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Une stabulation sur caillebotis double usage pour les vaches allaitantes

Dans le Cantal, la nécessité d’accroître les capacités de stockage en lisier d’un bâtiment entravé a incité les associés du Gaec Rispal à recouvrir de caillebotis, puis d’un toit les 550 m3 de leur nouvelle fosse à lisier. Avec cette nouvelle stabulation, ils disposent de 30 places supplémentaires.

À Cézens, sur la planèze, Jean-Pierre Rispal a longtemps hiverné toutes ses vaches dans une ancienne étable entravée sur aire bétonnée et grille de 85 places. Un bâtiment tout en longueur, des plus classique dans le sud Massif central, avec deux rangées de vaches attachées têtes face au mur, séparées par un couloir central avec parcs à veaux et parcs de vêlage à une extrémité. Stocké au-dessus, le foin est distribué directement dans les crèches par des trappes percées dans le plancher du fenil. Rien de bien moderne, mais ce bâtiment demeure fonctionnel avec des rations à base de foin et du vêlage d’hiver. Cette étable présente l’avantage de pouvoir être utilisée au quotidien sans avoir à démarrer de tracteur avec une consommation en paille qui se résume à celle des parcs à veaux et parcs de vêlage. « Pour ce bâtiment on table sur une heure et demie de travail le matin et autant le soir à partir du moment où l’essentiel des veaux sont nés. »

Lire aussi : Les atouts du caillebotis pour les vaches allaitantes

Jusqu’en 2017 une fosse de 90 m3 permettait de stocker le lisier. En prévision de l’installation de sa fille Katia dans le cadre d’un Gaec, Jean-Pierre Rispal a fait évoluer le parc de bâtiment compte tenu de la nécessité de mise aux normes, associé au besoin de conforter le nombre de places d’hivernage suite à une légère progression du cheptel.

Litière paillée ou caillebotis

Deux éventualités ont été étudiées. La création d’une stabulation 100 % paillée pour 40 vaches suitées ou la création d’une nouvelle fosse à lisier pour la mise aux normes du bâtiment entravé en recouvrant la fosse d’un caillebotis puis d’un toit pour créer par la même occasion les quelques places d’hivernage supplémentaires nécessaires. « Après réflexion, on a laissé tomber la stabulation 100 % paillée. À côté de l’investissement que cela représentait, son coût de fonctionnement nous a fait peur », souligne Katia Rispal. « Cet hiver, impossible de trouver de la paille à moins de 110 euros la tonne sur notre zone. On était déjà sur des tarifs de cet ordre l’an dernier et cela m’étonnerait qu’elle revienne à 70 euros comme il y a quelques années. À 1 130 mètres d’altitude, nous devons tabler sur un peu plus de cinq mois d’hivernage », poursuit Jean-Pierre Rispal. Actuellement le Gaec cultive 3,5 à 4 hectares de céréales, déjà bien insuffisants pour satisfaire les besoins en paille alimentaire et paille de litière. À raison de 8 à 10 kg de paille/vache/jour, cette stabulation se serait traduite par une « annuité supplémentaire » d’au moins 6 000 euros par an. « Et tôt ou tard on aurait probablement fini par acheter une pailleuse. » Ce type de bâtiment aurait également obligé à démarrer un tracteur tous les jours, contrairement à aujourd’hui.

Une demi-heure par jour pour 30 vaches ou génisses

La construction finalement réalisée se compose d’une fosse de 7 m de large, 27 m de long et 2,8 m de profondeur pour un volume approchant 550 m3. Cette surface est recouverte d’un caillebotis en S sur lesquels ont été aménagées deux cases de 18 et 12 places. Autour des cases, un couloir d’un mètre de large facilite la surveillance et au besoin la circulation des animaux. Le bâtiment totalise 324 m2 couverts répartis entre 173 m2 (soit 6 m2/tête) pour la seule surface des parcs et 150 m2 pour le couloir d’alimentation (4 m de large) et les aires de circulation. Une partie de cet espace est utilisée pour stocker contre le mur sur toute la longueur le foin pressé en 80 x 70, utilisé en début d’hivernage. « Chez nous, les rations hivernales c’est du foin complété par un peu d’aliment avec cet hiver recours forcé à de la paille suite à la sécheresse et aux rats taupiers. »

À la rentrée à l’étable, cette stabulation est d’abord utilisée par des vaches qui vêlent en fin d’hiver auxquelles succède le lot de génisses prêtes à saillir. Courant février, ces dernières rejoignent la stabulation réservée aux bêtes d’un an où elles prennent la place des mâles en repousse fraîchement vendus. Les deux cases du bâtiment sur caillebotis sont alors investies par les vaches suitées qui ont vêlé en décembre janvier. « C’est du moins ce que l’on a fait depuis deux ans. » Le parc à veaux est jusqu’à présent aménagé dans le couloir d’alimentation. C’est pour l’instant du dépannage. « Mais l’an prochain, on a prévu de faire un appentis le long du bâtiment avec deux cases à veaux et deux parcs de vêlage. »

Moins de temps de travail

Les Rispal père et fille n’ont aucun regret, si ce n’est une surface de stockage devant les cornadis qui ne permet pas de mettre côte à côte deux rangs de bottes de foin. Côté temps de travail, difficile de faire mieux. « Pour affourager les 30 vaches ou génisses, il faut un quart d’heure le matin et autant le soir dans la mesure où il n’y a pas de paille à apporter ou de béton à racler. Mais il faut suffisamment d’animaux pour bien faire descendre les bouses. Quand on lâche les veaux une fois les mères au cornadis ou dehors avec le taureau et qu’ils se mettent à courir c’est très efficace. »

La gestion des effluents est simple. « Pas de mécanique, pas de racleur, donc pas de risques de panne, ni de blocage avec le gel. Juste un malaxeur que l’on fait tourner régulièrement. Le lisier, on le pompe puis on l’épand et le boulot est fait en un passage avec juste un coup de nettoyeur haute pression au printemps dès que les bêtes sont sorties, souligne Jean-Pierre Rispal. Si tous nos animaux pouvaient être hivernés dans des bâtiments de ce type, cela nous faciliterait le travail ! Avec ces cases sur caillebotis il est en revanche vraiment déconseillé de faire saillir en bâtiment. À partir de fin mars, on sort et rentre ce lot matin et soir avec un taureau dans une parcelle à côté de la stabulation. » Même si les deux associés disposent encore de peu de recul, ils n’ont pour l’instant observé aucune différence sur les croissances de leurs veaux.

Un prix de revient de 165 000 euros

Le prix de revient de ce petit bâtiment et de la fosse est de 155 000 euros. Il se décompose en 45 000 euros pour le terrassement, 55 000 euros pour la fosse et les caillebotis, 51 500 euros pour la charpente, les tubulaires et la maçonnerie et 3 500 euros pour le malaxeur. Il convient d’y ajouter les fournitures pour la plomberie et l’électricité respectivement estimées à 2 000 et 8 000 euros avec, comme pour les tubulaires, une pose réalisée par les associés du Gaec.

 

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