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Sète, le seul port européen certifié bien-être animal

À Sète, les animaux sont choyés dans un bâtiment flambant neuf. L’acheminement et le séjour au port sont certifiés bien-être animal. La prochaine étape sera le transport maritime.

Le bâtiment de la Sepab permet de faire le tampon entre l’arrivée des animaux et leur chargement sur le bateau dans des conditions confortables. A Tarragone (Espagne), principal concurrent de Sète, ils attendent dans les camions ! © Sepab
Le bâtiment de la Sepab permet de faire le tampon entre l’arrivée des animaux et leur chargement sur le bateau dans des conditions confortables. A Tarragone (Espagne), principal concurrent de Sète, ils attendent dans les camions !
© Sepab

Les militants végans sont fidèles à leurs idées : abolir l’élevage. Ils ont trouvé un nouvel angle d’attaque : le transport maritime des animaux vivants. Mi-juin, cinq associations animalistes ont demandé au gouvernement de suspendre les exportations d’animaux vers les pays tiers, arguant du fait qu’on ne sait pas ce qu’il se passe « à bord des navires bétaillers ». L’une d’entre elles, Welfarm, s’appuie sur un événement scandaleux mais bien peu représentatif de la réalité du transport maritime pour justifier cette demande. À savoir l’interception en mai dernier de deux cargos en provenance d’Amérique du Sud par les douanes espagnoles. À leur bord de nombreux cadavres d’animaux et des bovins en piteux état, et, affirme l’ONG, des bateaux qui transportaient « très probablement de la cocaïne » ! Ou comment faire l’amalgame pour dénigrer l’ensemble du transport maritime d’animaux vivants. « C’est le premier domino à faire tomber pour faire s’écrouler toute la filière, car le jour où on ne pourra plus transporter des animaux, il n’y aura plus d’élevage, se désole André Veyrac, gérant de la Sepab (Société d’exploitation du parc à bestiaux), qui gère le transit et le stockage de bétail vivant sur le port de Sète. Nous sommes exemplaires sur le bien-être animal. Aucun bateau ne se charge sans une inspection des services vétérinaires. Ils sont indépendants et pointilleux. Nous sommes souvent contrôlés car la pression est folle. Jamais il n’a été relevé la moindre défaillance. Malgré cela, nous faisons la Une des journaux. »

« Aucune non-conformité »

L’activité animaux vivants a récemment été déplacée au sein du port. La Sepab a construit un nouveau bâtiment qui permet de stocker 1 200 à 1 500 bêtes. En 2019, la Sepab a obtenu la certification ISO 34700 portant sur la gestion du bien-être animal et basée sur les recommandations de l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale). Elle prend en compte l’acheminement des animaux jusqu’à Sète et la prise en charge par la Sepab, de la ferme donc jusqu’au bateau. « Pour obtenir cette certification, plus de 160 points ont été analysés par le bureau Véritas, qui n’a constaté aucune non-conformité, se félicite Laurent Trémoulet, directeur de la Sepab. Nous sommes le seul port européen à la posséder. Sachant qu’il y aura toujours des gens opposés à notre activité, nous voulions pouvoir leur dire : 'nous la faisons dans le respect de la réglementation et bien au-delà'. » Anticiper plutôt que subir les mises en cause. Parmi ses projets, une étude sur le supposé stress des animaux pendant le transport. « Nous allons comparer des bovins qui vont à l’abattoir, en Italie ou vers des pays tiers pour voir ceux qui secrètent le plus d’hormones de stress. »

« Sur les navires bétaillers, il ne se passe rien »

 

Laurent Trémoulet, directeur de la Sepab. « Le bien-être, quand on transporte des animaux aussi bien valorisés, c’est d’abord une obligation économique. » © Sepab

« Reconnaissant qu’ils ne peuvent plus critiquer ni le transport routier, ni le parc de Sète, les animalistes se rabattent sur le bateau », explique Laurent Trémoulet. Même la Commission européenne s’est fendue d’un rapport regrettant ne pas disposer d’informations et statistiques sur l’état de santé et le bien-être des animaux en mer. « Le rapport est basé sur des données de 2016-2017 complètement dépassées, s’offusque le directeur de la Sepab. Depuis quatre ans, les choses ont évolué. Tout ce qu’ils racontent est faux. » Laurent Trémoulet envisage donc de faire certifier le transport maritime. « Nous devons lever ce flou au niveau du bateau. C’est la suite logique et c’est d’une totale évidence car, sur les navires bétaillers, il ne se passe rien, martèle-t-il. Les animaux sont nourris, abreuvés, ventilés… L’accidentologie est dérisoire et bien plus faible qu’en élevage. Les équipages sont spécialisés dans les soins aux animaux. Et, il y a un critère fiable : pendant le transport, les animaux prennent du poids. » Mais, il reconnaît sa lassitude face à cette obligation permanente de « se justifier pour une activité qui permet à ces mêmes personnes d’aller passer leurs vacances dans les beaux paysages de l’Aveyron, du Cantal ou de la Lozère. » En effet, sans élevage, pas de campagnes accueillantes !

 

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