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Les communes en pincent pour les marchés et les halles

Alors que le congrès des maires et des collectivités locales se tient du 21 au 23 novembre à Paris, tour d’horizon, forcément incomplet, de ces communes qui “bougent” pour leur commerce alimentaire.

Dotation de l’État en berne, réglementations contraignantes, consensus parfois difficiles entre parties prenantes : la politique de dynamisation du commerce des villes est parfois un parcours du combattant pour les équipes municipales. Pourtant, les initiatives se multiplient pour préserver le tissu commercial alimentaire.

Le renouveau des halles

Le 9 novembre, à Bordeaux, les nouvelles halles de Bacalan ont officiellement ouvert. Sur plus de 1 000 m2, elles accueillent 23 producteurs régionaux et bientôt devraient s’y installer un restaurant, une auberge, une pépinière d’entreprises… Quelques jours plus tôt, le 2 novembre, à Perpignan (Pyrénées-Orientales), la municipalité inaugurait les Halles Vauban, un espace de 2 500 m2 ouvert toute la semaine, regroupant sept boutiques et une vingtaine de “corners” de dégustations. Ne s’arrêtant pas là, la ville catalane avait ouvert, fin octobre, le Carré Arago, un marché couvert accueillant entre autres CbioCmarché, une boutique commercialisant la gamme f&l d’Alterbio. Enfin, à la mi-novembre, une nouvelle halle au frais a ouvert ses portes à Amiens (Somme) : sept commerçants, dont un primeur, ont pris place dans un bâtiment de 1 600 m2, développé par l’agence spécialisée Place’O Marché (groupe Stratège Plus) et situé dans un nouvel écoquartier en périphérie Sud de la capitale picarde.

Ces différents exemples montrent que le concept de halles ou de marchés ouverts a attiré l’attention des communes. Il est vrai que ce type d’aménagement, historiquement inscrit dans le tissu commercial du centre-ville, souvent présent. Les rénovations se multiplient sur le territoire et les projets intègrent la plupart du temps les attentes des consommateurs en matière de proximité et de convivialité. Et les projets continuent. En Maine-et-Loire, la ville de Cholet a confié à la SNI (Société immobilière nationale, Groupe Caisse des Dépôts) la restructuration de sa halle de centre-ville : elle a choisi l’agence d’architecture ASA Gimbert qui a déjà conçu les halles de La Baule et Piriac-sur-Mer (Loire-Atlantique) pour rénover les 600 m2 d’un bâtiment construit il y a près de 50 ans. Le nouvel ensemble est attendu pour l’automne 2018. À Dax, la ville a lancé la marque “Place aux Halles !” et entamé en concertation la réhabilitation de ses halles, dont le projet, confié au cabinet d’architecte Reichen et Robert, a été présenté en avant-première le projet aux commerçants, début novembre.

Enfin, en région parisienne, dans le cadre de son plan de réaménagement des berges de la Seine, la ville de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) prévoit d’ouvrir en 2019, une nouvelle halle gourmande, située dans d’anciens locaux ferroviaires, qui accueillera un marché de produits frais et même une école de cuisine.

Maîtriser le foncier commercial

Les communes ne se limitent pas dans la rénovation et la restructuration des marchés couverts. Malgré les pressions entraînées par des budgets de plus en plus contraints et une importante réglementation, elles n’hésitent plus à investir directement dans le maintien du tissu commercial. Par exemple, dans les Hauts-de-France, la ville de Carvin (Pas-de-Calais), via un établissement public foncier, mène une politique de rachat des boutiques vacantes, les réhabilite et les reloue ensuite. En début d’année, une telle opération a permis l’installation de “Secrets Fermier”, un magasin de fruits et légumes tenu par deux jeunes agriculteurs.

L’innovation est au pouvoir : à Saint-Flour (Cantal), dans le cadre de son projet “centre-bourg” mène actuellement avec la société Franchiseo, une étude globale sur les commerces structurants qui pourraient s’implanter en cœur de ville. Comme le souligne le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et l’IGF (inspection générale des finances) dans une étude du début 2017, le foncier commercial est un levier qui permet d’agir directement sur l’offre commerciale en ville.

Pour les communes, l’usage de droits de préemption commerciaux peut s’avérer nécessaire. Cependant, cela peut entraîner des risques (financiers, juridiques…) et réclame des compétences d’ingénierie. Et d’encourager « la création de foncières commerciales publiques-privées adossées à des entreprises locales ainsi qu’à la Caisse des dépôts et consignations ». C’est ainsi que les Sem (société d’économie mixte) se sont multipliées. Ainsi, la Sem Plaine Commune Développement conduit l’aménagement d’une opération sur le quartier “Les Quatre-Routes “, à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) qui aboutira à la création d’un nouveau marché complémentant celui déjà existant, troisième en France par la fréquentation.

Pour Stanislas Cebron de Lisle, directeur général de Berenice, agence conseil spécialisée en urbanisme commercial*, ces évolutions ne sont pas près de s’affaiblir : « Les maires ont bien compris que le commerce est un facteur d’animation essentiel de leur ville. Il est également le premier indicateur de la “bonne santé” de leur territoire et du bien-être de la population. Mais parce que ces élus ne possédaient pas toujours les compétences en ingénierie du commerce, ils avaient tendance à laisser les promoteurs “se débrouiller” ou, a contrario, à leur imposer des contraintes irréalistes. Les territoires se retrouvaient et se retrouvent pour certains encore avec des développements soit pléthoriques, soit anarchiques, mais rarement équilibrés ». Mais là aussi les temps changent…

* “Regards sur nos commerces” par Laurent Marinot (pour Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels).

 

Lire aussi : Une autre vision du commerce se développe

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