Glyphosate, néonicotinoïdes, cadmium : quelles sont les substances étudiées dans l’enquête de santé publique Albane ?
L’Anses et Santé Publique France ont annoncé le début de l’enquête Albane au niveau national, en conférence de presse le 10 juin. À cette occasion, les organisations ont présenté les pesticides, métaux et PFAS qui y seront étudiés pour l’exposition des Français aux substances présentes dans l’environnement.
L’Anses et Santé Publique France ont annoncé le début de l’enquête Albane au niveau national, en conférence de presse le 10 juin. À cette occasion, les organisations ont présenté les pesticides, métaux et PFAS qui y seront étudiés pour l’exposition des Français aux substances présentes dans l’environnement.

Après la phase « pilote » terminée fin 2024, l’enquête « Albane » a été lancée à l’échelle nationale, annoncent l’Anses et Santé Publique France en conférence de presse le 10 juin. L’enquête, qui vise à déterminer l’état de santé de la population française, s’étend sur 167 zones dans les 13 régions de France hexagonale. Des données de santé seront récoltées jusqu’en 2026 sur 3 150 personnes dont 2 000 adultes, pour des premiers résultats prévus en 2028. En plus d’informations sur les habitudes alimentaires, de vie ou d’activité physique, l’enquête prévoit de caractériser l’exposition des Français à différentes substances présentes dans l’environnement, comme les pesticides ou les PFAS (ou « polluants éternels »).
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L’exposition des Français au glyphosate, aux néonicotinoïdes ou au cadmium pris en compte dans l’enquête
Pour caractériser l’exposition de la population française à ces substances, des échantillons d’urines et de sang de 1 000 participants adultes seront analysés dans des laboratoires certifiés en fonction de la substance recherchée. À l’occasion du point presse, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) et Santé Publique France ont détaillé quelles substances seront étudiées.
Pour les pesticides, l’enquête se penchera sur les familles des organochlorés, des pyréthrinoïdes, des organophosphorés, et des triazoles. Aussi, la famille des néonicotinoïdes sera intégrée dans l’analyse. Plus spécifiquement, l’exposition au folpel, au gluphosinate et au glyphosate sera aussi étudiée. Et une mesure de « criblage non ciblé de pesticides suspects » (nommée « suspect screening pesticides ») permettra d’analyser les échantillons « de façon assez large pour ne pas manquer certains pesticides », détaille Loïc Rambaud, chef de projet de l’enquête Albane à Santé publique France.
Le cadmium sera aussi recherché dans l’urine et le sang total, avec d’autres métaux. La présence des composés perfluorés (PFAS ou « polluants éternels ») sera testée dans le sérum des participants, et celle de plastifiants comme les phtalates, les bisphénols et les alkylphénols dans les échantillons d’urine.
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Une étude qui « intègre des préoccupations sociétales »
L’étude de ces substances « intègre des préoccupations sociétales » indique Sébastien Denys, directeur Santé-Environnement-Travail chez Santé Publique France, notamment pour le glyphosate ou les néonicotinoïdes. Les participants pourront demander les résultats de leurs tests d’exposition. Globalement, la récolte de ces données a pour objectif de déterminer les « niveaux d’imprégnation » de la population à ces substances, en fonction de l’échelle géographique et temporelle. Des valeurs références d’exposition pourront être déterminés pour les différents groupes testés. Et les « déterminants de l’exposition » seront aussi recherchés, grâce notamment aux questionnaires, soutient Sandrine Carillo, coordinatrice de l’enquête Albane à l’Anses.
Des « photographies » de l’état de santé de la population française
La phase « pilote » de l’enquête Albane avait été lancée fin 2024, en Ile-de-France et en Nouvelle-Aquitaine. En juin 2025 a commencé le premier cycle au niveau national, qui s’étendra jusqu’à fin 2026 et dont les premiers résultats sont attendus pour 2028. D’autres cycles suivront ensuite en se recoupant les uns les autres dans le temps, ce qui permettra de réaliser des ajustements.
L’objectif pour l’Anses et Santé Publique France est d’obtenir des « photographies » de l’état de santé de la population française, afin de guider les politiques publiques et de faire avancer les connaissances scientifiques. Le coût estimé pour la phase pilote, le premier cycle de l’enquête et la préparation du deuxième cycle est de 12 millions d’euros.
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