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Croissance des chevreaux alpins et croisés : des résultats proches

Les résultats d’un essai ValCabri conduit à la ferme expérimentale caprine du Pradel en 2021 rapportent des poids de carcasse, indice de consommation et GMQ similaires pour chevreaux alpins et croisés alpins-boers.

Les performances de chevreaux croisés alpins-boers et alpins ont été comparées dans un essai mené dans le cadre du projet Casdar ValCabri (voir encadré ci-contre) à la ferme expérimentale du Pradel (Ardèche) en 2021. « Avec un poids moyen à la naissance plus élevé, 4,75 kg pour les croisés et 4,46 kg pour les alpins, et des conformations présentant les caractéristiques de la race Boer, les chevreaux croisés semblent avoir une avance à la naissance, expose Marie Drouet, chef de projet à l’Institut de l’élevage. Les résultats montrent une croissance similaire pour les deux lots avec un gain de poids vif de 13,3 kg sur la période et un gain moyen quotidien (GMQ) naissance-abattage de 260 g/jour. Avec au final un poids moyen à l’abattage très proche. »

En ce qui concerne l’alimentation lactée, l’indice de consommation est de 1,38 pour les 2 lots sur l’ensemble de la période. Les aliments solides ont été très peu consommés avec en moyenne 60 g de concentré et 100 g de foin quotidiennement sur les 10 derniers jours.

 

 

 

Les poids de carcasse des mâles sont identiques dans les deux lots : 11,1 kg. Au niveau morphologique, les chevreaux croisés ont présenté toutes les caractéristiques physiques de la race Boer (animal massif et court sur pattes), qui se sont traduites par une longueur de carcasse plus faible, des gigots plus courts, et une carcasse mieux conformée que les chevreaux alpins purs. Toutefois ces différences restent modérées.

 

 
Les chevreaux croisés ont présenté toutes les caractéristiques physiques de la race Boer (animal massif et court sur pattes), qui se sont traduites par une longueur de carcasse plus faible, des gigots plus courts, et une carcasse mieux conformée.
Les chevreaux croisés ont présenté toutes les caractéristiques physiques de la race Boer (animal massif et court sur pattes), qui se sont traduites par une longueur de carcasse plus faible, des gigots plus courts, et une carcasse mieux conformée. © Valcabri

 

« Au niveau économique, sur cet essai, le coût d’alimentation d’un chevreau croisé est similaire à celui d’un chevreau alpin : 35 euros sur 52 jours », rapporte Marie Drouet.

Côté qualités nutritionnelles des viandes, les résultats des deux lots étaient strictement identiques. « Cet essai confirme que la viande de chevreau dispose d’atouts nutritionnels : c’est une viande maigre (teneur en lipides de 1,7 g/100 g de viande), riche en protéines (20,1 %) et source de fer (2,0 mg/100g), zinc (2,8 mg/100g), sélénium (12,3 µg/100g) et vitamine B12 (1,0 µg/100 g). Les teneurs en lipides, fer, zinc et sélénium de ces viandes sont un peu plus élevées que celles de chevreaux légers abattus à 25-30 jours », explique Jérôme Normand, chef de projet à l’Institut de l’élevage.

Les qualités sensorielles des viandes ont été évaluées en laboratoire par un jury d’experts. Aucune différence d’odeur, de flaveur, de tendreté ou de jutosité n’est observée entre les viandes issues des chevreaux croisés ou alpins purs.

ValCabri : valorisation de la viande de chevreau par l’ensemble de la filière

Souvent considérée comme un coproduit du lait de chèvre, la viande de chevreau demande à être redynamisée par tous les maillons de la filière, de l’éleveur jusqu’au consommateur : c’est tout l’objectif du projet Casdar ValCabri piloté par l’Institut de l’élevage, en partenariat avec Capgènes, la Fnec, Inrae Centre Val de Loire, et l’Eplefpa Olivier de Serres.

Dans ce cadre, trois essais ont été mis en place à la ferme expérimentale du Pradel pour évaluer les incidences de différents itinéraires techniques sur les performances zootechniques et la qualité des carcasses et viandes des chevreaux. Le premier portait sur l’alimentation des mères en fin de gestation (2019), le second sur la nature de l’aliment d’allaitement (2020) et le dernier sur l’optimisation de l’itinéraire technique d’engraissement des chevreaux croisés (2021).

Méthodologie

Les chevreaux participants à l’essai sont nés en janvier 2021 et ont été abattus à 52 jours d’âge moyen. Ils ont été nourris sur toute la période avec un aliment d’allaitement à 0 % de poudre de lait écrémé (PLE) Bonilait. A partir de 20 jours, ils disposaient de foin de prairie pauvre en MAT et de concentré type chevrette, à volonté. Les chevreaux n’ont pas été sevrés avant l’abattage.

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