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Un « RIP » qui agace bien des acteurs de la ruralité

Un Référendum d’initiative partagée pour les animaux a été lancé début juillet par le journaliste Hugo Clément. Cette initiative remporte un certain succès tout particulièrement auprès des parlementaires.

 © C.Delisle
© C.Delisle

Un Référendum d’initiative partagée (RIP) est une disposition prévue par le cadre législatif français depuis le1er janvier 2015. Il permet de soumettre une proposition de loi au référendum si elle est soutenue par au moins un cinquième des membres du Parlement (185 parlementaires) et 10 % des personnes inscrites sur les listes électorales (soit 4,7 millions). Cette évolution de la législation est actuellement utilisée par différents acteurs de la protection animale dans le but de faire évoluer la loi à ce sujet pour différentes pratiques, lesquelles peuvent concerner des animaux sauvages comme des animaux domestiques.

Lire aussi : un porte-parole des chasseurs de la Somme s'adresse aux parlementaires pour dénoncer le projet de RIP sur les animaux

Cette démarche est entreprise à l’initiative du journaliste Hugo Clément, lequel revendique régulièrement ses convictions véganes et a écrit un livre dont le seul titre se passe de commentaires : « Comment j’ai arrêté de manger les animaux. » Pour l’aider à faire évoluer la législation, il a bénéficié pour ce RIP des soutiens et des réseaux de trois chefs d’entreprise, à savoir Xavier Niel, fondateur et principal actionnaire du groupe de télécommunication Illiad (Free), Marc Simoncini, fondateur du site de rencontres en ligne Meetic, ou encore Jacques-Antoine Granjon, précurseur du site veepee (ex vente-privee.com).

 

Ce projet de référendum demande la remise en question de plusieurs pratiques liées à l’agriculture, les loisirs, la chasse ou le monde de l’entreprise. À savoir l’interdiction des élevages à fourrure, la sortie de l’élevage intensif en cages, l’interdiction des spectacles avec animaux sauvages, la fin de l’expérimentation animale, l’interdiction de la chasse à courre, du déterrage et des chasses traditionnelles. Autant de propositions en ligne sur le site referendumpourlesanimaux.fr. Pour ce qui est des activités liées à l’élevage, la volonté des partisans de ce référendum serait d’interdire l’élevage en cage, case, stalle ou box à partir du 1er janvier 2025.

Rallier un maximum de signataires

Cette initiative mêle de façon habile différentes propositions relatives à des activités assez diverses mais concernant la même thématique. Il s’agit de rallier un maximum de signataires en « ratissant large ». Sur les six mesures mises en avant sur le site, rares sont les Français qui ne se sentiront pas émus par au moins une de ces propositions. Par exemple, un salarié de laboratoire peut tout à fait être « pro » expérimentation animale mais « anti » manteau de fourrure. Cela peut l’inciter à signer pour dénoncer une façon de se vêtir qu’il réprouve alors qu’il peut difficilement afficher une opposition radicale à l’encontre de l’expérimentation animale dans la mesure où elle permet la mise au point de différents produits qui seront ensuite commercialisés par l’entreprise qui l’emploie et donc le fait vivre, lui et sa famille.

 

Cette initiative est abondamment relayée par les sites et réseaux sociaux de la vingtaine d’organisations partenaires de cette initiative (One Voice, Peta, L214, la fondation Brigitte Bardot, l’Aspas, Ava, Sea Shepherd…) et de leurs sympathisants. Début août, 122 parlementaires s’étaient engagés pour soutenir cette initiative, laquelle a même obtenu le soutien de Joël Giraud, récemment nommé secrétaire d’État à la Ruralité. Votre parlementaire a-t-il signé la pétition ? Retrouvez la liste ici. Les citoyens lambda sont eux aussi nombreux à l’avoir signé : 422 000 le 31 juillet. Un chiffre qui demeure (pour l’instant !) très en deçà des 4,7 millions requis.

En face, on a en cette fin d’été le sentiment que la riposte a du mal à s’organiser. Les principales réactions émanent d’abord du monde de la chasse. Parmi les initiatives, à signaler la mise en place d’un groupe privé « Tous unis contre le RIP et pour la préservation de la ruralité » sur Facebook. Ce genre d’initiative devra être sérieusement démultipliée pour contrer l’activisme des instigateurs de ce RIP, lequel semble venir creuser toujours davantage le fossé entre ruraux et urbains. Un engrenage à terme dangereux. Si certaines propositions des initiateurs de ce RIP finissent par aboutir, on est en droit de se demander quelle sera l’étape suivante.

Lire aussi : Loup abattu - le berger Joseph Boussion recadre Hugo Clément : la vidéo vue plus d’un million de fois

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