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Répondre à la demande de viande de chevreaux pour Noël

La filière française peine à fournir une demande de 30 000 chevreaux au moment de Noël. Les éleveurs peuvent y répondre en programmant une partie des mises bas en novembre.

Viande festive, la viande de chevreau est traditionnellement consommée à Pâques et à Noël. Mais, en vingt ans, l’offre de viande de chevreau a été divisée par deux pendant la période de Noël. Pourtant, la demande reste très forte et les abatteurs n’arrivent pas à répondre aux demandes domestique et européenne, du Portugal et de l’Italie notamment. « On refuse des ventes à cette période, regrette Matthieu Loeul, le président de Loeul et Piriot. Or, c’est à ce moment que les prix sont les plus élevés. »

« Il manque environ 30 000 chevreaux à Noël, estime Gérard Chabauty, le président de la section caprine d’Interbev. Et si la France ne répond pas à ces demandes, on laisse la place à d’autres intervenants, grecs notamment. Abatteurs, engraisseurs, éleveurs, mais aussi laiteries, nous avons tout intérêt à répondre à cette demande de chevreau de Noël ».

Augmenter le nombre de naissances en novembre

Pour y arriver, les naisseurs sont le premier maillon. « C’est important pour un éleveur de réfléchir à la valorisation de ses chevreaux », défend Gérard Chabauty qui invite tous les éleveurs à réfléchir à leur période de reproduction. « On a besoin de mises bas en novembre, calcule l’éleveur des Deux-Sèvres. À cette période, le gros des travaux des champs est terminé et cela permet de vendre davantage de lait d’hiver mieux rémunéré. »

Les éleveurs avec des lactations longues et qui traient toute l’année pourraient être les premiers à recaler relativement facilement les mises bas en novembre. Les troupeaux mettant bas habituellement en septembre profiteraient aussi de températures plus clémentes pour les naissances en reculant de deux mois la mise à la reproduction.

Une contractualisation avec des prix et des volumes

Sous l’égide d’Interbev, les acteurs de la filière, éleveurs (Fnec, Confédération paysanne et Coordination rurale), engraisseurs (Fédération nationale des engraisseurs de chevreaux - Fnenc), abatteurs (Culture viande) et coopératives (La Coopération agricole) vont signer un engagement commun pour répondre à cette demande. Pour engager ces travaux, des discussions vont débuter en région avec des acheteurs qui s’engageraient à mieux valoriser les chevreaux à Noël. « Pour garantir la pérennité économique de la filière, il est important que chaque maillon reçoive une rémunération équitable de la valeur ajoutée du produit », prône Gérard Chabauty.

« Nous avons commencé à contractualiser avec les engraisseurs l’an dernier, explique Matthieu Loeul. Pour répondre à la demande de chevreaux à Noël, nous allons intégrer dans les contrats de 2024 des engagements sur les prix et les volumes. » Les éleveurs qui produisent une partie des chevreaux pour Noël pourront aussi bénéficier d’une priorité pour la collecte de leurs chevreaux avant Pâques. Les organismes d’accompagnement technique seront aussi mobilisés pour apporter des réponses aux éleveurs.

« Mieux répartir les périodes d’abattage prendra du temps, concède Gérard Chabauty. Mais en répondant à la demande du marché, la filière peut s’engager à ce que ce soit économiquement intéressant pour tous. »

« S’assurer un débouché pour ses chevreaux »

Les éleveurs ont intérêt à se soucier du devenir de leurs chevreaux. Témoignage de Gérard Chabauty, éleveurs des Deux-Sèvres et président de la section caprine d’Interbev.

Gérard Chabauty, éleveurs des Deux-Sèvres et président de la section caprine d’Interbev

« Trop peu d’éleveurs se soucient du chevreau. C’est pourtant essentiel de s’assurer des débouchés si l’on veut préserver une bonne image de toute la filière caprine. Les fromagers fermiers qui ont une proximité forte avec leur clientèle peuvent être de bons promoteurs de la viande caprine. Ils peuvent en tirer des bénéfices et aider à faire redécouvrir cette viande de qualité appréciée des consommateurs qui osent. L’objectif est de faire consommer du chevreau à proximité des zones d’élevage, pourquoi pas avec des restaurateurs ambassadeurs qui savent magnifier cette viande fine. Pour les éleveurs dans des zones à moins forte densité caprine, c’est à eux de s’organiser collectivement pour trouver des valorisations, soit en se rapprochant des filières ovine ou avicole, soit en se servant de la carte des abattoirs sur abattoirs-chevreaux.fr. Même si la filière caprine ne représente que 0,5 % du budget d’Interbev, nous bénéficions de moyens communs et d’une forte visibilité, que ce soit avec la-viande.fr ou lors des foires et salons. »

 

Lire aussi : Le renouveau du chevreau

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