Spécial Nutrition animale
Un contrat avec l’aval ? Pas si simple !
En aviculture, les contrats existants font l’objet de remises en cause, alors que la démarche ne prend pas en porc. Et les exemples internationaux ne sont pas légion.
Dans le domaine des monogastriques, la notion de contractualisation entre l’éleveur et son aval est très variable. Ainsi, l’univers avicole a une longue habitude de cette pratique. « Les contrats impliquant les éleveurs et leur organisation de production (OP) dépend de l’OP elle-même et de ses relations avec ses fournisseurs, notamment les couvoirs, et son propre aval. Des groupes comme LDC, Gastronome et Duc sont intégrés contrairement à des structures qui vendent à tout le monde sur la base d’un prix du vif », explique Pascale Magdelaine (Itavi) qui poursuit : « La grande diversité des contrats illustre la complexité des relations entre les maillons et les stratégies d’acteurs. L’amélioration de la compétitivité française dépendra pour partie de la capacité des contrats à inciter les éleveurs à la performance technique. » L’Itavi a conduit une étude sur les contrats, avec le soutien de FranceAgriMer, présentée notamment aux dernières Journées de la recherche avicole (La Rochelle, mars 2013). La diversité et la complexité des contrats utilisés sur le terrain rendent difficiles une analyse comparée entre eux. En effet, un contrat et les prix ou éléments de calcul du paiement à l’éleveur doivent s’analyser en regard de la qualité des intrants fournis (aliment et poussin notamment), qui ne figurent pas dans le contrat. Un aliment cher, qui augmente le rendement du filet par exemple, est intéressant pour la filière mais non pour l’éleveur ou son OP qui ne peut lui facturer. Les contrats actuels n’incitent donc pas à la performance. Mais les choses bougent depuis le début de l’année, les organisations souhaitant répercuter plus facilement les hausses de prix des matières premières, que la grande distribution leur refuse souvent.
Exemples allemands et américains
L’univers des porcs est totalement différent. La contractualisation n’est pas une habitude du marché français. L’Ifip est donc allé explorer ailleurs : en Allemagne et aux États-Unis notamment. L’institut organise d’ailleurs une conférence dédiée à ce thème lors du Space (vendredi 13 septembre - 9 h 15). L’importance d’une contractualisation sur une période éloignée existe par exemple depuis longtemps outre-Atlantique « mais elle a pris de l’importance ces vingt dernières années », souligne Hervé Marouby (Ifip). Si les démarches sont essentiellement privées, certains s’arbitrent sur le marché à terme de Chicago. L’Allemagne qui a été longtemps présentée comme le haut lieu de la contractualisation est finalement assez peu engagée sur ces pratiques, sauf au sein des grandes coopératives.