Sud-Est
Les phytos dans le collimateur des agriculteurs gardois
Après avoir arraisonné deux camions dans l’Hérault et vidé des rayons de plusieurs hypermarchés de Nîmes, les agriculteurs annoncent d’autres actions dans les jours à venir.
Jeudi, une soixantaine d’agriculteurs gardois de la FDSEA et des JA ont arraisonné deux camions au péage autoroutier de Galargues (Hérault). L’un arrivait du Maroc, l’autre d’Espagne, quelques palettes ont été déversées sur l’autoroute.
« L’émission d’Envoyé spécial, explique Jean-Louis Portal, secrétaire général de la FDSEA, a mis le feu aux poudres. On nous y faisait passer pour des empoisonneurs et des fraudeurs. Nous demandons l’application du principe de précaution. En France, nous interdisons certaines matières actives, soit disant dangereuses pour les agriculteurs et les consommateurs. Mais ces molécules sont autorisées dans des pays voisins. Par conséquent, les productions qui ont reçu ces traitements devraient être, à défaut de démontrer qu’elles sont exemptes de molécules interdites, retirées de la vente. L’utilisation des produits phytos devient un sujet phare en agriculture. La France veut nous faire laver plus blanc que blanc, mais nous devons continuer à vivre. Cette opération n’était qu’un coup de semonce. Nous avons l’intention d’en conduire – en espérant que d’autres départements se joindront à nous – d’autres jusqu’à la présidence de l’UE par la France. Nous souhaitons que les Pouvoirs publics saisissent cette chance pour harmoniser les problèmes des autorisations de mise en marché, des délais avant récolte des LMR, en fait tout ce qui pénalise les agriculteurs français. »
Après avoir quitté l’autoroute, les agriculteurs se sont rendus aux hypers Casino et Carrefour de Nîmes, dont ils ont débarrassé les rayons de tous « les f&l suspects », laissant les chariots sur les parkings. « Nous n’avons pas rencontré les directeurs des hypers, ajoute Xavier Fabre, président des JA. Nous aurions souhaité leur demander s’ils possédaient les documents authentifiant la même traçabilité qu’ils exigent de nous. Il faut que les Pouvoirs publics français comprennent qu’à cause de leurs décisions, ils nous mènent dans des impasses techniques, avec des produits interdits en France, autorisés en Europe. C’est de l’hypocrisie et un jeu de dupes qui sont autant de distorsions de concurrence. Nous comptons bien faire reparler de ces problèmes dans les jours qui viennent par de nouvelles actions. »