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Corse
Diversification et transformation : Agrucorse prend aussi le virage

Pour Agrucorse et ses producteurs de l'OP Terre d'Agrumes, l'équilibre production-marché a été trouvé en clémentine de Corse. L'ambition est donc à la diversification, notamment dans d'autres agrumes. En parallèle, afin de se professionnaliser toujours plus et de valoriser les écarts de tri, importants dans le cadre d'une IGP, les fruits écartés sont transformés. L'Atelier Corse Fruits et Légumes avec Agrucorse et l'OPAC, a lancé les travaux pour une usine de transformation sur le territoire corse. FLD a pu visiter le chantier.

Pour les producteurs de l’OP Terre d’Agrumes comme pour les autres agrumiculteurs corses, la diversification fruitière est un axe stratégique fort. Laure Garnero, coordinatrice de l’OP, explique : « Nos plantations et notre production de clémentines de Corse sont en phase avec le marché. Sa dynamique fait que les jeunes veulent planter, et d’autres sont intéressés. Mais ce n’est pas notre stratégie d’étendre la clémentine mais au contraire de nous diversifier. Ainsi, lors des renouvellements de vergers, ce sont plutôt du citron, et aussi de l’orange ou du kiwi, qui sont plantés. »

Trouver « l’agrume corse de demain »

Il y a deux ans, en s’appuyant sur les collections d’agrumes de l’Inra Corse, le bureau commercial de l’OP, Agrucorse, a organisé des dégustations pour ses clients. Objectif : trouver l’agrume corse de demain. Puis des contrats ont été passés avec des pépiniéristes pour des greffons et porte-greffes, en citron, orange et lime (et un tout peu d’agrumes exotiques), ainsi que pour le pomelo, sur lequel Agrucorse s’estime en retard. L’entreprise a ainsi passé commande pour du Star Ruby et les plantations sont programmées sur 2023 et 2024 (l’entrée en récolte se fait au bout de cinq ans). Des plantations importantes en citron sont aussi programmées pour cet hiver.

 

15 ans d’Agrucorse en quelques chiffres-clés. Agrucorse fête ses 15 ans cette année. Créée en 2007 -la même année que la reconnaissance en IGP de la clémentine de Corse-, le bureau commercial spécialisé dans l’expédition et la commercialisation de la clémentine de Corse (7 000 t d’IGP) et du pomelo de Corse (800 t d’IGP) s’adosse à ses producteurs de l’OP Terre d’Agrumes créée la même année. Elle commercialise aussi kiwi (600 t) et autres agrumes (200 t). En progression constante, l’entreprise représente aujourd’hui 20 M€ de chiffre d’affaires pour 8 600 t produites sur 400 ha. FemuBio et Corsagru, les stations de conditionnement (bio et conventionnelle) ont été construites en 2018. Elles totalisent aujourd’hui 15 000 m2 de bâtiments, 17 salariés, 3 calibreuses électroniques, 1 calibreuse mécanique et 3 barquetteuses. Agrucorse propose une soixantaine de références selon les espèces, les calibres, le type d’emballage et le type de production (conventionnel, bio, 3e voie Agroécologie c’est-à-dire HVE et sans insecticide chimique de synthèse). L’ensemble de la production est IGP. La HVE et Global Gap progressent chaque année. La part de l’agroécologie est de 28 %, celle du bio de 27 %.

 

 

Trouver un vrai débouché aux fruits trop petits ou pas assez “beaux”

La diversification pour Agrucorse, c’est aussi par la transformation de ses fruits. L’objectif principal étant de valoriser les écarts de tri, très importants dans la filière. Depuis trois ans déjà, les fruits déclassés d’Agrucorse -mais aussi ceux de l’OP OPAC- partent à l’Atelier Corse Fruits et Légumes pour être transformés, en jus et pétillants principalement, mais aussi en purées et surgelés à destination des industriels qui vont en faire des confitures, des gâteaux, des tisanes, des parfums…

Il s’agit de fruits encore très bons gustativement mais dont le calibre ou l’apparence ne correspond pas aux exigences du cahier des charges de l’IGP. Par ailleurs, un des axes stratégiques de l’OP Terre d’Agrumes dans ses projets R&D est la prévision de la répartition des différents calibres sur une campagne. C’est un projet primordial, d’autant plus dans un contexte de changement climatique. Et comme Laure Garnero le rappelle : « En 2020, on a eu beaucoup de petits fruits qu’on n’avait pas vu venir, et qu’on aurait pu valoriser, en jus notamment, si on les avait prévus. »

 

Rapatrier sur l’Île de Beauté la transformation de ses fruits

Actuellement, la transformation des fruits corses écartés se fait en région lyonnaise, chez Gélifruit. Or, afin d’éviter le transport inutile de la moitié des volumes pour les fruits à presser (le rendement pour le jus est de 40 à 60 % alors qu’il est de 1 pour 1 pour les fruits surgelés), L’Atelier Corse Fruits et Légumes, avec ses OP partenaires Terre d’Agrumes Agrucorse et l’OPAC, a lancé le projet de construction d’une unité de transformation sur l’Île de Beauté même.

A Linguizzetta, les travaux avancent vite. Sur un terrain de 5 ha en propre, l’usine présente, sur 2 580 m2 dont 1 000 m2 de stockage en froid négatif, un potentiel de 4 000 t de fruits transformés par an. Elle sera surtout dédiée au pressage des agrumes (dont huiles essentielles), la surgélation en cubes et en tranches continuera de se faire chez Gélifruit.

En parallèle, l’Atelier Corse Fruits et Légumes, qui a lancé au printemps 2022 sa marque propre La Corsica, continue d’innover, à la fois dans les recettes de ses jus et pétillants (pétillant de pomelo à l’extrait de châtaigne corse par exemple) mais aussi dans de nouveaux produits et espèces fruitières travaillées : vinaigre balsamique et gâteau type basque à la clémentine de Corse, sorbets, liqueur de bergamote… Lors du Salon du Chocolat à Bastia en octobre dernier, L’Atelier Corse a notamment été récompensé du prix de l’Innovation pour La Corsica.

 

 

 

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