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Prendre en charge la douleur lors d’une césarienne

Un anti-inflammatoire non-stéroïdien administré au moment de la césarienne tend à améliorer l’IVV et le taux de gestation l’année suivante. C’est ce que montre une étude clinique portant sur 127 génisses charolaises.

Les douleurs dues à la césarienne sont à l’origine d’une diminution de la prise alimentaire, contribuant au déficit énergétique souvent observé et associé à une diminution de la fécondité.
© J.-M. Nicol

Une étude a été menée par l’École nationale vétérinaire de Maisons-Alfort, le GTV de Bourgogne-Franche-Comté et Boehringher-Ingelheim pour évaluer la prise en charge de la douleur et de l’inflammation lors d’une césarienne (1).

« La césarienne est un acte douloureux, plus douloureux qu’une mise bas par les voies naturelles, avec des conséquences en termes de récupération post-chirurgicale, d’involution utérine et de reprise de cyclicité », explique Vincent Mauffré de l’École nationale vétérinaire de Maisons-Alfort dans une communication publiée aux 3R en décembre 2018. « Ces douleurs sont à l’origine d’une diminution de la prise alimentaire, contribuant au déficit énergétique souvent observé et associé à une diminution de la fécondité. »

Un essai clinique a été conduit sur 127 génisses charolaises, âgées de trois ans environ et prévues pour le renouvellement ayant subi une césarienne. Elles n’avaient pas connu de problème de santé majeur auparavant, leur note d’état corporel était comprise entre 2,5 et 4, et elles ne présentaient pas de complication, ni préopératoire (déchirure de l’utérus…), ni post-césarienne (prolapsus utérin, métrite, péritonite). Le protocole chirurgical était standardisé. Une moitié d’entre elles ont reçu du meloxicam avant césarienne.

Les résultats montrent que le taux de vêlage dans l’année suivant la césarienne est plus élevé pour le lot ayant été traité avec du meloxicam : il est de 84,4 % contre 67,8 %. L’intervalle vêlage-vêlage n’est pas significativement différent entre les deux lots, mais il tend cependant à être plus court de 13 jours pour celles qui avaient reçu du meloxicam (406 jours contre 419 jours). Dans le lot ayant été traité, 63,3 % des vaches ont un IVV inférieur à la moyenne dans cette étude — 412 jours — contre 43,3 % pour le lot témoin. Le taux de réforme des deux lots est statistiquement équivalent, bien qu’il soit de 6 % pour le lot traité contre 13 % pour le lot témoin.

« Ces tendances nécessitent d’être confirmées sur un échantillon plus important, conclut Vincent Mauffré. Il semblerait que les effets bénéfiques soient plus prononcés lors d’une mise en œuvre de la prise en charge de la douleur au moment de la césarienne, ce qui est le cas dans cette étude, plutôt que dans les jours ou semaines suivantes comme pratiqué dans d’autres essais cliniques. »

(1) Prise en charge de la douleur post-opératoire lors de la césarienne chez la génisse allaitante et évaluation de paramètres de reproduction, Mauffré et collaborateurs, journées 3R 2018.

Une meilleure acceptation du veau

Des publications de 2014 avaient montré que l’utilisation de meloxicam lors de la césarienne « s’accompagnait d’une diminution des manifestations douloureuses chez les vaches traitées, avec une meilleure acceptation des veaux, veaux qui présentaient par ailleurs des niveaux d’IgG sériques supérieurs attestant d’un transfert colostral plus efficace. »

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