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Lutter contre la « mégacrise » de consommation des viandes

L’assemblée générale de Culture Viande a étudié les nouvelles donnes de la consommation de viande, dans un contexte de filière très tendu.

Jean-Paul Bigard, président de Culture Viande. " C'est la x-ième crise dans notre domaine, mais faisons preuve de lucidité pour comprendre un environnement particulièrement sauvage. "
© S. Bourgeois

La consommation de viande bovine est clairement en situation de crise. Lors de l’assemblée générale de Culture Viande (ex-Sniv-SNCP)(1), Pascale Hébel, du Crédoc, a présenté une partie d’une étude qui montre que la consommation de viandes de boucherie a baissé de 8 % en un an. Vingt-trois pourcents des adultes déclarent avoir limité leur consommation de viande à domicile en 2016. De l’autre côté, 17 % des adultes sont des grands consommateurs de viande rouge : ils ont consommé chez eux plus de 70 grammes par jour de viande rouge (seuil défini par l’OMS). Il faut mettre en parallèle de ces résultats le rebond de la restauration, en lien avec la reprise économique et la stabilisation des inquiétudes des consommateurs après « la crise des lasagnes ». « Il faut répondre aux tendances de consommation et aller sur les valeurs des consommateurs », a expliqué Pascale Hébel.

Des analogies ont pu être faites avec la filière des vins, champagnes et cidres, ou bien avec la filière du pain, pour lesquelles les mutations entre baisse des volumes consommés et augmentation des prix ont été faites. Pour Caroline Faillet (institut Boléro), pour gérer les attaques et les menaces, il est temps de passer de la communication à l’influence, et pour ceci, d’être présent là où les consommateurs le sont, c’est-à-dire sur les réseaux sociaux. Pascal Berthelot (journaliste) a expliqué que nul ne peut s’extraire du jeu médiatique. « Les citoyens votent en achetant. La seule solution est d’accepter le débat avec la société civile. Si des choses ne sont pas montrables, il va falloir les changer. »

Stéphanie Bérard-Gest, directrice marketing chez Charal, cherche à réveiller l’imaginaire hyper-positif dont bénéficie la viande chez les consommateurs. « Il y a beaucoup à faire pour améliorer les linéaires. On peut aussi solliciter la consommation de viande le soir en proposant des viandes crues, des viandes cuites froides, des viandes « ingrédients » (émincés à manger en salade…). » Les messages nutritionnels sur la viande sont aussi à relançer. « 40 % des enfants sont carencés en fer aujourd’hui », a-t-elle avancé.

Pour Jean-Paul Bigard, il faut aussi conserver la propriété intellectuelle des termes steak, boucher… qui sont assez facilement utilisé par la filière des protéines végétales-substituts de viande. « La culture française de la viande, unique au monde, n’est pas encore totalement en péril, mais le temps presse », estime-t-il.

Jean-Paul Bigard, dans son discours de clôture, a par ailleurs stigmatisé les affrontements, les incompréhensions et les blocages qui émergent à tous les niveaux dans la filière viande. Concernant « l’aventure cœur de gamme de la FNB », elle est jugée totalement inacceptable. « Attention à ce que la déception ne soit pas supérieure à l’espérance. Imposée par le chantage, ciblée sur du très haut de gamme représentant moins de 5 % de la production bovine, totalement improvisée et sans la moindre légitimité aussi bien comptable que juridique. Elle s’inscrit dans une relation directe production-distribution marginalisant l’intermédiaire industriel », a décrit le président.

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