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Avis de tempête pour l’exportation espagnole de fruits et légumes

Acteur de premier plan dans la production et l’exportation de fruits et légumes, l’Espagne connaît, à l’instar de ses collègues européens, une situation délicate avec les hausses de coût et la concurrence exacerbée des pays tiers.

Un exemple d'offre d'agrumes espagnols à Rungis. Photo d'archives FLD
© Philippe Gautier-FLD

L’Espagne est un pays producteur de fruits et légumes de premier plan. La production est d’environ 27 Mt, bon an mal an. De plus, la filière se caractérise par une forte puissance exportatrice, qui représente environ deux tiers du chiffre d’affaires.

Lire aussi : Le Maroc accroît ses exportations sur l’UE au premier semestre, l’Espagne s’inquiète

 

Un premier semestre 2022 en trompe-l’œil

L’année 2022 procure des sueurs froides aux exportateurs espagnols de fruits et légumes. En effet, sur le premier trimestre, les exportations affichaient une belle santé avec une progression de 5 % du chiffre d’affaires, totalisant 4,88 Md€, par rapport à la même période de l’année précédente. Mais les chiffres, ramenés au premier semestre de l’année, montrent un « trou d’air » dans les exportations. Avec des ventes totalisant 9,24 Md€, la valeur n’a progressé que de 4,15 % sur six mois.

Parallèlement, le volume exporté s’est établi à 6,8 Mt, reflétant un recul de 5,36 %. Cette baisse s’observe aussi bien en légumes, avec 3,108 t (-4,67 %), qu’en fruits, avec 3,611 t (-5,96 %). Dans cette période, le mois de juin est vécu comme un des pires rencontrés avec 19,3 % du volume exporté en moins.

Comment peut-on expliquer ce coup de mou en milieu d’année ? Les intempéries qui ont frappé de nombreuses régions productrices tout au long de la période ont eu un effet négatif sur le potentiel de fruits et de légumes exportables. Les fortunes ont été diverses selon les variétés. Mais pour Fepex l’inflation des coûts qui a aussi touché durement l’Espagne est la principale cause de ce revers.

La hausse des coûts, aussi en Espagne

Dès le printemps dernier, l’association espagnole tirait la sonnette d’alarme sur le sujet : 134 % de hausse des coûts de l’énergie, 48 % pour des engrais, 30 % pour les plastiques agricoles, 10 % pour la main-d’œuvre… Et ce n’est pas terminé. Dernier impact en date, la hausse des prix du gaz impacte fortement le transport : le prix a bondi de près de 300 % par rapport au début de l’année. Il faut savoir que 4 % de la flotte espagnole de camions de plus de 16 t (soit plus de 10 000 unités), c’est-à-dire ceux qui assurent l’approvisionnement des marchés européens, sont motorisées au gaz.

Lire aussi : [Mise à jour] Espagne : la menace d'une grève des transports de marchandises s'éloigne

 

 

Le Maroc, principal concurrent de l’Espagne

Par ailleurs, si à une époque l’Espagne avait pu se féliciter et profiter de la politique européenne d’ouverture des marchés, il en est différemment aujourd’hui avec l’accès donné à certains pays tiers. Et en tout premier lieu, le Maroc. Au niveau communautaire les importations marocaines ont augmenté de 9 % en volume totalisant 1,02 Mt et de 21 % en valeur, à 1,56 Md€ sur les six premiers mois de l’année.

Récemment, Fepex indiquait que les importations espagnoles en provenance du Maroc avaient progressé de 6 % en volume à 368 946 t, et de 15 % en valeur à 654 M€ sur la période. Et surtout les produits concernés coïncidaient avec les campagnes espagnoles (tomate, poivron, haricot, courgette, pastèque, avocat, myrtille, framboise). Le royaume chérifien dépasse aujourd’hui l’Espagne dans l’approvisionnement en tomates du Royaume-Uni.

 

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