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De l'avantage de posséder un taureau en copropriété

Une bonne entente entre éleveurs est un préalable pour acheter un taureau à plusieurs. Cela permet d'accéder à une meilleure génétique et aussi de gagner en pouvoir d'achat.

Un taureau détenu en copropriété peut faire 
la monte dans deux élevages au cours de la même année, si les périodes de vêlage sont décalées.
Un taureau détenu en copropriété peut faire
la monte dans deux élevages au cours de la même année, si les périodes de vêlage sont décalées.
© S. Bourgeois

L'achat de taureaux en copropriété peut apporter plusieurs bénéfices sur le plan génétique. « Ce mode d'achat peu répandu est motivé par la volonté de certains éleveurs d'investir dans une haute qualité génétique, donc des taureaux à un meilleur potentiel génétique qu'ils ne peuvent se le permettre seuls, grâce à un pouvoir d'achat multiplié par deux ou plus, explique Florence Marquis, directrice de l'OS Charolaise. C'est aussi le moyen de s'ouvrir à une gamme plus large de choix de reproducteurs pour le même budget, en achetant par exemple deux taureaux à 50 % au lieu d'un seul à 100 %. C'est aussi parfois se donner les moyens d'acheter le taureau auquel on tient absolument, puisqu'à plusieurs, on pourra suivre, si les enchères montent.
« Souvent, les éleveurs qui achètent en commun un taureau renouvellent l'expérience tous les ans ou tous les deux ans, et ils mutualisent ainsi l'utilisation des taureaux, un peu comme ils peuvent le faire pour du matériel », remarque Jérôme Nègre de Blonde Génétique. « La grande différence, c'est qu'un taureau ne s'amortit pas. Il y a à ce stade de réflexion un aspect comptable à appréhender. »


Se mettre d'accord en amont sur le choix du taureau


Pour que cela fonctionne, il faut d'abord s'entendre sur le choix de l'animal. Pour son utilisation, cela nécessite ensuite de définir certaines règles entre éleveurs qui se jouent à l'amiable, par oral, et de se faire confiance. Il est nécessaire de partager le même statut sanitaire. Si les périodes de vêlage sont décalées, le taureau peut faire la monte dans deux élevages au cours de la même année. Cela nécessite quand même une certaine souplesse dans l'organisation de la part de chacun. Il peut aussi passer une année chez l'un, puis une année chez l'autre. Souvent, les éleveurs choisissent de faire prélever le taureau pour la monte privée (coût environ 500 euros) et de se partager les paillettes. C'est un peu difficile à gérer réglementairement, mais cette solution permet à chacun de faire l'usage du taureau qu'il désire. C'est aussi plus pratique si les élevages sont éloignés géographiquement.
Une autre solution est de créer un GIE, qui rassemble en général au moins une dizaine d'éleveurs. C'est souvent alors de la part des éleveurs, un choix délibéré de travailler en commun, à l'image de ce qu'ils font en adhérant à une Cuma. Dans ce cas, un animateur gère le fonctionnement du groupe et notamment la concertation en amont de l'achat. Le taureau est alors prélevé et agréé aux normes IA publiques (coût moyen environ 5000 euros).
« Quelle que soit l'organisation retenue, le plus délicat est de se mettre d'accord en amont sur le choix du taureau, c'est-à-dire de hiérarchiser les critères de sélection en fonction de l'animal recherché qui dépend des objectifs de sélection fixés par chacun dans son troupeau », remarque Florence Marquis. Un premier tri se fait selon le pedigree, le niveau génétique à partir des données éditées dans les catalogues de vente ou sur les sites Internet (données génétiques, photos et vidéos). Une fois cette pré-sélection faite, les éleveurs mandatent des représentants en qui ils ont confiance pour finaliser le choix. Une visite conforte ce choix en étudiant la morphologie des parents et leur production.

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