Néonicotinoïdes : « La filière noisette est au bord de la faillite », reconnaît un rapport de l’Inrae
Face à la pression sanitaire, la filière noisette est au bord de la faillite, écrit l’Inrae dans un rapport sur les alternatives aux néonicotinoïdes publié ce mardi 28 octobre en réponse à une saisine du ministère de l’Agriculture. Les filières betterave, pomme, cerise et figue sont aussi fragilisées par le manque de solutions face aux ravageurs.
Face à la pression sanitaire, la filière noisette est au bord de la faillite, écrit l’Inrae dans un rapport sur les alternatives aux néonicotinoïdes publié ce mardi 28 octobre en réponse à une saisine du ministère de l’Agriculture. Les filières betterave, pomme, cerise et figue sont aussi fragilisées par le manque de solutions face aux ravageurs.
« La filière noisette est soumise à une telle pression sanitaire qu'elle est au bord de la faillite », écrit l’Inrae dans un rapport sur les alternatives aux néonicotinoïdes publié ce mardi 28 octobre. Saisi par le ministère de l’Agriculture en mai 2025, l’institut de recherche a fait un état des lieux des alternatives chimiques ou non chimiques aux néonicotinoïdes existantes pour les filières de la noisette, de la pomme, de la cerise, de la figue et de la betterave.
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Quels manques d’alternatives face aux néonicotinoïdes selon les filières ?
Selon l’Inrae, ces filières sont « fragilisées par le manque de solutions opérationnelles et disponibles […] mais à des degrés divers et selon des temporalités différentes ». Pour la filière betterave, le rapport indique que les producteurs sont soumis à des pressions de jaunisse variable, « mais restées globalement modérées depuis 2020 ». En pommes, « le puceron cendré est un problème récurrent qui semble de moins en moins bien contrôlé » expliquent les auteurs. Comme pour la filière figue, avec la mouche Siba adipata. Les filières de la cerise et de la noisette sont touchées par des « espèces invasives particulièrement redoutables » soutient l’Inrae, citant Drosophila suzukii et Halyomorpha halis. Si les producteurs de noisette risquent la faillite selon les auteurs, la filière cerise est en cours de restructuration à cause de l’invasion biologique. « Des producteurs qui se désengagent et d'autres qui se spécialisent » est-il reconnu dans le rapport.
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Quelles solutions proposées par l’Inrae ?
Malgré « le soutien de plans d'actions ambitieux mis en œuvre par les pouvoirs publics », ces filières patinent à réaliser la transition vers des itinéraires de protection alternatifs. Pour y arriver, l’Inrae recommande notamment de développer et de systématiser les approches de prophylaxie, de « construire des itinéraires de protection basés sur des approches combinatoires », et de « traiter les questions relatives à la réglementation ».
Sur ce dernier point, l’objectif est de « sécuriser les filières qui dépendent […] de dérogations annuelles pour assurer la protection de leurs cultures », et « faciliter le développement du biocontrôle et favoriser les pratiques vertueuses ». Et la prise de risque de l’agriculteur « doit pouvoir être allégée », affirme l’Inrae, qui cite par exemple des stratégies assurancielles.
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