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Faneuse et andaineur : les bons réglages pour un bon fourrage

La qualité des fourrages secs ou ensilés dépend bien sûr du niveau de maturité de l’herbe, des espèces présentes dans la parcelle et des conditions météo. Mais le bon réglage des matériels de fenaison, les faneurs et andaineurs, a aussi son importance.

Tout savoir sur les andaineurs et faneuses : fonctionnement, réglage et entretien

Si la réussite d’un foin et d’un ensilage d’herbe préfané repose sur la récolte au bon stade des plantes et sur la météo, elle passe aussi par le bon réglage de la faneuse et de l’andaineur à rotor (aidaineur 2 ou 4 toupies). Ces matériels de fenaison ne doivent en effet pas mélanger de terre au fourrage, afin de ne pas y favoriser le développement des bactéries butyriques, particulièrement nuisibles pour la transformation laitière. Ils ne sont pas toujours les mieux considérés et passent parfois l’hiver dehors. Avant d’attaquer la saison, un graissage des cardans et des articulations du faneur-andaineur s’impose alors, surtout si cette opération n’a pas été réalisée avant l’hivernage. Elle est à renouveler toutes les 50 à 150 heures d’utilisation, selon les préconisations du constructeur. Quelques coups de pompe suffisent, car la graisse en excès ne joue aucun rôle, hormis celui de capter la poussière.

Les boîtiers renvoi d’angle des rotors ne demandent pas systématiquement un entretien. En effet, certaines machines disposent de boîtiers à graisser, tandis que d’autres bénéficient de renvoi d’angle sans entretien. Toute la chaîne cinématique est dans la plupart des cas protégée par un limiteur de couple à friction, dont l’état est à vérifier. S’il est grippé, il ne joue plus aucun rôle et peut conduire à l’extrême à l’explosion des boîtiers renvoi d’angle en cas d’effort soudain sur la transmission. En revanche, s’il n’est pas suffisamment taré, il patine et s’échauffe. Il est dans ce cas nécessaire de vérifier le bon réglage de ses ressorts de tension (cote à respecter fournie par le constructeur). Par ailleurs, un contrôle du bon serrage des dents et de la pression de gonflage des roues est à effectuer au moins une fois par an.

Bien préparer le tracteur

Une hauteur d’attelage est à respecter pour garantir un parfait fonctionnement de l’andaineur et respecter ses composants. Krone préconise 66 cm entre l’axe de la rotule et le sol. © D. Laisney

 

Avant d’atteler le faneur-andaineur, comme toute autre machine, des premiers contrôles sont à réaliser sur le tracteur. Il est en effet important d’ajuster les deux chandelles des bras de relevage à la même longueur (mesure d’axe à axe) et de vérifier la pression des pneumatiques. Le gonflage idéal s’obtient en suivant les données du manufacturier établies en fonction de la vitesse et du poids supporté par les essieux avant et arrière du tracteur. Le respect de ces consignes garantit la longévité du pneumatique en évitant de dégrader sa carcasse et préserve aussi le sol en profitant de la plus grande empreinte possible, gage de la réduction du tassement. La prairie est ainsi bien respectée et met moins de temps à repousser.

Faneuse : bien retourner toute la matière

Au champ, deux réglages sont déterminants sur la faneuse (encore appelée pirouette agricole) : la hauteur de travail et l’inclinaison des toupies. Le premier paramètre se contrôle avec le troisième point sur les faneuses portées et avec la position du relevage sur les modèles semi-portés. Une roue de jauge est parfois proposée en option. Arthur Dorchies, chef produit presses et chaîne verte chez Claas, recommande 2 à 3 cm entre le sol et la dent et conseille d’utiliser l’épaisseur d’un doigt de la main comme repère. Il souligne toutefois que cette valeur est bien sûr à adapter en fonction de la hauteur de fauche et du relief de la parcelle. Il est en tout cas inutile de gratter le sol, car cela entraîne une usure prématurée de la machine, augmente les risques de casse de dents et ramène de la terre dans le fourrage. A contrario, si la hauteur de travail du rotor est trop importante, le risque est de ne pas retourner toute la matière.

Le régime de rotation de la prise de force à respecter est indiqué par le constructeur et généralement rappelé sur la machine par un autocollant : 540 tr/min chez Claas (excepté sur la Volto 1300T : 1 000 tr/min). Il est toutefois possible de travailler avec une vitesse de rotation plus faible des toupies en présence de peu de fourrage, tout en roulant à la même allure, afin d’abaisser la consommation de carburant. Un régime plus faible influe cependant sur la projection du fourrage.

Un faible régime pour les andains de nuit

Plusieurs constructeurs proposent en option un boîtier réducteur permettant de faire tourner les toupies à faible régime, afin de réaliser des andains de nuit pour moins exposer la récolte au phénomène de rosée. Cette pratique diminue les pertes nutritives en laissant moins de fourrage en contact direct avec le sol. Elle permet également de gagner un fanage et ainsi de moins abîmer la récolte.

L’angle des toupies s’ajuste selon le fourrage

Autre paramètre : le réglage de l’inclinaison des toupies n’est pas disponible sur toutes les faneuses. Il dépend de la nature et du volume de fourrage. Ce paramètre s’ajuste en agissant, sous chaque rotor, sur la position du bras support de roue. Chez Claas, l’opération s’effectue sans outil à l’aide d’un axe maintenu par une goupille et deux valeurs sont proposées : 12° et 16°. L’angle de 12° est recommandé pour les petites quantités de fourrage et les récoltes fragiles (luzerne, trèfle). Il limite la hauteur de projection, notamment en cas de vent, et préserve les feuilles. L'angle de 16° convient aux produits lourds et volumineux. Il les envoie plus haut, afin de garantir un bon retournement.

