États généraux : les premiers transformateurs sont soucieux
Tirant le bilan des ateliers, l’Ipta a rappelé ses priorités : rendre la première transformation compétitive. Coop de France s’en tient à la création de valeur.
Bruno Hot, pour l’association des industriels de la première transformation agricole (Ipta), souligne son approche spécifique à l’Ania. Dans les débats des EGalim, l’Ipta se trouve en première ligne sur la rémunération des agriculteurs, à l’atelier 5. « Le sentiment est partagé que les producteurs ne sont pas assez rémunérés, mais je regrette que la nécessite de retrouver une filière compétitive ait été perdue de vue. Le fond de la discussion a été sur la contractualisation, et le regroupement de l’offre, pour des positions plus équilibrées », note-t-il.
« On va être gêné dans les négociations »
« Je suis assez gêné par l’idée d’un marché dirigé pour atteindre le prix de vente le plus élevé possible. C’est une inversion de l’ordre des contrats : les agriculteurs vont proposer des contrats de vente couvrant leurs coûts de production, un système en cascade, de la 2e transformation jusqu’au distributeur, qui se répercutera jusqu’au consommateur. C’est intéressant, mais difficile à faire passer côté distributeurs. On va être gêné dans les négociations avec la 2e transformation, et obligés d’aller acheter plus cher les produits, en déconnexion avec les marchés. Mais sur des marchés libres, chacun des entrepreneurs, agriculteur, transformateur, distributeur, doit pouvoir s’adapter. »
Pascal Viné, délégué général de Coop de France, a le sentiment d’avoir été entendu sur les questions de relations commerciales et d’adaptation de l’offre à la demande. Sur la revalorisation en cas de revente à perte, « Coop de France n’y est pas opposé, sous réserve que cela s’accompagne d’autres mesures, comme l’encadrement des promotions, qui causent de la perte de valeur, et sous réserve que la clause de renégociation des prix soit prise en compte avec une obligation de résultat. » La grande distribution devrait respecter des critères de qualité, et avoir une logique comptable plus respectueuse des enjeux sociétaux. Un point est préoccupant, l’idée d’un fond de redistribution. Pour les coopérateurs, le revenu des producteurs doit se faire par les prix, non par des aides. « La logique de création de valeur des EGalim ne doit pas être perdue de vue », plaide le délégué général.
« D’une manière générale, les mesures annoncées vont dans le bon sens tout en rappelant que la loi actuelle ne permet pas de répercuter la hausse des matières premières », estime pour sa part Christine Petit, pour le Sifpaf CFSI*, représentant les pastiers-semouliers.
* Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France Comité français de la semoulerie industrielle.