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Elevage caprin/Europe
Le cheptel caprin polonais peut se développer

Grand pays laitier bovin, la Pologne, qui doit rejoindre l´Union européenne l´année prochaine, possède un petit élevage caprin.


La Pologne est le plus grand des dix pays qui doivent rejoindre en 2004 l´Union européenne, avec plus de la moitié de la population (40 millions d´habitants) et de l´économie agricole de cet ensemble. A elle seule, elle représente 13 % de la superficie agricole de l´U.E. actuelle, près de 15 % du cheptel bovin laitier et le quart des exploitations agricoles.
Dans l´immédiat les défis à relever sont cependant légion avec, en premier lieu, celui lié à une nombreuse population qui subsiste dans l´agriculture faute d´alternative en raison de l´importance du chômage. Le secteur laitier est tout à fait emblématique de cette situation avec, d´un côté, des exploitations très dynamiques qui investissent dans des systèmes modernes et productifs et, de l´autre, une multitude de micro-exploitations qui auto-consomment ou vendent leur lait de vache au voisinage.

Si les exploitations laitières professionnelles qui émergent aujourd´hui sont orientées vers la livraison du lait aux laiteries (le taux de collecte par rapport à la production totale de lait de vache s´est amélioré à plus de 60 % en 2001), les micro structures (moins de 10 vaches) de semi-subsistance restent très nombreuses.
Cette situation s´explique par l´histoire mouvementée de la Pologne, la petite paysannerie ayant constitué un pôle de résistance à l´époque de la collectivisation des terres, sous le régime communiste.
Aujourd´hui, ces petites exploitations de polyculture-élevage sur des surfaces très réduites, subsistent grâce à la pluri-activité en particulier dans les zones méridionales très densément peuplées. Elles possèdent une grande capacité de résistance car c´est une forme déguisée du chômage en Pologne(1).
©D. R.

Des produits peu connus
Tandis que l´élevage ovin qui, autrefois, faisait la fierté du pays, a été décimé (il est passé de 4,5 millions de têtes au milieu des années 80, à 330 000 têtes), et ne subsiste que de façon résiduelle, l´élevage caprin est demeuré marginal.
Autant l´élevage ovin s´appuie sur un réseau de recherche et de développement dense, autant l´élevage caprin a toujours été négligé en Pologne, car considéré comme un reliquat de la misère rurale d´avant guerre.
Selon les statistiques, le nombre de caprins est de 170 000, dont 105 000 chèvres âgées d´un an et plus.
Comme pour les ovins, les troupeaux caprins seraient plutôt localisés dans les micro exploitations du sud du pays et dans les régions marginales du centre-ouest. Environ 5 à 6000 chèvres seraient en contrôle laitier (région de Poméranie), essentiellement de races Alpine, Saanen et Toggenburg, mais la majeure partie des animaux serait de races locales diverses dont le potentiel a été évalué à 300 à 500 litres de lait par an par l´Institut de Zootechnie.

Il est difficile d´estimer le nombre de producteurs fermiers de fromages et de yaourts, tandis qu´il existerait de 100 à 150 livreurs de lait de chèvre auprès de deux entreprises de transformation : Turek (est de la grande Pologne) et Danmis.
L´essentiel du lait de chèvre serait donc transformé à la ferme, avec commercialisation des produits dans des réseaux locaux, mais il ne semble pas exister de réelle tradition fromagère caprine.
Des produits laitiers caprins sont cependant disponibles dans certains supermarchés des villes : lait en bouteille, yaourts, fromages produits en Pologne (types Gouda, Feta, Sainte-Maure), et fromages importés en particulier Gouda de chèvre provenant des Pays-Bas. Cependant, le prix des produits laitiers caprins est élevé compte tenu du niveau de vie, ce qui en limite la consommation.


(1) D´après une étude sur « L´élevage bovin en Pologne », publication Institut de l´élevage.

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