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Prospective - Les seniors et l’alimentation
Le marché du bien vieillir a de l’avenir

Les besoins alimentaires des seniors sont d’actualité. Vitagora en avait fait le thème de son congrès et les nouveaux produits foisonnent.

Le vieillissement de la population est l’un des challenges les plus sérieux auquel l’Europe aura à faire face dans les années à venir. Le nombre d’Européens âgés de plus de 65 ans doublera dans les cinquante prochaines années passant de 87 millions en 2010 à quelque 148 millions en 2060. Face à cette évolution, les acteurs de la filière f&l ont une forte carte à jouer. Bourrés de vitamines, les f&l peuvent participer au maintien de la bonne santé d’une population vieillissante. Bien vieillir, c’était d’ailleurs le thème du congrès du pôle de compétitivité Vitagora à Dijon fin mars et celui des prochaines rencontres de la Fondation Louis Bonduelle qui se tiendront le 5 juin à Paris. Les enquêtes sociologiques précisent qu’il n’existe pas un seul profil “Senior” mais cinq : désintéressés, solitaires, gourmands, cuisiniers et nutritionnistes ne s’alimentant pas de la même manière. Pour parfaire ce portrait, l’étude Nutrinet Santé va permettre d’affiner les données, les comportements alimentaires et le choix dans l’approvisionnement font aussi partie du questionnaire. « L’intérêt est de bénéficier d’une biobank complète pour appuyer les données et les mécanismes qui opèrent dans le cadre de la nutrition et santé », indique Serge Hercberg qui dirige l’étude. Dans le même sens, une étude européenne Nu-AGE porte sur la reformulation des besoins alimentaires des seniors de plus de 60 ans, le but étant de recréer une pyramide alimentaire prenant en compte les recommandations alimentaires précises à donner. Ce projet porte sur dix-sept pays de l’UE et a pour mission de « faire progresser la santé et la qualité de vie des personnes âgées. Or, on constate qu’il y a des molécules alimentaires pro- ou anti-inflammatoires et certaines peuvent influencer le développement de certaines maladies dégénératives type cancer, Alzheimer... », précisait Aurélia Santoro, chercheur à l’Université de Bologne, en charge de la coordination du programme Nu-AGE.

Limiter les carences en vitamines, des bons points pour les f&l
Or plus on vieillit, plus les apports nutritionnels doivent augmenter. Les dernières études menées par l’ANSES (étude INCA2-ENNS) montrent de possibles carences, chez les seniors de plus de 65 ans, en vitamines C, D, E, B6, B9, en fibres, etc. C’est ici que les f&l ont un rôle fort à jouer car ils regorgent de vitamines, flavonoïdes et autres polyphénols. Il n’y a pas un mois sans qu’une étude ne sorte sur les bienfaits santé de tels ou tels f&l, la dernière portant sur les bienfaits des fruits rouges. Qu’ils soient frais ou transformés, les f&l sont des aliments naturellement riches en vitamines et antioxydants. « Aux Etats-Unis et au Japon, la communication est très forte sur les bienfaits santé des f&l, explique Caroline Granado de l’AOP Fraise. Une étude par exemple est sortie l’an dernier sur les bienfaits santé des fraises avec un impact positif pour limiter le développement de maladies neurodégénératives. Pour l’heure, nous capitalisons les informations santé. Mais, cette année, nous avons pris le parti de communiquer auprès des enfants en focalisant sur la notion de plaisir. Une démarche qui fait écho à l’étude d’Interfel qui stipule que les enfants n’en mangent pas suffisamment. Et puis, les seniors sont de grands consommateurs de f&l, même s’il est vrai que la consommation régresse d’une génération à l’autre. » La pomme, elle aussi, met en avant ses bienfaits santé depuis déjà plusieurs années auprès des médecins et focalise son message sur son apport faible en calorie mais fort en vitamines et nutriments.
Médecin nutritionniste, André Beck, membre de la Fondation PiLeJe qui organise des journées alimentation et santé avec la Fondation Simply Market, entre autres, insiste : « Auprès de mes patients seniors je leur dis d’augmenter la consommation de f&l pour faire baisser celle des acides gras saturés. Les personnes âgées sont confrontées à une fonte musculaire liée à une baisse de consommation de protéines. Or, en leur demandant de manger plus de viande, il y a augmentation des risques inflammatoires par le phénomène de l’acidose. En mangeant des légumes, cela permet de rééquilibrer ce phénomène. Le grand principe, c’est avant tout l’équilibre alimentaire. » En parallèle, les seniors veulent être informés. La dernière note réalisée par Nutrimarketing est assez claire : « L’information sur l’emballage touche plus les seniors. Plus on vieillit, moins on est sensible à la forme du packaging des produits. Mais l’emballage informatif devient un critère incitant à l’achat (69 % pour les 55-64 ans contre 52 % chez les 15-24 ans). » Dans le cadre du projet Senior Act lancé par le pôle Vitagora, axé sur le marché seniors avec le Pôle de gérontologie (PGI), la création de produits alimentaires adaptés aux seniors est en cours, avec la société Welience.

Des ateliers intergénérationnels pour sensibiliser les plus jeunes
Si les seniors sont de grands consommateurs de f&l, les études Credoc constatent une baisse régulière de l’alimentation dans le budget des Français depuis cinquante ans et une baisse du temps consacré à la cuisine. Pour y remédier, la communication croisée auprès des seniors et des plus jeunes est une piste à explorer. Des ateliers culinaires intergénérationnels enfants-seniors sont en phase de test. « Dans trois MAPRA (maisons d’accueil pour personnes âgées) près d’Arras, en Vendée et près de Toulouse nous avons organisé des ateliers intergénérationnels avec les écoles avoisinantes. A l’issue de ce test nous bâtirons un référentiel d’animations qui sera déployé dans toute la France via les MAPRA », indique Laurence Depezay nutritionniste à la Fondation Louis Bonduelle. « Les personnes aidantes sont aussi un vecteur important pour sensibiliser les seniors sur leur santé via l’alimentation », souligne le sociologue Philippe Cardon, à l’université de Lille. A ce sujet, la Fondation Bonduelle a décidé de financer treize projets dont certains portent sur la formation du personnel aidant “les blouses roses” (installation d’une cuisine thérapeutique en maison de retraite, création d’ateliers de cuisine en EHPAD). Enfin, des projets de recherche se développent avec d’autres pôles de compétitivité. Qualiméditerranée soutient un projet portant sur les bienfaits santé du melon. Un autre, co-labellisé Agrimip avec Valorial, vient d’être lancé sous le nom de Neurophénols (2,7 M€). Il s’agit d’une étude menée sur deux fruits rouges pour la mise au point d’actifs alimentaires de prévention nutritionnelle. Ici, la valorisation des f&l peut jouer à plein.

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