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Prédation : les éleveurs de Bourgogne-Franche-Comté demandent à l’Etat de se mobiliser contre les loups

En Bourgogne-Franche-Comté, les populations de loups sont en augmentation et sont désormais estimées à plus de 1000. Les éleveurs demandent à l’Etat de s’engager pour épargner les troupeaux. Ils attendent du Gouvernement une révision et un renforcement des différents dispositifs légaux, financiers et techniques.

Pour la profession agricole de Bourgogne-Franche-Comté, « la cohabitation entre le loup et l’élevage est impossible et parfaitement illusoire ». Dans un communiqué publié le 26 mai, les professionnels interpellent le Gouvernement. Dans leur région, « le nombre d’attaques a littéralement explosé ces deniers mois, tant sur les ovins que les bovins, avec près de 400 victimes recensées sur l’année 2022 et le début de l’année 2023 », alertent-ils. Ils demandent donc à l’Etat de se montrer « transparent sur l’état des populations de loup dans chaque territoire et du nombre d’attaques subies » et de pouvoir « présenter un suivi en temps réel », à l’échelon départemental et régional.
 

Demande de révision du statut du loup

Fin 2022, la Chambre d’agriculture de Bourgogne-Franche-Comté a réalisé un film pour donner la parole aux éleveurs. Au travers de leurs témoignages, ils relatent les conséquences morales et économiques qu’eux et leurs familles subissent.

Le communiqué que viennent de diffuser les organisations agricoles bourguignonnes demande une évolution de la réglementation, « y compris supra-nationale ». Pour les signataires, « au vu du développement des populations, la révision du statut du loup s’impose ». Ils demandent en priorité d’assouplir significativement la « procédure de mise en place des tirs de défense » qui demeurent pour eux « le moyen le plus efficace pour assurer la protection des troupeaux ».

Les éleveurs bourguignons demandent au Gouvernement de se mobiliser en « révisant et renforçant efficacement les différents dispositifs légaux, financiers, techniques… ». Les éleveurs ne doivent subir « aucun impact financier » et « être systématiquement accompagnés sur le plan psychologique » en cas d’attaque.

 

L’Etat doit choisir

Pour les éleveurs, le Gouvernement « doit choisir » : c’est le loup ou les éleveurs.

  • Le loup, qui ne peut désormais plus être considéré comme une espèce menacée : les effectifs, estimés à plus de 1000 représentent plus du double du seuil de « viabilité » de 500.
  • Les éleveurs, qui travaillent chaque jour pour garantir la souveraineté alimentaire, le bien-être animal, l’aménagement et l'entretien des territoires…

La profession demande une garantie de « zéro attaque ». Elle estime que « l’absence de réactions proportionnelles à la gravité de la situation conduira de façon inévitable et certaine à la disparition d’un mode d’élevage extensif à l’herbe ». Et de remarquer que la présence du loup interroge aussi désormais d’autres formes d’activités dans les territoires ruraux, de tourisme et sportives.

Les éleveurs lancent donc un appel aux élus locaux et nationaux, aux collectivités et acteurs dans les territoires à « soutenir et relayer » leur position. « Ce n’est que par une action conjointe et coordonnée que nous réussirons à porter la voix du monde rural et préserver ce qui fait l’économie et la véritable biodiversité de nos campagnes », concluent-ils.

 


Des assises de la prédation

Au niveau national, le loup est présent désormais dans 53 départements. « Au cours du Plan national d’actions loups 2018-2023, leur nombre a cru de façon exponentielle ainsi que les attaques des troupeaux », affirment les organisateurs des Assises de la prédation. La manifestation se tient ce 1er et 2 juin à Chorges dans les Hautes-Alpes. Elle est orchestrée par le Conseil de l’agriculture française (CAF) qui réunit des organisations professionnelles agricoles et la Fédération de la chasse (FNC). Durant deux jours, les participants vont proposer pistes pour modifier les règles actuelles de gestion des loups. Objectif : aboutir à un plan de sauvegarde de l’élevage dans le contexte du renouvellement du Plan loups pour la période 2024-2029.

 

 

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