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Pénurie de carburant : des agriculteurs menacés de panne sèche

Le problème d’approvisionnement en carburant et GNR suite à la grève dans les raffineries inquiète les agriculteurs, notamment dans les régions Hauts-de-France et Grand Est. Les syndicats agricoles demandent à ce que l’agriculture soit classée prioritaire.

agriculteur remplissant son réservoir de GNR
© JC Gutner - photos d'archives

« Ca fait huit jours que nous sommes alertés : certains agriculteurs n’ont plus de gasoil, ils vont en chercher chez leurs voisins pour livrer de l’eau à leurs vaches ou du foin », a alerté Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, dimanche 9 octobre sur France info, à propos des conséquences du conflit social qui bloque raffineries et dépôts de carburants en France.

« Avec la sécheresse, on a besoin de gasoil pour les animaux, il faut aussi semer les blés, c’est aussi le moment des récoltes de betteraves et de pommes de terre et de la préparation des sols pour les semis, la nature n’attend pas », a poursuivi la responsable professionnelle agricole.


L’agriculture demande à faire partie des secteurs prioritaires

« C’est la panne sèche pour certains » a insisté Christiane Lambert. La présidente de la FNSEA indique que le syndicat agricole a alerté les préfets des Hauts-de-France et du Grand Est, particulièrement concernés par la pénurie de carburant. « On a demandé de faire partie des secteurs prioritaires derrière la santé et les collectivités », a-t-elle expliqué sur France info espérant que les négociations du début de semaine portent leurs fruits.


Des rationnements de livraison de GNR évoqués

France Grandes cultures et la Coordination Rurale des Hauts-de-France ont eux aussi tiré la sonnette d’alarme dès le 7 octobre et ont demandé aux services de l’Etat de rendre les agriculteurs prioritaires dans l’accès aux ressources en gasoil et GNR « afin d’éviter tout rationnement et prévenir tout risque de pertes des récoltes ou des rendements à venir ». Et les deux syndicats de parler de « rationnements de livraison de GNR évoqués » au moment même où les travaux de récolte des pommes de terre et betteraves nécessitent une disponibilité importante de carburant et que « les semis sont également en cours ».

« De plus, la fenêtre météorologique propice à ces travaux risque de se refermer, entraînant des retards, des surcoûts et des risques de baisses de rendements ! », s’inquiètent France Grandes Cultures et la Coordination Rurale Hauts-de-France.
 

Livraisons de GNR limitées et inquiétudes sur les prix

Contactés sur les réseaux sociaux, les agriculteurs du réseau Franceagritwittos évoquent des situations différentes.

« Livraison limitée en quantité la semaine dernière à 2000 litres. Consommation de 400 entre semis récolte et betteraves », s’inquiète Frédéric Choiselat, agriculteur dans l’Aube, qui voit sa cuve se vider.

Un autre agriculteur, se montre plus serein, estimant que « le plus gourmand en consommation est passé (préparation des terres et récoltes terminées) » alors qu’il ne lui reste qu’une trentaine d’hectares à semer.

« 50% de ma livraison annulée voilà 15 jours, et celle prévue cette semaine aura vraisemblablement pris 10 à 20 cts », s’inquiète un agriculteur des Hauts-de-France, qui s’inquiète par ailleurs de la réduction de la remise carburant dès la fin octobre. L’agriculteur, qui dispose de plusieurs sites, est déjà à sec sur certains d’entre eux. « Dans quelques jours, si rien d’arrivé, on stoppe tout ! », écrit-il.

Sur l’exploitation Les Jardins d’Aestiv, on se félicite d’avoir les cuves pleines à 1,05 euros HT, un appel ce matin aux fournisseurs informant que de petites quantités de GNR sont disponibles, mais sans prix communiqué.

« Il faut qu’on remplisse la cuve dans pas trop longtemps…. Mais on va essayer de pas trop démarrer le tracteur les prochaines semaines (comme d’hab en fait) », témoigne pour sa part Amande Gat, agricultrice en Ille-et-Vilaine.
 

Elisabeth Borne assure que la situation va s’améliorer

A propos de la suite du conflit social, TotalEnergies a proposé le 9 octobre d’avancer à octobre ses négociations annuelles sur les salaires à condition que les blocages prennent fin dans les raffineries et dépôts de carburants, tandis qu’Esso-ExxonMobil compte réunir les syndicats de salariés ce 10 octobre.

En visite en Algérie, Elisabeth Borne a affirmé que la situation « allait s’améliorer tout au long de la semaine », à mesure de l’arrivée de livraisons issues notamment des « stocks stratégiques » français.

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