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Réglementation, enjeu en transformation fermière caprine

Le suivi de la réglementation fermière est un enjeu majeur pour les producteurs fermiers. La réunion annuelle organisée par la Fnec, la FNPL et l’Institut de l’élevage avec l’administration permet d’échanger, de comprendre certains points et de défendre les spécificités de la production laitière fermière.

La 7e journée Accompagner les producteurs laitiers fermiers sur la réglementation et la qualité sanitaire, organisée par la Fnec, la FNPL et l’Institut de l’élevage en collaboration avec l’administration a réuni 80 participants à Paris le 24 mai dernier, dont de nombreux techniciens accompagnant les producteurs fermiers de tout le territoire. Des représentants des DD (CS) PP, DRAAF, mais aussi de l’administration au niveau national, DGAL et DGCCRF, étaient présents pour présenter les évolutions récentes ou à venir de la réglementation et répondre aux questions des conseillers présents.

Jean-Philippe Bonnefoy, éleveur de chèvres producteur fermier en Saône-et-Loire et vice-président de la Fnec, et Yves Grandemange, éleveur de vaches producteur fermier dans les Vosges et responsable de la commission vendeurs directs de la FNPL ont rappelé l’importance de ces journées d’échange instaurées avec l’arrivée du Paquet hygiène en 2006. « Nous avions ressenti un fort besoin de travailler avec l’administration sur l’application concrète de cette nouvelle réglementation européenne dans les ateliers fermiers. Encore aujourd’hui, rien n’est jamais complètement acquis et il faut sans cesse se battre pour des mesures de flexibilité, pour avoir une réglementation pleinement adaptée aux ateliers fermiers et de petite taille. Ces moments de rencontre entre administration et les acteurs de terrain sont indispensables, tout comme le travail quotidien des techniciens auprès des producteurs. »

Important de se former régulièrement

La matinée a débuté par une présentation des brèves réglementaires : diffusion du guide de bonnes pratiques d’hygiène européen, un point à date sur l’encadrement du terme « fromage fermier », et aussi l’application de la loi EGAlim2 et la contractualisation chez les producteurs fermiers. cette dernière sera obligatoire au 1er janvier 2023 pour les produits laitiers fermiers commercialisés via grande distribution, affineurs, crémiers-fromagers, magasins de producteurs, restauration hors foyer, grossistes, etc. (hors vente directe et don). Une réflexion est en cours sur le périmètre exact d’application pour les producteurs fermiers afin de ne pas complexifier les relations avec leurs clients.

Autre sujet, les dates limite de consommation (DLC). Une nouvelle note de service sur les DLC usuelles devrait être diffusée d’ici cet automne. Pour mémoire, elles permettent de ne pas faire d’étude de vieillissement sur un produit, seulement des analyses d’autocontrôle.

Un focus a été fait sur le guide de gestion des alertes dont une nouvelle version devrait être diffusée dans le courant de l’année, avec notamment un formulaire cerfa unique de notification de non-conformité.

Le nouveau dossier type d’agrément et le site RappelConso ont également été présentés par l’administration (voir encadrés ci-contre).

Jean-Philippe Bonnefoy a conclu la journée en rappelant l’importance de se former régulièrement, tant les producteurs fermiers que les techniciens. Il a également souligné le travail quotidien des éleveurs pour transformer des produits et leur vigilance permanente pour assurer leur qualité sanitaire.

Déclarer un rappel produit sur RappelConso

Le site RappelConso a été créé en 2021 pour recenser sur une seule plateforme les rappels de tous les produits qui ont été commercialisés au consommateur sur le territoire national et qui sont rappelés pour raison sanitaire. En cas de problème sanitaire sur vos produits, il faut se connecter à son compte préalablement créé donc) sur le site pro.rappel.conso.gouv.fr, saisir un « brouillon » de fiche de rappel que vous pourrez ensuite modifier, finaliser et transmettre à l’administration qui la relira avant de la publier. La déclaration est ensuite mise à jour en fonction de l’évolution de la situation. Il faut créer une fiche de rappel par catégorie de produit et par marque concernée. Si plusieurs acteurs de la chaîne alimentaire sont impliqués, il faut s’accorder à l’avance sur qui déclare le rappel en cas de problème. Axel Thonier de la DGCCRF recommande de « prendre 30 minutes pour créer son compte et rédiger un 'brouillon' pour se familiariser avec la plateforme et ainsi ne pas être pris au dépourvu en cas de problème ».

Nouveau dossier type d’agrément fermier

La Fnec et la FNPL en lien avec Idele ont travaillé avec l’administration pour rédiger un nouveau dossier-type d’agrément fermier basé sur la procédure d’agrément de 2019, le guide des bonnes pratiques d’hygiène (GBPH) européen de 2016 et la flexibilité transversale de 2019. C’est une révision du dossier, ce qui signifie que ceux qui ont déjà obtenu leur agrément avec l’ancienne version n’ont pas besoin de le refaire. L’objectif est de simplifier la démarche et de le faire correspondre avec le GBPH européen qui devient ainsi l’outil de référence pour la réalisation du plan de maîtrise sanitaire. Ce nouveau dossier de 30 pages est complet mais reste synthétique. La Fnec, la FNPL et Idele ont publié une aide à la rédaction qui explicite les attendus et une session de formation en distanciel pour les techniciens est d’ores et déjà prévue en novembre 2022. Vous pouvez retrouver le programme de la formation Accompagner les producteurs laitiers fermiers pour leur dossier d’agrément sur le site d’Idele.

La fondation pour la biodiversité fromagère défend le lait cru

La fondation pour la biodiversité fromagère a été créée en 2021 pour défendre le lait cru et la diversité des fromages en France. Elle constate que les laits sont de plus en plus pauvres en flore bactérienne ce qui rend les fromages moins typiques, qu’il y a de moins en moins de fermes et de fromagers ce qui réduit la diversité fromagère et enfin que la surexposition du risque sanitaire rend les consommateurs défiants vis-à-vis du lait cru. Pour faire face à ces problématiques, la fondation mène de nombreux projets. La rédaction d’un livre blanc pour établir « les bénéfices et les risques pour la santé humaine de la consommation de fromages riches en microbiodiversité » est en cours et sa publication prévue pour 2023. Une formation de deux ans alternant des cours théoriques et des périodes de stages en laiteries et en structures fermières travaillant au lait cru dans toute la France est en cours d’élaboration. Un observatoire de la filière lait cru et une « boîte à outils » recensant les pratiques préservant la flore native du lait dans les produits finis sont également en construction. La fondation déborde d’idées car bien d’autres chantiers sont encore en réflexion.

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