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Piment d’Espelette : la récolte 2025 sous la pression du champignon Athelia rolfsii

La récolte 2025 du piment d’Espelette n’est pas encore terminée mais la production sera moins abondante qu’espérée. En cause, les méfaits du champignon Athelia rolfsii.

<em class="placeholder">Un parcelle de piment d&#039;Espelette au Pays Basque.</em>
Le piment d'Espelette AOP est actuellement cultivé sur 250 hectares et produit autour de 259 tonnes de poudre de piment annuellement.
© Syndicat du piment d'Espelette AOP

En début d’été, la filière du piment d'Espelette était confiante, pensant pouvoir rattraper la faible récolte 2024. Mais la récolte 2025 sera probablement « moyenne », selon Panpi Olaizola, président du Syndicat du piment d’Espelette AOP. Fortes chaleurs et humidité ont provoqué une flambée de champignon Athelia rolfsii mi-juillet. Présent dans le sol, l'Athelia rolfsii (ou Sclerotium rolfsii« se développe sur les radicelles et les racines et monte au collet, décrit Panpi Olaizola. Si l’on voit du mycellium autour du collet, la plante dépérit en quelques heures. Les échanges de sève sont stoppés ». « En serre il est canalisé, mais en plein champ, il y a très peu de solutions chimiques », poursuit-il. Et justement, le piment d’Espelette est cultivé en plein champ.

Le changement climatique renforce la menace 

Cette brutale attaque a rappelé à la filière qu’elle connaissait finalement mal cet ennemi. Une synthèse avait été publiée en 2008 par l’Inrae (« Le piment d'Espelette face à Sclerotium rolfsii »​​​​​) mais depuis il n'y a pas eu de travaux de recherche pour doter la filière de méthodes de prévention ou de lutte. Seule certitude : « On sait que la température est un paramètre important. Au-delà de 28° C et avec de l’humidité, les conditions sont favorables pour lui », résume Panpi Olaizola. Sa présence sur beaucoup de plantes hôtes est une difficulté de plus. La perspective d’étés chauds fréquents incite les producteurs à replacer l’étude de ce champignon parmi les priorités.

Relancer les recherches sur l'Athelia rolfsii

« Je suis persuadé qu’il faut de l’expérimentation car on a bien compris que personne ne le fera pour nous, confie Panpi Olaizola. Nous sommes une filière de plein champ très petite ». Pas mobilisatrice, donc, pour les chercheurs et les firmes. Le syndicat cherche à structurer des  projets de recherche. « Un travail en réseau » avec des producteurs de piment au Pays basque espagnol est aussi en cours car ils sont aussi touchés.

A titre personnel, Panpi Olaizola expérimente sur son exploitation la mise en place d’un tapis de fougères sur le paillage plastique pour abaisser la température. Il juge que la méthode a été efficace en 2025 et lui a permis de sauver « 10 rangs ». L’an dernier, ce paillage avait été à l’inverse contreproductif en maintenant le froid.

Une baisse du nombre de producteurs

La baisse du nombre de producteurs est une autre inquiétude pour le syndicat. En 2025, 181 producteurs sont recensés mais ils étaient 207 en 2022. « On va missionner nos équipes pour regarder le profil de ces gens qui arrêtent et trouver des solutions », explique le président. Il rappelle que le piment d'Espelette a connu une époque « où l’appellation gagnait 10 à 15 producteurs par an » mais que certains ont peut être sous-estimé l'impact des aléas climatiques et les gros besoins en main-d’œuvre. 

Parmi les autres projets menés par le syndicat, l’évolution du cahier des charges concernant l’irrigation. « Elle nécessite encore deux ans d’expérimentation », précise Maialen Sarraude, coordinatrice au sein du syndicat.

Autant d’enjeux cruciaux pour répondre au marché qui continue d'apprécier ce piment AOP.  

Rédaction Réussir

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