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Eucarpia 2008
L’oïdium compliqué

Lors du 9 Congrès international Eucarpia, une part importante des présentations scientifiques était consacrée à la résistance aux maladies de ravageurs et aux virus. Point sur les connaissances actuelles.

Des travaux américains, tchèques, israéliens et chinois ont montré que les connaissances avançaient sur la résistance à l’oïdium du melon, « notamment vis-à-vis de la classification des races, du déterminisme génétique et de l’utilisation des marqueurs » précise François Villeneuve, du CTIFL de Lanxade. « Le problème dans l’oïdium, c’est qu’il existe une interaction variété/race. Un melon peut être résistant à une race d’oïdium sans forcément l’être pour toutes les races (comme le bremia en salade). » Les travaux de l’Israélien Rafael Perl-Treves sur la caractérisation de la résistance des races 1-2 au fusarium ont mis en évidence une nouvelle source de résistance qui peut être intéressante. « Son déterminisme génétique semble plus simple par rapport aux géniteurs actuels,explique François Villeneuve. Pour obtenir la résistance au fusarium race 1-2, on utilise un géniteur dont certains gènes ont l’inconvénient d’être proche du gène codant certaines caractéristiques de la qualité de fruit. Cette nouvelle source de résistance ouvre donc de nouvelles perspectives. »

Deux modes d’acquisition

Nathalie Boissot (France) a présenté des travaux portant sur l’acquisition de la résistance au puceron, Aphis gossypii. Elle a ainsi démontré que dans le monde, il existait en réalité deux grands modes d’acquisition de cette résistance en fonction desquels réagissaient les différents groupes de cucurbitacées : « soit le fruit est résistant au puceron mais sensible à la multiplication et au développement du virus ; soit, il est résistant à la multiplication mais sensible au puceron ». « Nous savons désormais que ce contrôle est réalisé par deux allèles différents mais présents sur le même gène », reprend Michel Pitrat.

A noter que l’américain Donald Hopkins a présenté des travaux sur la sélection à la bactériose sur la pastèque. « L’intérêt de ces travaux pour la communauté scientifique est qu’il montre que l’on peut avoir des résistances contre les bactéries, ce qui n’avait jusque-là pas été démontré clairement. Les travaux n’en sont qu’à leurs débuts car le déterminisme de l’acquisition de cette résistance est particulièrement complexe. Mais la voie est possible. »

Des virus transmissibles par les semences

Enfin, Itsvan Tobias (Etats-Unis) a montré que le ZYMV (virus de la mosaïque jaune de la courgette) et le CMV (virus de la mosaïque du concombre) étaient transmissibles par les semences. On pensait jusque-là que la transmission ne se faisait que par les pucerons au travers de petites blessures produites par des outils de manipulation (sécateurs…) ou par contacts entre les feuilles (frottements…). Rappelons que le ZYMV, comme la plupart des virus de plantes, provoque une maladie généralisée et incurable.

Pour les producteurs français, il est vrai que ces travaux n’ont pas d’applications directes. Les travaux n’ont pas montré de nouveautés sur l’introduction de résistance au virus sur les variétés. James D. McCreight (Etats-Unis) a présenté de nouvelles sources de résistances génétiques du melon à un nouveau virus observé en Espagne, au Mexique et aux Etats-Unis : le Cucurbit yellow stunting disorder virus (CYSDV). Jeroen de Vries (Pays-Bas) a montré que le gène du CYSDV se trouvait dans la même zone chromosomique que le gène de résistance à l’oïdium du concombre.

En clair, les sélectionneurs devraient pouvoir utiliser le marqueur de résistance du concombre pour identifier si le gène de ce nouveau virus se trouve ou non dans le melon. Ce virus est transmis par Bemisia et n’a été identifié en France qu’une fois. « Mais nous devons rester attentifs à ces travaux, car avec le réchauffement climatique, il n’est pas dit que ce virus émergent ne tape un jour à notre porte », conclut Michel Pitrat.

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