conduite
Face à la cloque du pêcher, une stratégie de protection alternative efficace mais contraignante
Dans le cadre de son évaluation variétale pêche-nectarine en bas intrants phytosanitaires, la station SudExpé livre les résultats de la stratégie à base de bouillie bordelaise, Calciblanc et Curatio.
Comment lutter contre la cloque du pêcher sans recours à une stratégie phytosanitaire classique ? Quelles variétés se révèlent plus fragiles dans un contexte de bas intrants phytosanitaires ? Depuis 2018, la station SudExpé à Saint-Gilles dans le Gard teste des stratégies alternatives face aux principaux bioagresseurs du pêcher. Le principe : les produits de biocontrôle et les produits homologués AB sont utilisés en priorité, sauf en cas d’impasse technique. Une solution chimique ou « traitement pompier » est prévue si la production est mise en péril.
La saison 2025 a permis de confirmer l’efficacité de la stratégie déployée face à la cloque du pêcher. Une trentaine de variétés (voir encadré) ont été évaluées en pêche et nectarine. Une première application de cuivre (bouillie bordelaise) a été réalisée, autour du 10 janvier pour les variétés à débourrement plus précoce et autour du 20 janvier pour les autres, suivie pour toutes d’une barrière physique (Calciblanc) au 25 janvier et d’un cuivre au 5 février. Du 10 février au 25 mars ont été alternés trois Calciblanc et trois Curatio (en dérogation 120 jours). Soit neuf traitements. « Cette stratégie est lourde car nous multiplions les traitements pour protéger l’ensemble de la collection variétale. Elle serait potentiellement un peu allégée si déployée à l’échelle d’une parcelle pour protéger une seule variété », commente Maëlle Guiraud, responsable du programme pêche-nectarine à SudExpé.
Contenir l’intensité des attaques à un niveau acceptable
Pour chaque variété, les observations ont été réalisées sur la période d’exposition comprise entre le stade pointe verte et le stade feuille étalée. Dans les conditions rencontrées cette année, cette stratégie alternative a permis de contenir l’intensité des attaques à un niveau jugé acceptable selon les critères de SudExpé. « Nous considérons que jusqu’à 20 % du feuillage touché, l’efficacité est correcte, sans préjudice sur les calibres et les niveaux de production », indique Maëlle Guiraud. Seules trois variétés ont dépassé ce niveau : Nabalise (nectarine blanche, Star fruits), Nectarnovala (nectarine blanche, ASF) et Arizona (pêche blanche, PSB). Pour Nabalise et Nectarnovala, il s’agit de comportements récurrents, « quelle que soit la pression, quelle que soit la stratégie bas intrants », précise SudExpé. En revanche, le comportement est inhabituel pour Arizona.
Une bonne efficacité mais avec une fréquence d’applications élevée
« Sur la cloque, avec le recul que nous avons désormais, nous sommes en capacité de confirmer que cette stratégie alternative montre une bonne efficacité mais avec certaines réserves, annonce Maëlle Guiraud. Elle repose en effet sur une fréquence d’applications élevée. C’est une stratégie difficile à mettre en œuvre à l’échelle d’une exploitation, coûteuse et contraignante, nécessitant des moyens humains et matériels permettant de réagir très rapidement. En effet, l’impasse sur un seul traitement, ou le mauvais positionnement de celui-ci, aboutit à une attaque inacceptable (70-80 % de feuillage touché) et anéantit les efforts réalisés. » Enfin, son efficacité sera à confirmer sur des variétés à débourrement plus précoce que celles évaluées jusqu’à présent.
Une trentaine de variétés de pêche et nectarine évaluées
Nabalise cov, Boreal cov, Melissa cov, Tifany cov, Tonicsun Crisponda cov, Pampana cov, Arizona cov, Royal Mona cov, Carla cov, Kinolea cov, Pamela cov, Nectapom Nectatop cov, Nabyr cov, Pabina, Pajonite cov, Pajalade cov, Nectasweet Nectarnovala cov, Tonicsun Crispdream cov, Pablika, Pajeny cov, Nectasweet Nectardream cov, Tonicsweet Sweetmoon cov, Blanto ZAI 757 PB cov, Tonicsun Crispsol cov, Tonicsun Crisplova cov, Tonicsweet Sweetrumba cov, Melox 32, Monclaire cov, Onyx Monalu cov, Coraline Monco cov.