La réactivité permise par le nouveau dispositif assurantiel est donc mise en avant par l’assureur, qui s’appuie notamment sur un réseau d’élus estimateurs préalablement formés, qui permet de traiter les dossiers plus rapidement et donc d’accélérer le processus d’indemnisation des assurés.
Excès d’eau et disparités régionales
En 2023, l’année climatique a également été marquée par l’excès d’eau. Troisième aléa le plus important de l’année 2023 à hauteur de 10 % des charges, il s’est matérialisé par des inondations dans les régions du Nord de la France. 200 déclarations ont été enregistrées de novembre 2023 à janvier 2024, pour un coût estimé à 4 M€. Les deux tempêtes Ciaran et Domingos qui ont marqué l’année climatique pour 4 % des charges de sinistres de l’assureur n’ont pas occasionné de dégâts outre mesure. « Malgré les tempêtes, la Bretagne a été relativement épargnée en termes de sinistralité sur récoltes », illustre Groupama.
Quant au gel, il a représenté 1 % des charges de sinistres en 2023. La disparité régionale a également été pointée par Groupama dans son bilan annuel : « tous aléas climatiques confondus, les régions les plus sinistrées en 2023 sont la Normandie, notamment avec la sécheresse qui a porté préjudice à la culture du lin, les Hauts-de-France, l’Occitane, l’Auvergne-Rhônes-Alpes et le Grand-Est ».
Malgré une dynamique bien amorcée en 2023, avec une part de surfaces totales assurées en MRC qui est passée de 17 % à 24 % en un an (31 à 33 % entre 2022 et 2023 pour les grandes cultures), l’assureur reste vigilant sur la poursuite du déploiement du nouveau dispositif : « la crise agricole actuelle met la lumière sur le premier enjeu pour les agriculteurs, à savoir leur trésorerie. » En grandes cultures, l’objectif est d’atteindre 60 % des surfaces assurées à l’horizon 2030.
16,5 M€ au titre de l’Indemnité de solidarité nationale (ISN)
Groupama relève, pour 2023, une intervention de l’ISN à hauteur de 16,50 M€ pour ses assurés, dont 70 % concernent les grandes cultures, contre 19 % pour la viticulture et 11 % pour l’arboriculture. Pour rappel, l’ISN correspond à l’indemnité avancée par l’assureur et qui fera l’objet a posteriori d’un remboursement par l’État. À l’exception de la grêle, l’ISN intervient pour des sinistres plutôt graves. En 2023, Groupama recense essentiellement des sinistres sur récoltes de faible ou de moyenne intensité. L’ISN a joué majoritairement pour l’aléa sécheresse en 2023 (61 %). En 2024, la part de l’ISN passera de 45 à 40 % pour les non assurés.