Olea & Co - Languedoc-Roussillon
L’Hérault, médaille d’or des oliveraies régionales
A la faveur des transferts de plantations liés aux arrachages intensifs du vignoble et des plans de relance de l’oléiculture française, le Languedoc-Roussillon est devenu le second verger d’oliviers en France.
Sur les quatre départements Aude, Hérault, Gard et Pyrénées-Orientales, les oliviers couvrent 4 100 ha, soit 23 % de la superficie nationale. A la différence des autres vergers, celui-ci a vu sa surface progresser de 57 % en une décennie selon le dernier recensement agricole réalisé par Agreste.
Si la superficie en oliviers augmente dans tous les départements de la région, c’est dans l’Aude et l’Hérault que la progression est la plus spectaculaire. Une augmentation liée aux arrachages viticoles de ces deux départements. L’Hérault a perdu 20 000 ha en dix ans, l’Aude 16 000 ha. En parallèle, le nombre d’exploitations pratiquant cette culture augmente quasiment partout, sauf dans le Gard où il baisse de 30 %.
Une majorité de petites structures
Contrairement aux pêches/nectarines/abricots, la culture des oliviers n’est pas concentrée sur les exploitations spécialisées : près de la moitié des oliveraies sont des viticulteurs et 30 % seulement sont des exploitants spécialisés pour 45 % des surfaces. Les fermes cultivant les oliviers sont majoritairement des petites structures (58 % d’entre elles pour 44 % des surfaces en oliviers). La surface moyenne des oliveraies atteint 1,4 ha. Elle a presque doublé en dix ans mais reste faible. La répartition (1) des exploitations entre “petites”, “moyennes” et “grandes” n’a pas changé depuis dix ans, soit 58 %, 28 % et 14 %. La culture des oliviers est surtout le fait de fermes individuelles (82 % des exploitations pour les deux tiers des surfaces) et très majoritairement d’agriculteurs individuels (54 % pour 40 % des surfaces).
Dans le cas des exploitations oléicoles spécialisées, les deux tiers des producteurs travaillent moins d’un quart de temps sur l’exploitation. En effet, seulement 12 % sont agriculteurs à titre principal, plus de la moitié sont des retraités, les autres exerçant une autre activité principale. Leur surface moyenne en oliviers atteint 2,1 ha.
En revanche, les viticulteurs – propriétaires d’oliveraies – ont principalement de moyennes ou grandes structures qui pratiquent la culture de l’olivier à titre secondaire. La surface moyenne du verger est de 1 ha.
Déjà deux AOP dans la région
A ce jour, l’Hérault est le premier département de la région Languedoc-Roussillon avec 1 558 ha d’oliveraies, devant le Gard à 1 435 ha. A eux deux, ils représentent près des trois quarts de la superficie oléicole de la région. Le Gard – même s’il est en perte de vitesse – s’est doté de deux AOP.
L’huile d’olive “AOP Nîmes” est l’huile d’olive de type “fruité vert” caractérisée par ses arômes intenses de fruits rouges, de prunes, d’ananas (…) avec une pointe d’amertume et une ardence nette. C’est une huile d’olive issue d’au moins 70 % d’olives Picholine à laquelle peuvent s’ajouter la Négrette, la Noirette et des variétés secondaires. L’olive de table “AOP Nîmes” est une olive verte de variété Picholine, craquante et juteuse, douce avec des arômes de beurre de noisette qui se déguste principalement à l’apéritif. Pour sa part, le département des Pyrénées-Orientales a déposé un dossier “huile d’olive AOP du Roussillon” qui est actuellement en cours d’instruction.
(1) Agreste classe les exploitations dans la catégorie “grandes”si la production brute standard (PBS) est supérieure à 100 000 euros, “moyennes” si la PBS est compris entre 25 000 euros et 100 000 euros ; “petites” si la PBS est inférieure à 25 000 euros.
