Le gouvernement envoie des signes positifs à la filière française des oléagineux, selon la Fop
L’État a promis de durcir le ton envers la grande distribution, tout en apportant son soutien à la filière protéines.
Arnaud Rousseau, président de la Fédération des producteurs d’oléoprotéagineux (Fop), s’est insurgé contre la grande distribution lors de l’assemblée générale le 24 janvier à Paris, en prenant le cas de l’huile "Fleur de colza". « En termes de valorisation de la qualité du produit par la grande distribution, on n’y est pas du tout ! […] Si l’attitude de l’aval ne change pas, il faudra avoir recours aux ordonnances. » Emmanuel Macron lui a répondu positivement le lendemain, signifiant dans son discours en Auvergne, que les ministres de l’Agriculture et de l’Économie réuniraient d’ici quelques jours distributeurs, industriels et agriculteurs, pour discuter des négociations commerciales. « S’il n’y a pas de changement dans les dernières semaines de négociations, nous dirons aux citoyens français qui fait quoi », a-t-il menacé.
La protéine, driver de la demande mondiale alimentaire
Qui dit EGalim, dit valorisation des protéines végétales françaises dans l’alimentation animale, dit biocarburant de première génération (1G), signalent les représentants de la Fop. Arnaud Rousseau a rappelé le 24 janvier que la protéine est le futur "driver" de la demande alimentaire mondiale ("feed" et "food"), et que la filière 1G européenne et française est un moyen d’y répondre, grâce à la production de tourteaux. Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse et invité à l’assemblée générale de la Fop, s’est aligné sur cette vision. Lors de son discours du 25 janvier en Auvergne, le président de la République a, de son côté, souhaité la construction d’une filière protéines française d’ici à cinq ans.
Jean-Baptiste Moreau a réaffirmé, le 24 janvier, la volonté du président de la République de soutenir la construction inversée des prix. « Je suis moi aussi producteur (éleveur). Nous voulons tous vivre de notre métier », lance-t-il. Toutefois, Luc Vernet, de Farm Europe, a déclaré qu’il ne connaissait « aucun secteur économique qui négocie des prix en fonction des coûts de production. Il faut plutôt se focaliser sur la création de valeur ».
Reste désormais à savoir si les promesses du gouvernement seront bien tenues.