4,2 millions d’euros dans les Pays de la Loire pour les diagnostics carbone
Une journée « ferme bas carbone » a été organisée par la région Pays de la Loire, la chambre régionale d’Agriculture et Seenovia le 1er juin pour marquer l’entrée de la filière caprine dans la démarche.
« Je suis très fière que la première réunion sur le thème de la ferme bas carbone dans notre région soit organisée sur un élevage caprin, a déclaré Lydie Bernard, agricultrice et vice-présidente de la Région Pays de la Loire, présidente de la commission agriculture, agroalimentaire, forêt et pêche, lors de la journée « ferme bas carbone », organisée à l’EARL la Perle de lait en Loire-Atlantique le 1er juin avec Seenovia et la Chambre d'Agriculture. L’objectif de cette journée est de valoriser les premiers résultats de la démarche après quatre années d’existence et de mettre en lumière l’entrée de la filière caprine dans le dispositif en 2022. »
« Les trois objectifs de la Région pour les filières agricoles sont le renouvellement des générations, l’accompagnement de toutes les agricultures et, enfin, montrer que le monde agricole est porteur de solutions sur les questions de l’eau, du carbone, de la terre, et non responsable de tous les maux, a rappelé Lydie Bernard. Et pour cela, il faut accompagner les agriculteurs. »
200 diagnostics carbone d’ici à 2026
« Le développement de la filière caprine en Pays de la Loire est important ces dernières années, a souligné Mickaël Lamy, président du Brilac. La Région compte 370 producteurs livreurs et 100 fermiers. Les objectifs de la Région et du Brilac autour du renouvellement des générations et de la transition agroécologique sont complémentaires. La feuille de route nationale Cap’Climat est ainsi déclinée en Région. »
Avec un budget de 4,2 millions d’euros, la Région accompagne financièrement les éleveurs pour la réalisation des diagnostics CAP’2ER niveau 2, avec plan d’action. Fin 2022, 1 500 diagnostics carbone avaient déjà été réalisés dans la Région, toutes filières confondues. L’objectif est d’en réaliser 200 en caprin d’ici à 2026. Les éleveurs qui intégrent la démarche bas carbone bénéficient également d’un bonus de points dans l’attribution des PCAE.
Réduire le reste à charge éleveur
Les structures engagées aujourd’hui pour réaliser les diagnostics sont Seenovia, la chambre régionale d’agriculture, et leurs partenaires, le Gab 85, Lactalis, Agrial et CerFrance. Concrètement, la prise en charge couvre le diagnostic CAP’2ER couplé à un calcul des coûts de production avec l’outil CouProd. Les éleveurs suivent également une formation collective de deux jours et un conseil personnalisé pour établir le plan d’action. Un second diagnostic cinq ans plus tard permet de quantifier la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les financements de la Région, du Brilac et de Vivéa Europe permettent de limiter le reste à charge pour l’éleveur.
Quel bilan carbone de la ferme caprine de l’Ouest ?
Dans le cadre des travaux du REDCap, 30 élevages de chèvres du Poitou ont été suivis avec l’outil de bilan environnemental CAP’2ER (niveau 2). En moyenne, les émissions brutes de ces élevages sont de 1,62 kilo équivalent CO2 par litre de lait corrigé. Les émissions nettes, c’est-à-dire après le stockage carbone (4 % des émissions), sont de 1,52 kg éq. CO2/l de lait corrigé. Différents leviers sont mobilisables en élevage pour améliorer son bilan carbone : favoriser l’autonomie alimentaire (-4 à -8 % d'émissions) ; implanter des haies (1000 m de haies compensent 2,1 % des GES émis) ; limiter les apports en azote minéral (-3 à -6 % de GES) ; limiter les gaspillages par la pesée des aliments, animaux et matières organiques épandues, optimiser la conduite du troupeau et allonger la longévité des chèvres (-2 à -5 % de GES émis) ; mettre en place le pâturage (3 mois de pâture représentent 7 % d’émissions de GES en moins).