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Champignons français : comment dynamiser la consommation ?

Agitée il y a peu par des problèmes de francisation, la filière champignons de couche française fait le point sur sa situation économique et identifie ses leviers de croissance.

La consommation de champignons frais augmente au détriment de l'appertisé et du surgelé.
La consommation de champignons frais augmente au détriment de l'appertisé et du surgelé.
© Claire Tillier - FLD

L’ANICC (Association nationale interprofessionnelle du champignon de couche) et la FNSACC (Fédération spécifique agricoles des cultivateurs de champignons) a annoncé une production de champignons de couche à 75 000 tonnes pour l’année 2022, en légère baisse par rapport à l’année précédente.

Cette production française est réalisée par une cinquantaine de producteurs installés dans le Val de Loire, Hauts-de-France, le Sud-Ouest, la Normandie et le Sud-Est.

 

Baisse de production pour le champignon de transformation

En 2000, cette production atteignait les 140 000 tonnes, et depuis, elle subit une érosion principalement due à la baisse de production de champignons pour la transformation. Les champignons destinés à la vente en frais ayant même augmentés, passant de 38 000 tonnes en 2000 à un peu plus de 40 000 tonnes en 2022.

Aujourd’hui, on estime que 45 % des champignons français sont transformés et 55 % commercialisés en frais. Après plusieurs séries de restructurations, il ne reste qu’une seule usine de transformation (appertisation et surgélation) de champignons en France. Il s'agit de l'usine qui appartient au groupe légumier Bonduelle à Saumur.

Une consommation de champignons en légère baisse

Au chapitre de la consommation, selon Kantar WorldPanel, 65,5 % des Français ont acheté des champignons de couche frais en 2022, une consommation en baisse de 2,5 points par rapport à l’année précédente, et ce, après plusieurs années de croissance, notamment en 2020-2021 lors des confinements liés à la crise sanitaire du Covid. Cette tendance est également en ligne avec la consommation de fruits et légumes frais en général.

 

La barquette est majoritairement plébiscitée par les consommateurs de champignons

L’année dernière les Français ont acheté 6,8 fois des champignons frais à 4,90 euros le kilo, contre 4,63 euros le kilo en 2021, une augmentation liée à l’inflation. Les grandes surfaces représentent 39,2 % des achats français, un chiffre en hausse qui s’est fait au détriment des primeurs et autres producteurs et artisans spécialisés. Et c’est la barquette qui remporte la grande majorité des suffrages des consommateurs avec 71,1 % de parts de marché volume, contre 69,6 % en 2021.

 

Encore beaucoup d'import pour le champignon de couche

Pour ce qui concerne les échanges commerciaux, ces derniers sont largement déficitaires. En effet, la France n’exporte quasiment pas de champignons frais (762 tonnes en 2022), mais en importe 45 873 tonnes, un chiffre en baisse de 11 % par rapport à 2021 où l’on avait avoisiné les 52 000 tonnes.

La Pologne est le premier fournisseur de l’Hexagone avec 34 130 tonnes exportées en 2022, soit 74 % du total import, selon les chiffres Eurostat, suivie des Pays-Bas avec 6 937 tonnes, et de la Belgique avec 3733. Là aussi l’inflation est passée par là avec un prix moyen intra-européen de 2,17 euros le kilo, contre 2,01 en 2021. La Pologne est restée la plus compétitive grâce à un tarif attractif de 2,01 euros, pourtant en hausse de 10 % par rapport à 2021 où il était de 1,75 euro le kilo.

Un « Joyau caché » en quête de notoriété

Afin de dynamiser la consommation des champignons de couche par les moins de 35 ans, aujourd’hui sous représentés parmi les acheteurs (15 % des achats totaux français), la filière a obtenu un financement de l’Europe via le GEPC Promo (« European Mushrooms Growers Promo Group ») pour mener une campagne de communication sur 2023-2025 avec le slogan : European mushrooms, the hidden gem (« Champignons européens, le joyau caché »).

Champignons français : comment dynamiser la consommation ?

Sur 5 millions d’euros, 80 % seront pris en charge par l’Union européenne et la campagne sera diffusée dans 9 pays (Belgique, Allemagne, Espagne, France, Hongrie, Italie, Irlande, Pays-Bas et Pologne) avec essentiellement des actions digitales sur les réseaux sociaux, des vidéo, des participations d’influenceurs, des relations publiques… La filière française participera à hauteur de 720 000 euros.  

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