Aller au contenu principal

Cédric Mandin : "nos vaches attendent dans la stabulation"

Pour manifester sa colère face à la baisse du prix des bovins finis, Cédric Mandin, éleveur en Vendée et secrétaire général de la Fédération Nationale Bovine se refuse dans ce contexte à vendre ses vaches de réformes, pourtant prêtes à partir à l’abattoir.

 

Cédric Mandin, en Gaec avec son frère François à Sainte-Cécile, en Vendée. © C. Mandin
Cédric Mandin, en Gaec avec son frère François à Sainte-Cécile, en Vendée.
© C. Mandin

« Je suis en Gaec avec mon frère François. Notre élevage totalise 240 vêlages charolais en système naisseur engraisseur avec un salarié et le recours au service de remplacement compte tenu de ma responsabilité de secrétaire général de la Fédération nationale bovine. Chez nous, les vêlages ont lieu de mi-août à mi-octobre. Lorsqu’au sein du conseil d’administration de la FNB, nous avons appelé le 15 avril à retenir le plus possible les animaux dans les élevages, nos JB étaient vendus. En revanche, le printemps est pour nous la pleine période de vente des femelles. Nous avons actuellement (NDLR : le 14 mai) quelque 25 vaches finies qui attendent en stabulation. Sur ce lot, nous avons réduit la densité énergétique de la ration en rajoutant du foin.

À la FNB, notre logique est de dire qu’il faut arrêter de laisser partir nos animaux pour rien, alors que derrière nous savons que la viande s’écoule sans difficulté. Au cours des deux mois de confinement, il ne s’est jamais vendu autant de steaks hachés. Et malgré ce constat on nous demande de baisser encore le prix de nos animaux. Il y a quand même un problème ! Il faut arrêter de nous prendre pour des ânes ! Bien entendu, nous sommes conscients que cette rétention de bovins sur pieds n’est pas possible dans tous les élevages, surtout après quatre années difficiles où les problèmes de trésoreries s’accumulent. Mais laisser partir des vaches allaitantes correctement finies entre 3,40 et 3,50 euros du kilo carcasse, ce n’est plus possible. Sur le terrain, les éleveurs sont ulcérés par cette situation. Certains me disent que cette rétention d’animaux sur pieds aurait dû être initiée plus tôt. En Vendée et ailleurs, il y a un vrai problème de renouvellement des générations d’éleveurs. Au moment des départs en retraite, les terres sont reprises mais pas les cheptels. La décapitalisation allaitante en cours est tout bonnement préoccupante. Ce phénomène a contribué à masquer le recul des effectifs puisque cette décapitalisation a conforté de façon transitoire les disponibilités pour les abatteurs ces derniers mois. Les chiffres sur l’évolution des effectifs du troupeau français devraient pourtant les faire réfléchir. À force de tirer sur la corde, elle finit par casser."

 

Lire aussi : [Covid 19] Selon Didier Guillaume, la baisse de rémunération des éleveurs bovins est « inadmissible »

 

Les plus lus

<em class="placeholder">L&#039;automate applique 4,5 kg de paille par taurillon en deux paillages sur la journée. Le circuit de paillage couvre six bâtiments plus ou moins anciens et de différentes ...</em>
« Nos six bâtiments d’engraissement de taurillons sont paillés en un quart d’heure »

Au Gaec de la Jousselinays, en Ille-et-Vilaine, l’automate de paillage participe au bien-être des 600 taurillons parthenais à…

<em class="placeholder">Veterinaire effecuant une tournee chez des eleveurs de bovins charolais dans le departement de la Meuse.
Controle sanitaire sur des charolais.
</em>
Prescriptions vétérinaires en élevage : un nouveau cadre réglementaire à venir

Le cadre réglementaire actuel des prescriptions vétérinaires en élevage présente des lacunes et des dysfonctionnements au…

<em class="placeholder">Espagne engraissement broutard blonde d&#039;Aquitaine </em>
Broutards : les ventes vers l’Italie et l’Espagne entre euphorie et fragilité

Les prix élevés que connaissent les broutards avaient été jusqu’ici absorbés sans trop de peine sur les deux principaux…

<em class="placeholder">Liban Beyrouth zébus sud américains débarquement bateau </em>
Marché du broutard : flux taris du côté du Maghreb et du Moyen-Orient

Les acheteurs des pays méditerranéens, bien plus contraints économiquement, ont dû changer de fournisseurs. L’export de…

Concours National Limousin 2025 : affluence record en dehors du berceau !

Par trois fois, l’Aveyron aura déclaré sa flamme à la race limousine en organisant le concours national. Cette fidélité a été…

export broutards 2024 infographie
Où ont été exportés les broutards français en 2024 ?

En 2024, les achats de l’Italie s’étaient franchement repliés faute de disponibilités. Pour les pays tiers, des envois vers le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande