Organiser un marché de producteurs de pays pour vendre ses fromages
Les marchés de producteurs sont des événements festifs et conviviaux qui permettent aux fromagers de vendre en direct et de recruter de nouveaux clients. Conseils d’organisation d’Audrey Thomas, conseillère circuits courts et agritourisme à la chambre d’agriculture de Bretagne.
Les marchés de producteurs sont des événements festifs et conviviaux qui permettent aux fromagers de vendre en direct et de recruter de nouveaux clients. Conseils d’organisation d’Audrey Thomas, conseillère circuits courts et agritourisme à la chambre d’agriculture de Bretagne.




« Les marchés de producteurs sont des moyens intéressants pour vendre des fromages et se faire connaître. Ce temps de vente directe permet de recruter de nouveaux consommateurs en élargissant sa zone de chalandise. Ces marchés regroupent différents producteurs fermiers non concurrents. Ils peuvent être organisés par une exploitation, une commune, un salon, une association…
Les marchés de producteurs sont plus qu’un lieu de vente, c’est un lieu de rencontre. On y associe des démonstrations culinaires, des tombolas pour gagner un panier garni, des concerts, des ateliers pédagogiques, des tours en calèche, le passage du père Noël, des soirées dansantes… Cela attire du monde. Ces événements peuvent être programmés toute l’année mais l’été et Noël restent des périodes fortes.
Se lancer à quatre ou cinq producteurs impliqués
Les marchés de producteurs sont de plus en plus organisés sur des horaires de fin d’après-midi ou début de soirée afin d’offrir la possibilité de consommer un repas sur place. À chacun alors de proposer des produits adaptés comme une petite planche de fromage avec du pain ou des petits bouchons de fromage à picorer. On peut aussi faire appel à un traiteur ou des food-trucks en leur demandant d’utiliser les produits des producteurs. Des horaires type 16h-20h ou 17h-21h permettent de toucher à la fois les locaux qui viennent faire leur marché et peuvent rester pour l’ambiance mais également des touristes qui chercheront des produits souvenirs ou à consommer sur place.
Pour se lancer, il faut être un minimum de quatre ou cinq producteurs impliqués et bien avoir réfléchi à l’équilibre financier de l’opération. Si, souvent, on ne compte pas son temps pour ce genre d’événement, il faut au moins compter l’argent. Et les dépenses peuvent aller vite entre l’électricité ou le temps d’un salarié qui place les rubalises. Une étude de marché est nécessaire pour s’assurer d’avoir suffisamment de fréquentation.
Un plateau de fromage à Noël
Dans les marchés que nous avons organisés l’an dernier en Bretagne, il y avait un fromager fermier éleveur de chèvres à chaque fois. Ils sont très demandeurs et s’y retrouvent généralement bien. Certains en profitent pour proposer également de la viande ou de la charcuterie caprine. La dégustation reste la première des animations. Certains fromagers fabriquent aussi de la glace ou de la feta en été. À Noël, certains chevriers s’allient avec des producteurs de fromages de vache et de brebis pour proposer un plateau complet. »
Bienvenue à la ferme peut aider à l’organisation
Le réseau Bienvenue à la ferme a créé la marque « Marché de producteurs de pays » il y a trois ans et propose d’aider à l’organisation de ces marchés avec un minimum de 80 % de producteurs fermiers. Le réseau peut accompagner pour trouver des producteurs, réaliser une étude de marché, créer des supports visuels et largement communiquer sur l’événement via les sites et réseaux sociaux sponsorisés. Le réseau organise aussi la répartition des stands de façon à avoir une logique de parcours consommateurs. Déléguer une partie de l’organisation permet de s’alléger de la charge mentale pour ces événements déjà gourmands en temps et en énergie. En Bretagne, Bienvenue à la ferme en a organisé une soixantaine l’an dernier et la fréquentation a varié de 150 à plus de 4 000 visiteurs. Mais attention, les ventes ne sont pas forcément proportionnelles à la fréquentation. « Quand un consommateur vient sur un marché de producteurs de pays, il sait qu’il vient sur un événement animé, convivial, propre, sécurisé et où il y a des vrais producteurs plutôt que de l’achat-revente », assure Audrey Thomas.