« J’ai reçu la ministre sur ma ferme pour parler des petites appellations »
Sébastien Chaize, fromager fermier dans la Loire, a accueilli la ministre de l’Agriculture pour lui faire part des fragilités des petites appellations fromagères.


« Avec mon épouse Nathalie, nous élevons 250 chèvres dans la Loire et nous transformons le lait en différents fromages dont du Charolais AOP. Je suis par ailleurs investi dans l’organisme de défense et de gestion (ODG) de l’appellation Charolais ainsi qu’au Cnaol, le Conseil national des appellations d’origine laitières. Nous avions invité la ministre de l’Agriculture et sa décision de venir a été rapide ; nous avons eu moins d’une semaine pour nous préparer. Le 13 mars, la délégation est restée 1h30 sur la ferme et la ministre s’est montrée au fait et à l’écoute de nos problèmes.
De coûteux contrôles
Je lui ai surtout parlé des difficultés des petites appellations fromagères. Nos petites AOP sont fragiles car, bien souvent, il n’y a que quelques opérateurs investis. Les coûts de contrôle ont explosé et cela représente souvent plus de la moitié de notre budget. Pour l’AOP Charolais, nous avons mutualisé avec les appellations bourguignonnes et nous avons changé d’organisme certificateur afin de baisser le coût. Mais il n’y a plus beaucoup de concurrence entre ces organismes certificateurs et nous sommes toujours à la merci d’une hausse des tarifs. Or, nous ne voulons pas trop répercuter ses frais sur nos adhésions et donc, in fine, sur le prix de nos fromages. C’est dommage car on s’est battu pour faire reconnaître ces patrimoines fromagers et on continue à devoir demander des aides de fonctionnement aux collectivités locales. C’est normal d’avoir des contrôles pour garantir la qualité supérieure de nos produits mais nous aimerions que le ministère aide les plus petites appellations à prendre en charge ces coûts de certification. »