Légumes et réseaux sociaux au diapason

Un “salad social network” ! Quezako ? Le semencier néerlandais Rijk Zwaan vient de recevoir le deuxième prix de l’innovation au dernier forum Fruit Logistica de Berlin pour avoir imaginé le premier Salad Social Network : Lov My Salad. L’objectif de cette entreprise est de favoriser la consommation des fruits et légumes dans le monde.
L’enjeu est d’importance. Selon l’OMS, 1,7 million de vies pourraient être épargnées chaque année moyennant une consommation suffisante de fruits et légumes. A l’échelle de la planète la consommation insuffisante de fruits et légumes serait responsable de près de 19 % des cancers gastro-intestinaux, 31 % des cardiopathies ischémiques et 11 % des accidents vasculaires cérébraux. Ainsi la faible consommation de fruits et légumes figure parmi les dix principaux facteurs de risque de mortalité.
Alors que les messages émis via le Programme National Nutrition Santé (PNNS) n’arrivent pas à enrayer efficacement la faible consommation des fruits et légumes, les réseaux sociaux semblent plus à même de contribuer à accompagner les changements des habitudes alimentaires. Un grand nombre d’initiatives voit le jour depuis quelque temps. Interfel, l’initiative Alim’agri… offrent la possibilité de tisser un lien subtil entre une filière et ses consommateurs. Les producteurs exposent leurs façons de cultiver (des témoignages, des films), les chefs donnent des conseils de préparation, les mangeurs témoignent de leurs trucs et astuces pour retrouver des saveurs, créer des combinaisons originales ou partager en anglais, portugais, espagnol ou en d’autres langues, la confection des recettes.
Plusieurs explications permettent de comprendre pourquoi ces approches par réseaux sociaux sont tellement séduisantes.
L’approche est hédoniste. Le plaisir de l’échange d’information, le plaisir de tester des recettes et de partager au-delà du cercle de la table est l’une des clés de la valorisation des fruits et légumes. Elle touche un public jeune, dont on sait qu’ils ne sont pas les plus consommateurs de produits frais. Elle est surtout pédagogique. Le plaisir d’apprendre sur le produit lui-même : comment on le cultive, comment on le prépare, vient combler le défaut de transmission de culture culinaire entre générations. Le manque d’information sur les variétés, les goûts, les préparations, en particulier sur les légumes, est l’un des freins à leur consommation.
La modernité des supports de communication et un parti pris résolument hédoniste semblent bien être les voies à explorer en matière de marketing de la filière.