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Crédits biodiversité : 3000 parcelles bientôt identifiées comme potentiels SNCRR

Lors d’un comité des financeurs, Agnès Pannier-Runacher a affirmé sa volonté de voir décoller le dispositif de crédits biodiversité à travers la multiplication des sites naturels de compensation, restauration et renaturation. L’agriculture a sa place dans ce dispositif, selon la ministre de la Transition écologique.

Agnès Pannier-Runacher
La ministre de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher, le 17 février devant un comité des financeurs.
© Ministère de la transition écologique

Pour faire décoller les sites naturels de compensation, restauration et renaturation (SNCRR), pivot de l’initiative de crédits biodiversité lancée en novembre par la France, Agnès Pannier-Runacher a annoncé plusieurs mesures le 17 février devant un comité des financeurs.

Mon objectif est de mailler le territoire

« Nous ne disposons pour l’instant que de trois sites, c’est peu, mon premier objectif est de mailler le territoire. Il faudrait un SNCRR dans chaque aire urbaine », a avancé la ministre de la Transition écologique et de la biodiversité devant les financeurs. Ces sites doivent permettre des opérations de compensation obligatoire des atteintes à la biodiversité ou de contributions volontaires selon la loi Industrie verte.

Lire aussi : « La France va émettre des crédits biodiversité » annonce Agnès Pannier-Runacher : quel impact pour l’agriculture ?

Une application, Pogéis, créée à l’OFB pour identifier des sites

Pour accélérer la création de sites naturels de compensation, restauration et renaturation, la ministre a annoncé le lancement mi-mars d’une nouvelle application, Pogéis, créée avec l’Office français de la biodiversité (OFB). Elle référencera des terrains à haut potentiel de restauration ou renaturation. « L’objectif est d’identifier au départ 3000 parcelles », grâce à l’outil Cartofriches, a annoncé la ministre. 

Lire aussi : Bruxelles envisage des crédits nature pour récompenser les agriculteurs

Deux groupes de travail lancés

En parallèle, la ministre Agnès Pannier-Runacher a annoncé le lancement de deux groupes travail : l‘un sur les garanties à apporter aux financiers pour le gain écologique généré à travers les SNCRR et l’autre sur la maîtrise et l’accessibilité au foncier. L’objectif : « lever les obstacles, qui peuvent de nature réglementaire, qui empêchent l’acquisition ou l’accès au foncier ». 

Lire aussi : COP15 à Montréal : la France veut développer la piste des crédits biodiversité

Où en sont les crédits biodiversité aujourd’hui ? Quelle place pour l’agriculture ?

Aujourd’hui seuls 3 sites sont agréés SNCRR, le premier étant celui créé à Cossure près de Saint-Martin de Crau par la CDC Biodiversité. 357 hectares d’anciens vergers y ont été reconvertis en steppe méditerranéenne, favorable à l’élevage ovin.

La CDC Biodiversité s’est dotée depuis d’un deuxième site naturel de compensation de 150 ha à Sainte-Maxime (83) en vue de protéger la tortue Hermann. Elle compte déposer 6 nouvelles demandes d’agrément avant mars 2027 (dont un projet d’arrachage de vignes dans le Bordelais pour restaurer un site en zone humide). Et pour ce faire a lancé avec la Banque des territoires une foncière de biodiversité qui consacrera 10 millions d’euros a développement de projets de compensation, de restauration et de renaturation. 

Lire aussi : Transition agricole : à quoi va servir Territoires Nourriciers, le nouveau fonds de la Banque des Territoires ?

Quel projet agricole à l’Abbaye de Valmagne ?.

Autre site ayant obtenu l’agrément : le site naturel de compensation » (SNC), du projet de restauration écologique « Abbaye de Valmagne » (commune de Villeveyrac et de Montagnac dans l’Hérault), portée par la société Biotope et la famille d’Allaines, propriétaire du site.

On va installer un troupeau, travailler sur la préservation des sols et restaurer 25 kilomètres de haies 

« Il s’agit d’un site de 350 ha dont 241 ha pour la compensation » explique Mathias Prat, directeur technique de Biotope qui explique que des « activités agricoles sont insérées dans le projet ». « On va installer un troupeau (ndlr : ovin ou caprin), travailler sur la préservation des sols et restaurer 25 kilomètres de haies », a-t-il expliqué le 17 février. L’opération est sécurisée par deux obligations réelles environnementales (ORE).

Lire aussi : Crédits carbone : le label Bas carbone va s’ouvrir aux élevages ovins, caprins et porcins

Pas de contradiction entre biodiversité et enjeux agricoles, selon Agnès Pannier-Runacher

« Il n’y a pas de contradiction entre la biodiversité et les enjeux agricoles quand on le prend dans le bon sens, on a déjà des cas d’usages », a estimé la ministre Agnès Pannier-Runacher. 

Les agriculteurs ont besoin de soutien à la transition agroécologique

« Les agriculteurs apportent des solutions à l’entreprise qui doit sécuriser sa chaîne d’approvisionnement, et eux-mêmes doivent adapter leur comportement au changement climatique et ont besoin de soutien à la transition agroécologique », a-t-elle poursuivi le 17 février.

Lire aussi : Zones humides : comment le gouvernement propose de modifier la définition ?

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