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[Coronavirus Covid-19] Les producteurs de légumes face au manque de travailleurs saisonniers étrangers

Qu’ils soient polonais, roumains, espagnols, portugais, les travailleurs saisonniers étrangers ont des difficultés à rejoindre les exploitations françaises, en pleine épidémie de coronavirus. Les fraisiculteurs et asparagiculteurs sont les premiers exposés à ce manque de main-d’œuvre. Légumes de France cherche des solutions alternatives. Le FNSEA fait des propositions.

© RFL

« Nous sommes en guerre ». C’est en reprenant les propos du président de République, que Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France, commente la situation à laquelle font face les producteurs de légumes. Les filières fraise et asperge, en attente de main-d’œuvre étrangère pour assurer la récolte de leurs productions, vont assurément être rapidement impactées. Certains producteurs d’asperges ont déjà prévu de cesser pour partie la récolte de parcelles.

Cette situation n'est pas due à la restriction d'activités annoncée par le président de la République. « Après échange avec le ministre de l’Agriculture, il est confirmé que les activités agricoles ne sont pas concernées par ces restrictions d’activités », assure Jacques Rouchaussé. Les agriculteurs et leurs salariés peuvent donc poursuivre leur activité, qui ne peut être réalisée en télétravail, à condition de respecter les gestes barrières à la transmission du virus de manière stricte, ainsi que les formalités administratives nécessaires à la circulation des personnes.

Des travailleurs saisonniers polonais refoulés à la frontière allemande

Mais selon le responsable professionnel, il semble illusoire de voir arriver l’ensemble des travailleurs étrangers attendus en France. Un producteur de fraise lot-et-garonnais témoigne que les saisonniers polonais qu’il attendait n’ont pas pu partir, faute de bus « grandes lignes » annulés, et ont été refoulés à la frontière allemande en véhicules particuliers. Des producteurs d’asperges du Sud-Ouest ont pu faire venir en urgence des saisonniers andalous qui ont franchi, le 17 mars, la frontière française avec une attestation de contrat de travail. Mais la situation risque de changer et de se bloquer.

« Même si le gouvernement nous autorise à continuer notre activité, essentielle à l’approvisionnement alimentaire des français, il n’y aura aucune dérogation concernant la circulation des personnes », prévient Jacques Rouchaussé. Le président du syndicat légumier précise que des recherches d’alternatives sont en cours auprès des ministères.


 

Des demandes d’assouplissements temporaires

Dans un communiqué, la FNSEA demande des assouplissements temporaires pour assurer la gestion de main d'œuvre :

- Des adaptations en matière de durée du travail, notamment la durée maximale, le travail de nuit, l'annualisation

- La défiscalisation des heures supplémentaires pour faire face à l'absentéisme

- Des recours facilités aux contrats à durée déterminée et au travail temporaire

- Une facilitation de la mise à disposition de salariés entre entreprises

- Le recours à des salariés placés actuellement en chômage partiel pour venir en renfort des entreprises en forte activité, notamment saisonnière

- L'ouverture des frontières pour les travailleurs saisonniers issus de pays membres de l'UE

- L'autorisation pour les élèves et étudiants des établissements agricoles qui le souhaitent de venir travailler de façon occasionnelle dans les exploitations agricoles

 

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