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[Bâtiment photovoltaïque] Un bâtiment pour jeunes bovins conçu au plus simple

À l’EARL Clos des Maisons, en Ille-et-Vilaine, un bâtiment de 180 places pour jeunes bovins a été construit en 2019 avec une installation photovoltaïque de 100 kWc. De conception très simple – une rangée de cases face au couloir d’alimentation – il intègre un couloir de circulation des animaux et une installation de contention.

Sébastien Canto est engraisseur de jeunes bovins à Andouillé-Neuville, en Ille-et-Vilaine. Il a décidé il y a trois ans de faire croître en capacité son atelier, en passant de 120 à 290 places. Et pour ceci, de construire un nouveau bâtiment. « Il aurait été dommage de ne pas installer de panneaux photovoltaïques à cette occasion. J’ai choisi de financer cet équipement indépendamment du bâtiment : ce sont les jeunes bovins qui permettent de financer le bâtiment, et les panneaux ont un retour sur investissement prévu à neuf ou dix ans. Ensuite, la vente d’électricité représentera un complément de revenu », explique Sébastien Canto. L’installation de 100 kWc fait l’objet d’un contrat pour la vente d’électricité à 11,19 centimes/kWh.

Pour placer une installation de 100 kWc, soit près de 580 m2 de panneaux, si le bâtiment avait été conçu avec un toit monopente, la charpente serait montée à près de 9 mètres, le volume d’air aurait été très important et cela aurait posé des problèmes d’ambiance pour les jeunes bovins. Ici en bipente, la pente qui porte les panneaux est à 26 %. Les panneaux sont installés sur bacs acier avec une feutrine anticondensation entre les deux.

Très peu de maçonnerie et juste des tubulaires

Le bâtiment est destiné aux jeunes bovins à partir de l’âge de 13 à 14 mois, pour une durée d’en moyenne cinq mois après un pré-engraissement dans l’autre bâtiment. Il dispose de 180 places en cases de 15 jeunes bovins mesurant 12 mètres sur 6 (4,8 m2 par animal).

 

[Bâtiment photovoltaïque]Un bâtiment pour jeunes bovins conçu au plus simple

 

Sébastien Canto a visité un certain nombre de bâtiments afin de mûrir son projet, et il a porté son choix sur une installation la plus simple possible. « Je voulais une orientation plein sud, avec des filets brise-vent devant et derrière. Cela permet d’avoir le moins de maçonnerie possible. » Et la luminosité dans le bâtiment est très bonne, malgré le fait qu’avec les panneaux, il n’y a des translucides que sur la pente nord du toit. Ceci a placé le bâtiment parallèle à la route, ce qui a limité en même temps les besoins en terrassement. Le filet côté sud est motorisé, et descend jusqu’au sol. Celui côté nord est fixe au-dessus d’un mur de 85 centimètres de haut.

Toujours pour limiter la maçonnerie, le sol est en terre battue dans les cases et la marche bétonnée derrière l’auge mesure seulement 40 cm de large. Les jeunes bovins ne posent que les pattes avant dessus pour manger, et ils n’y stationnent pas. Cela élimine les risques de glissade. Et il y a davantage de surface pour qu’ils se couchent. « J’ai choisi aussi de ne pas installer de cornadis mais juste des barres de garrot. » Les cases sont curées tous les deux mois.

Un couloir de circulation de 4 m avec des cases d’infirmerie

Côté sud, une installation de contention avec porte en demi-lune, une chicane, puis couloir de chargement, couloir de contention et cage de pesée a été intégrée sous le toit (le parc d’attente n’est pas couvert pour l’instant). L’éleveur peut facilement intervenir seul sur ses animaux. Un couloir de 4 m de large permet la circulation des jeunes bovins vers l’installation de contention et aussi de créer, avec deux barrières, des cases d’infirmerie face à chaque case d’engraissement. « C’est très pratique car comme ça, les animaux continuent de se sentir et de se voir. Je peux les réintroduire dans leur case après plusieurs jours d’isolement. L’agitation ne dure que quelques minutes », explique Sébastien Canto. Des portails occupent entièrement les deux pignons et ils sont surmontés de bardages bois.

Après près de trois années de fonctionnement, Sébastien Canto est vraiment content de son bâtiment. L’investissement total revient à 1 100 euros par place. Le travail d’astreinte (paillage et alimentation) représente deux heures par jour le matin. « La simplicité paie », observe t-il. « La ventilation est performante et l’ambiance très bonne. Les jeunes bovins sont calmes, ils poussent très bien », remarque Mickaël Picault d’Eureden. Sébastien Canto projette de faire construire un bâtiment de stockage pour la paille avec panneaux photovoltaïques de 115 kWc, mais pour l’instant le projet est mis de côté à cause des pénuries de matériaux de construction. Et des devis qui s’envolent.

 

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