« Nous andainons jusqu’à 10 hectares à l’heure avec les soleils »
À la Cuma de la Chapelle en Bretagne, les adhérents ont actuellement le choix entre trois types d’andaineurs, mais celui qui réalise le plus de surface avec le meilleur débit de chantier est l’appareil à soleils.
À la Cuma de la Chapelle en Bretagne, les adhérents ont actuellement le choix entre trois types d’andaineurs, mais celui qui réalise le plus de surface avec le meilleur débit de chantier est l’appareil à soleils.
Convaincu des atouts de l’andaineur soleil, Olivier Hervault, agriculteur à Maxent en Ille-et-Vilaine, a fait investir la Cuma de la Chapelle dans un modèle Sitrex de 9,60 mètres d’envergure. « Mon andaineur soleil à dépose latérale arrivant en fin de vie, il me semblait judicieux de partager en groupe l’investissement dans un modèle de grande largeur à andainage central. Au début, sur les onze adhérents, nous étions seulement deux partants, mais l’arrivée au sein de la Cuma d’un nouvel agriculteur, Jean-Charles Huguet, a conforté l’achat. La plupart des membres l’ont essayé, mais nous sommes principalement trois à l’utiliser régulièrement », précise le responsable des matériels d’andainage au sein de la coopérative. L’appareil Europe MKS V16, d’une valeur actuelle de 34 000 euros HT (tarif catalogue au 1er avril 2023), est arrivé en 2021 et totalise 600 hectares par an. À eux deux, Olivier Hervault et Jean-Charles Huguet, réalise 80 % de son activité.
L'état sanitaire du troupeau amélioré
Jean-Charles Huguet a longtemps travaillé avec un andaineur monorotor, mais il n’en était pas satisfait en raison du ramassage de pierres et de terre dans le fourrage. Avec l’appareil à soleils, il a vu l’état sanitaire de son troupeau s’améliorer. « Le taux de butyriques a été divisé par quatre depuis que j’utilise le Sitrex », affirme-t-il. Cet éleveur en système tout herbe apprécie aussi cet appareil pour son débit de chantier. « J’arrive, avec un tracteur de 140 chevaux, à andainer jusqu’à 10 hectares par heure en roulant à 15 km/h, ce qui est confortable en termes d’organisation. J’andaine ainsi 40 à 50 hectares dans l’après-midi, alors qu’avec le monorotor il me fallait plus d’une journée pour la même surface. » Selon les utilisateurs, l’andaineur soleil travaille vraiment bien à partir de 10 km/h. Il ne faut donc pas craindre d’avancer vite et le constructeur ne donne d’ailleurs pas de vitesse maximale. En revanche, les adhérents remarquent qu’en dessous de 7 km/h, l’andain se lie, ce qui le rend plus difficile à reprendre.
Des économies de carburant
L’andaineur soleil présente l’avantage d’être auto-entraîné. Il autorise ainsi de travailler au régime moteur le plus économique. « Contrairement à un appareil à rotors, il n’oblige pas de maintenir un régime de prise de force précis. Alors qu’avec le monorotor je travaillais avec un régime moteur élevé, avec le Sitrex le tracteur tourne à 1 500 tr/min », précise Jean-Charles Huguet. L’appareil se caractérise par le réglage indépendant de la largeur de travail (4 à 9,60 m) et de la taille de l’andain (0,8 à 2,20 m de large). La largeur de ramassage réglable est intéressante pour, par exemple, passer entre des arbres ou réduire l’envergure en fin de parcelle pour ne pas casser les andains déjà confectionnés. Elle se révèle utile pour regrouper 16 mètres de fourrage en trois passages. « Nous réalisons deux passages juxtaposés en réglant l’andaineur à 8 mètres d’envergure et repassons une troisième fois en l’écartant au maximum pour reprendre les deux andains et n’en confectionner qu’un », précise Olivier Hervault. En présence de peu de fourrage, le constructeur préconise de réduire la largeur de travail pour une meilleure efficacité des peignes, afin de mieux ramasser.
Un andaineur à tapis en projet
En plus de l’andaineur soleil, la Cuma de la Chapelle dispose d’un appareil monorotor de 4,20 mètres, ainsi que d’un râteau-faneur à dépose latérale de 7,50 mètres de large. Ce dernier est particulièrement fragile et a, la dernière campagne, fait exploser de 50 % le coût à l’hectare de l’activité andainage de la Cuma. Les adhérents projettent de remplacer ces deux machines par un andaineur à tapis. « Le souci avec nos appareils actuels est que nous ne pouvons pas, en un aller et retour, regrouper de grandes largeurs en un seul andain, remarque Olivier Hervault. Avec un modèle à tapis à dépose centrale, nous espérons regrouper 18 mètres en deux passages. »
Chiffres clés
Cuma de la Chapelle
Prévoir un soleil de rechange
La Cuma de la Chapelle réalise le graissage de l’andaineur soleil tous les 200 hectares, alors que Sitrex préconise d’effectuer cette opération, qui prend 30 minutes y compris le lavage, tous les 500 hectares. « Un graissage excessif peut s’avérer néfaste pour les roulements », rappelle Olivier Bouet, représentant de la marque Sitrex en France. Comme l’utilisation de cet appareil se fait à vitesse rapide, une mauvaise manipulation peut entraîner la casse accidentelle de pièces. Un bras support et un soleil ont ainsi dû être remplacés après avoir été détruits lors de leur blocage dans une trace de traitement. « Une roue de secours est fournie en standard, mais l’idéal serait de disposer également d’avance d’un bras et d’un soleil, afin de ne pas se retrouver immobilisé en pleine saison de récolte », précise Olivier Hervault, responsable de l’activité andainage au sein de la Cuma.
Un compteur maison pour des mesures fiables des surfaces andainées
La connaissance de l’activité réelle d’un matériel en Cuma est importante pour garantir une facturation équitable entre les adhérents. Sur son andaineur soleil, la Cuma de la Chapelle retient un hubodomètre, un compteur de rotation souvent utilisé sur les essieux de remorques, de tonnes à lisier, de déchaumeurs… « Au début nous avons fixé cet enregistreur sur le moyeu d’un des soleils, mais les mesures n’étaient pas fiables, reconnaît Olivier Hervault, responsable de l’activité andainage au sein de la coopérative. Sur la route, le soleil équipé avait tendance à tourner seul et cela faussait le comptage. » L’agriculteur, assez bricoleur, a alors développé un support actionné par un vérin hydraulique pour engager l’hubodomètre lorsque l’andaineur est au travail. Le montage est assez simple : une petite roue, qui entraîne le compteur, vient automatiquement au contact d’une des roues arrière de l’andaineur, dès que l’utilisateur agit sur le distributeur hydraulique pilotant la descente des soleils pour passer en mode travail. Olivier Hervault a aussi prévu un frein sur la roue animant le compteur lorsque les soleils sont relevés, afin d’éviter les erreurs. Pour la facturation, il a suffi de définir le nombre d’unités correspondant à un hectare.