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Consommation locale
Le circuit court bio de proximité est mature à certains endroits

Selon une étude menée par la Chambre régionale d'agriculture du Maine-et-Loire, seules les agglomérations comme Nantes, Angers et La Roche-sur-Yon auraient encore des parts de marché en circuit court bio de proximité à conquérir.

FLD MAGAZINE : En Pays de la Loire, l'offre en circuit court bio est-elle arrivée à maturité ?

VINCENT HOUBEN : Pour une partie de la région, l'offre en fruits et légumes bio en circuit court est saturée. Nous l'avons constaté en recoupant diverses sources, par enquêtes et par statistiques. En complément de statistiques classiques, des calculs théoriques ont été effectués à partir des profils de consommateurs bio définis par l'Agence Bio (9 % de bio quotidien, 19 % de bio hebdomadaire, 21 % de bio mensuel et 26 % de bio occasionnel dans la population des personnes disant consommer du bio, soit 75 % de la population totale). Et nous nous sommes appuyés sur la connaissance des réseaux de magasins spécialisés. Ainsi ont été pris en compte le nombre d'habitants, la consommation potentielle, la capacité de production pour calculer le taux de saturation.

FLD MAGAZINE : Les situations sont donc contrastées…

V. H. : Dans l'ouest de la Mayenne, nous pouvons considérer qu'il n'y a plus de place pour de nouvelles installations ou d'agrandissements d'exploitation en vue de commercialiser des fruits et légumes bio en circuit court. A Laval, la saturation n'est pas encore atteinte. Il en est de même dans la Sarthe. En Vendée, l'étude montre les contrastes entre La Roche-sur-Yon – qui a encore des possibilités de progression – et la côte où la saturation existe en dehors des périodes estivales. En grande périphérie de Nantes, des possibilités de développement existent encore. Il en est de même pour Angers. La IVe gamme, par exemple avec Rosée des Champs à Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) ou les grossistes du Min de Nantes*, favorise son développement.

FLD MAGAZINE : Parmi les modes de commercialisation du bio, le circuit court progresserait le moins ?

V. H. : Il y a un an ou un an et demi, ma réponse aurait sans doute été différente d'aujourd'hui. A cette époque, les grandes et moyennes surfaces prenaient des parts de marché dans le bio au détriment des magasins spécialisés. Ce n'est plus le cas aujourd'hui où, apparemment, les deux circuits progressent. Les circuits courts de proximité – la vente à la ferme, les paniers, les Amap – n'entreraient pas forcément dans cette logique. Mais il est difficile d'avoir une vision claire à ce sujet, ce type de marché étant très atomisé.

* Trois grossistes en bio sont présents sur le Min de Nantes : Bio Distrifrais, Provinces Bio et ProNatura installé depuis en janvier 2015.

Le potentiel des circuits courts de Loire-Atlantique

« Il existe encore des marges de manœuvre dans les circuits courts de proximité en Loire-Atlantique, assure Daniëlle Broekarts en charge de ce dossier au sein du groupement des producteurs bio (Gab44), même si, aujourd'hui, il devient plus compliqué de s'installer uniquement pour produire pour des Amap. Les GMS et les magasins spécialisés relocalisent leur approvisionnement, ce qui entraîne un développement pour certains maraîchers. Tout l'enjeu est aussi de conquérir de nouveaux consommateurs. La vente de paniers par l'intermédiaire des Comités d'entreprise est une solution. Modifier le contenu de ces paniers, le diversifier davantage en est une autre afin d'élargir la clientèle au-delà des militants stricts. Pour cela, les producteurs pourraient rejoindre des structures existantes* ou s'associer pour planifier leurs calendriers de culture, mutualiser les moyens logistiques. » Les surfaces de maraîchage en bio s'élèvent à environ 480 ha et 140 ha pour l'arboriculture en Loire-Atlantique.

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