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Les clés d'une méthanisation vertueuse

méthaniseur agricole

La méthanisation peut être agroécologique, qu’elle soit petite, moyenne ou très grande. Elle peut contribuer au maintien de l’élevage. Mais certaines unités, trop dépendantes de cultures ou causes de pollutions accidentelles, jettent l’opprobre sur la filière.

Qu’est-ce que la méthanisation agricole

La méthanisation agricole est un processus qui permet de transformer – grâce à des bactéries en anaérobie - des matières organiques (effluents, résidus de culture, déchets agroalimentaires, déchets verts…) en un biogaz (mélange de méthane et de CO2) et un digestat qui possède de nombreux intérêts : les éléments fertilisants sont conservés et se retrouvent sous forme principalement minérale, partiellement hygiénisé, partiellement désodorisé, la fraction fermentescible non dégradable est conservée permettant de considérer le digestat comme un amendement.

Le principe de fonctionnement d’un méthaniseur agricole nécessite un digesteur – comme un grand réservoir avec un dôme – où les matières organiques séjournent le temps nécessaire à leur « digestion » par les bactéries. Les installations présentent la plupart du temps un post digesteur qui permet de terminer la digestion. Le biogaz est stocké sous une géomembrane ou un gazomètre. Ce biogaz peut être valorisé en biométhane injecté dans le réseau de gaz, ou être transformé en électricité et en chaleur via un cogénérateur.
 

Les avantages de la méthanisation

Un projet de méthanisation bien pensé présente plusieurs avantages : production d’énergie renouvelable, désodorisation des effluents, réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), valorisation des sous-produits agroalimentaires…

Aujourd’hui en France, environ 600 méthaniseurs agricoles (individuels à la ferme et collectifs d’agriculteurs) sont en fonctionnement, sur un total de près de 800 méthaniseurs, avec les unités agricoles, d’industriels et de collectivités. 1 335 unités seraient en projet, tous méthaniseurs confondus. L’injection de biométhane dans le réseau de gaz concernerait 1 085 projets, et la cogénération (moteur fonctionnant au biogaz qui produit de la chaleur et de l’électricité) 250 projets.

Les inconvénients d’un projet agricole de méthanisation

Cet emballement a été provoqué par le projet de baisse importante du tarif d’achat du biométhane issu de la méthanisation injecté dans le réseau gazier. Au 23 septembre, ce projet était retoqué par le Conseil supérieur de l’énergie, et le ministère de l’Écologie se disait prêt à engager une concertation avec la filière. Cet emballement ne doit pas faire courir le risque d’un montage de projets peu cohérents. Ces dernières années, les attaques contre la méthanisation se sont déjà multipliées de la part de riverains et d’éleveurs, face aux pollutions provoquées par certaines unités.

Vigilance sur la cohérence des projets

Les critiques visent aussi les unités trop dépendantes de cultures, et celles qui n’ont pas sécurisé leurs approvisionnements en coproduits et déchets. Lorsque la sécheresse réduit les rendements et les disponibilités, elles font monter les enchères sur les fourrages et coproduits nécessaires aux éleveurs. « Cela jette l’opprobre sur toute la méthanisation, alors que la majorité sont de beaux projets sur les plans environnemental et social », regrette Jean-Marc Onno, coprésident de l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France.

Ce dossier rappelle que la méthanisation agricole peut être agroécologique, que l’unité soit petite, moyenne ou très grande, comme dans notre dernier reportage. L’Institut de l’élevage montre que la petite méthanisation peut être rentable. Enfin, un petit collectif en Loire-Atlantique réalise un joli cycle de vie, en récupérant le CO2 généré par la méthanisation.

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