Quatre familles de faneuses

Les faneuses se déclinent en quatre familles : les portées, les traînées, les semi-portées circulant sur les deux roues des toupies centrales et les semi-portés avec leur propre essieu de transport. Les faneuses portées sont probablement plus maniables, mais exigent plus de puissance de relevage. Un tracteur de cinquante chevaux suffira pour animer une faneuse semi-portée de neuf mètres, quand il faudra un tracteur de plus gros gabarit pour lever un modèle porté de même largeur. De moins en moins plébiscitées, les faneuses traînées se composent de deux moitiés pivotant vers l’arrière. Chez certains constructeurs, une partie des toupies se relèvent pour limiter le nombre de roues au contact de la route au transport. Ces machines, et notamment leurs roues, ne sont pas conçues pour parcourir de longues distances sur la route. Moins maniables que les autres familles de faneuses, les traînées ont même disparu du catalogue de plusieurs constructeurs. Il en est de même des faneuses semi-portées s’appuyant au transport sur les roues des toupies centrales, dont la stabilité au transport n’est pas la qualité première. La dernière famille est composée des faneuses semi-portées dotées d’un essieu de transport. Sur le marché, l’offre se décompose en modèles à essieu arrière et ceux à essieu avant. Ces derniers offrent les gardes au sol les plus importantes, avec les faneuses portées naturellement. Ces machines disposent généralement de roues de plus grande dimension au niveau des deux toupies centrales pour éviter que ces dernières ne grattent davantage du fait du poids du timon et de l’essieu relevé au travail. Pour pallier ce problème, d’autres constructeurs ont fait le choix d’un essieu posé au sol en position flottante. 

 

Ajuster l’inclinaison des dents en fonction du fourrage

 
L’entretoise noire utilisée par Claas pour positionner les dents permet d’en ajuster l’agressivité : perpendiculaire au bras en série et, au choix, inclinaison de 7° vers l’avant ou vers l’arrière.  © D. Laisney

Le réglage d’une faneuse va parfois assez loin dans la précision. Chez Claas, par exemple, l’inclinaison des dents peut s’ajuster en modifiant la position d’une petite entretoise au niveau de leur boulon de fixation. En standard, la dent est montée perpendiculaire au bras. Elle peut être positionnée avec une inclinaison de 7° vers l’avant pour travailler les fourrages verts, afin de mieux contrer la force exercée par la matière. Elle peut aussi être placée fuyante, avec un angle de 7° vers l’arrière, pour une action plus douce avec les récoltes au feuillage fragile.

Andaineur à rotor : ratisser et non racler

Les andaineurs à deux rotors déposent, selon leur conception, la matière au centre ou latéralement. Les modèles à dépose latérale présentent l’intérêt de bouger l’herbe sur toute leur largeur et donnent la possibilité de réaliser un ou deux andains. Ils se déclinent en version traînée sans châssis porteur demandant pour leur pilotage une certaine dextérité. Ils existent aussi en variante à châssis porteur ayant l’inconvénient d’être plus chère, plus lourde et plus longue que les andaineurs doubles à dépose centrale. Ces derniers, dotés aussi d’un châssis porteur, sont faciles d’utilisation et recommandés, par exemple, pour la récolte à la remorque autochargeuse, ainsi qu’avec les presses à balles rondes ou cubiques. L’andain central qu’ils confectionnent semble garantir la meilleure qualité de coupe, grâce à la bonne alimentation du système d’amenage.

Les rotors inclinés vers l’andain

La hauteur de ramassage des andaineurs s’ajuste de manière à ce que les dents laissent le sol propre sans ramener de terre dans le fourrage. Le réglage est laissé à l’appréciation du chauffeur et dépend notamment de la hauteur de fauche (généralement de 6 à 7 cm). Si le travail n’est pas propre, il est possible, sur certaines machines, de modifier l’assiette des toupies préalablement réglée en usine. Cette intervention consiste à compenser le recul des dents sous l’effet de la pression du fourrage. Elle demande d’agir sur les supports de roues, afin d’incliner le rotor vers l’andain pour que les dents évoluent toujours à la même distance du sol durant le travail. Ainsi, lorsque l’appareil est posé sur une surface plane, les peignes évoluant à l’opposé de l’andain affichent une plus grande distance par rapport au sol que ceux situés dans la zone de dépose.

Respecter le régime de prise de force préconisé

Autre paramétrage, le moment d’effacement des dents est modifiable sur certains appareils. Il agit sur la position de la came pilotant le mouvement des bras et permet, par exemple, d’éviter aux dents de ramener le fourrage vers l’arrière en présence d’andains volumineux. Certains constructeurs comme Krone ne proposent pas ce réglage, car le dessin du chemin de came de leurs andaineurs garantit un effacement rapide des peignes. Enfin, le régime de la prise de force est généralement inférieur à 540 tr/min et il est recommandé de suivre les consignes du constructeur. Une vitesse de rotation plus importante nuit à la bonne formation des andains, génère de l’usure et accroît la consommation de carburant, sans procurer de débit de chantier supplémentaire.

Un mini-rotor pour soulever toute la matière

La petite toupie située à l’avant des andaineurs doubles Krone à dépose centrale permet de soulever la matière non travaillée par les deux rotors principaux. © Krone

L’andaineur à dépose centrale présente l’inconvénient de ne pas déplacer la matière située sous l’andain. Pour résoudre ce problème et garantir un meilleur séchage du fourrage, Krone propose, par exemple, une mini-toupie fixée derrière la tête d’attelage et animée par un moteur hydraulique, qui soulève l’herbe comme une faneuse.

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