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[Covid-19] « Comment bâtir un système alimentaire résilient ? » - Des étudiants de SupAgro Montpellier répondent dans une vidéo

Comment garantir notre capacité à assurer une alimentation adaptée à nos besoins, même quand surviennent des événements imprévus comme une pandémie de coronavirus ? Quatre étudiantes et cinq étudiants de Montpellier SupAgro ont imaginé une vidéo pour y répondre. La vision de futurs ingénieurs agronomes sur la production alimentaire demain en France.

« L’effet de la crise sur nos système alimentaires a été immédiat ». Tel est le constat réalisé par un groupe de 9 étudiants de l’école Montpellier SupAgro. En année sabbatique, ils vivaient il y a quelques mois des expériences en lien avec l’alimentation et l’agriculture.

Stoppés dans leurs projets respectifs, les futurs ingénieurs agronomes ont profité du confinement pour « réfléchir à l’impact de cette crise sur notre alimentation, aux nouvelles opportunités et aux enjeux qui émergent ». A partir de leurs expériences et de leurs réflexions, une question centrale a émergé : « Comment bâtir un système alimentaire résilient ? ». C’est pour répondre à cette question qu’ils ont  créé une vidéo. Malgré des événements imprévus comme la pandémie du Covid-19, l’enjeu est de « garantir notre capacité à assurer une alimentation adaptée à nos besoins en tout temps », expliquent les acteurs de la chaîne « Forme-toi Durable » sur YouTube.

Pratiques agroécologiques et outils facilement réparables

La production est dépendante des importations pour ses intrants, engrais, produits chimiques et pétrole. Le système agricole doit donc gagner en autonomie. Développer des pratiques agroécologiques devient donc indispensable l’agriculture. C’est possible « même sur de grandes exploitations » affirment les étudiants. Les outils sont un volet essentiel de la production également. Le Covid-19 a révélé le problème d’accessibilité aux pièces détachées. « Il est nécessaire d’avoir des outils facilement réparables » assurent l’équipe dans la vidéo mais également des « compétences de réparation des outils ».

Diminuer notre dépendance à la main d’œuvre étrangère, revaloriser l’image des métiers de l’agriculture

La crise sanitaire a également révélé la dépendance de notre agriculture à la main d’œuvre étrangère. « Notre agriculture a besoin de bras quel que soit le contexte », observent les futurs professionnels. Pour assurer notre résilience alimentaire, il faut donc « augmenter le nombre de Français saisonniers ou de salariés agricoles ». Il faut revaloriser l’image de ces métiers « passionnants » et qui demandent beaucoup d’ingéniosité », estiment les étudiants qui prônent un « retour à la terre ».

La résilience alimentaire passera aussi par la politique agricole qu’il faut « repenser ». Pas de repli nationaliste, non. « Nous avons besoin du commerce international pour certaines denrées », assurent les jeunes agronomes. Pour autant, la France possède suffisamment de ressources pour assurer sa souveraineté alimentaire. Et de reprendre les propos d’Emmanuel Macron : « Déléguer notre alimentation à d’autres est une folie ». L’objectif, aux yeux de ces jeunes, est aussi de réduire la dépendance des pays émergents vis-à-vis de notre agriculture. Cela passe par une réorientation des débats sur le commerce international mais aussi renforcer des travaux de recherche partagées entre l’Afrique et l’Europe. « Nous avons une responsabilité envers ces pays », considèrent les étudiants.

Autonomie protéique, diminution de la consommation de viande

Il faudra aussi augmenter notre indépendance protéique. Une « idée remise sur la table par l’actuel ministère ».

La résilience passera aussi par une « diminution de notre consommation en produits animaux ». Un facteur qui joue aussi sur les questions climatiques et sanitaires. Les agriculteurs peuvent faire évoluer leurs pratiques et les consommateurs ont aussi un rôle à jouer dans ces changements.

« Construisons ensemble le monde que nous voulons pour demain ». C’est le message porté par Léa, Romane, Sixtine, Jérémy, Léo, Théo, Vincent… Alors que les syndicats agricoles FNSEA et Confédération paysanne plaident pour une « instance de coordination entre science et société », la vision de ces jeunes peut apporter une pierre à l’édifice.

 

 

 

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