Bâtiment d’élevage : « Avec la pailleuse suspendue, nous avons gagné en efficacité et en confort de travail »
Situés à Chaudes-Aigues dans le Cantal, Michel Chardayre et son fils récemment installé, Valentin, ont opté pour une pailleuse suspendue dans la conception de leur bâtiment d’élevage, construit en 2019. Un investissement judicieux qui leur confère gain de temps, confort de travail et économies de paille.
Situés à Chaudes-Aigues dans le Cantal, Michel Chardayre et son fils récemment installé, Valentin, ont opté pour une pailleuse suspendue dans la conception de leur bâtiment d’élevage, construit en 2019. Un investissement judicieux qui leur confère gain de temps, confort de travail et économies de paille.
Situés à Chaudes-Aigues dans le Cantal, Michel Chardayre et son fils récemment installé, Valentin, ont opté pour une pailleuse suspendue dans la conception de leur bâtiment d’élevage, construit en 2019. Un investissement judicieux qui leur confère gain de temps, confort de travail et économies de paille.
À la fin de l’année 2019, Valentin Chardayre décide de rejoindre son père sur l’exploitation familiale, située à Chaudes-Aigues dans le Cantal. Son installation s’accompagne de la construction d’une stabulation sur aire paillée, avec exercice caillebotis, pour abriter le cheptel de race aubrac en augmentation. Le bâtiment et ses aménagements ont été pensés de façon à garantir aux éleveurs de travailler seul et dans des conditions confortables. « Pour nous dégager du temps, nous voulions éviter d’être mobilisés à deux sur le même bâtiment. La pailleuse suspendue fait partie des investissements nous permettant d’être efficaces et autonomes au quotidien », appuie le vingtenaire.
L’outil automatisé, intégré à l’ouvrage de construction, a été éligible au plan bâtiment (PCAEA). Le Gaec du Morentes a ainsi obtenu 42 % de subventions sur un coût total de 52 000 euros. « Le poids et les vibrations exercées sur l’ouvrage ont nécessité de prévoir une charpente adéquate. Nous avons également augmenté la hauteur sous plafond de 30 à 40 centimètres pour assurer un passage de la pailleuse au-dessus des cornadis en toute sécurité », évoque Valentin.
Un paillage facile en dix minutes chrono
La pailleuse, attelée au bras télescopique, permet de couvrir aisément les 660 m2 de stabulation. Sur son trajet aller, l’éleveur s’occupe d’abord de pailler les parcs à veaux. Il fait pivoter l’engin en bout de ligne et paille au retour les parcs à vaches, avant de redescendre soigneusement l’outil à même le sol à son coin de stationnement. « Le chargement de la botte et le paillage ne me prennent pas plus de dix minutes, indique-t-il. La machine, qui est équipée d’un moteur électrique, peut démarrer à froid sans aucun problème, même en cas de températures négatives. » Autres avantages, elle ne rejette pas de polluants dans l’air et assure un passage sans bruit.
L’éleveur, une fois embarqué dans l’habitacle au-dessus de la stabulation, profite de ce point de vue en hauteur pour surveiller son troupeau.
L’outil suspendu, qui permet de pailler plus proche du sol en comparaison à un appareil par soufflerie, limite par ailleurs les nuages de poussière. La ventilation dynamique installée participe également à maintenir une ambiance saine au sein du bâtiment. Le débit d’air est accéléré lors du passage de la pailleuse.
Pour les 80 vaches et leurs veaux en vêlage principalement d’automne, la confection de la litière nécessite une botte carrée de 460 kg pour deux passages, matin et soir. « La consommation de paille journalière, ramenée à 5,75 kg par jour et par couple mère veau, est très convenable », souligne Jérôme Delarbre, conseiller spécialisé bâtiment, à la chambre d’agriculture du Cantal. Il est possible de jouer sur la vitesse d’avancement de l’engin pour gérer les quantités distribuées.
« La manœuvre est tellement facile et rapide que les éleveurs n’hésitent pas à pailler deux fois par jour, ajoute l’expert, qui a accompagné le Gaec du Morentes sur l’ensemble du projet de bâtiment. Cette fréquence de paillage aide à maintenir une litière propre et offre un meilleur confort aux animaux. » Depuis la rentrée des bovins en bâtiment au 20 novembre, les exploitants ont déjà passé trois mois sans curer. Ils estiment la hauteur de fumier à 40 centimètres. « Les vaches sont toujours aussi propres, et aucun problème de santé n’a été encore détecté », appuie Valentin. Un curage sera réalisé une fois dans l’hiver puis au printemps, à la mise à l’herbe du troupeau.
Une machine polyvalente
À l’achat de la pailleuse suspendue, Valentin et son père ont pris toutes les options nécessaires pour étendre les fonctionnalités de la machine à l’affouragement des animaux et ainsi se passer définitivement du tracteur. « Sur l’outil, il suffit de retirer les deux disques séparateurs, indique Valentin. Mais au niveau de la stabulation, il nous faudrait ajouter un rail de 60 mètres de longueur au-dessus de la table d’alimentation, avec un virage pour le placer dans la continuité du chemin existant. » L’exploitant estime l’achat et le montage du rail supplémentaire à environ 7 000 euros.
En termes d’entretien, Valentin compte une vidange par an et le graissage de cinq graisseurs pour le tapis et les démêleurs. La consommation en énergie de la machine, démarrée deux fois par jour, reste faible, selon lui.
Avis d’expert : Jérôme Delarbre, conseiller spécialisé bâtiment, chambre d’agriculture du Cantal
« Des astuces pour réduire sa consommation de paille »
« La paille garantit un confort invétéré pour les animaux. C’est également une ressource précieuse pour la gestion de la fertilisation. Mais entre l’achat, le stockage, le paillage et l’épandage, la note peut devenir salée. Surtout lorsque les bovins passent cinq à six mois en bâtiment, le poste achats de litière chiffre vite. Dans un département où la production de céréales est peu répandue, la recherche de solutions pour réduire sa consommation de paille est à intégrer dans la réflexion du projet de bâtiment. Dans le cas au Gaec du Morentes, la partie du logement en caillebotis permet déjà de réaliser des économies. La pailleuse suspendue offre par ailleurs une très bonne répartition de la paille sur tout le matelas, évitant ainsi l’échauffement de la litière. Le dépôt de fines couches homogènes, renouvelées deux fois par jour, permet de retarder le curage sans détériorer la propreté de litière ou le confort des bêtes. Outre les équipements, l’adoption de bons gestes et le choix d’aménagements astucieux s’avèrent payants. Au moment des repas, il est recommandé de garder les animaux stationnés sur la zone bétonnée pour éviter qu’ils souillent la litière par piétinement. L’accès aux abreuvoirs du côté de l’exercice caillebotis limite les allées et venues dans l’aire de couchage. La conduite alimentaire et la période de vêlage choisie ont aussi leur importance. S’agissant du chargement, il est préconisé de conserver une surface minimale de 10 m2 par vache et de 2,5 m2 par veau. »
Le projet constitué
- Un hangar à usage de stabulation sur aire paillée, avec exercice caillebotis pour vaches allaitantes et veaux, une partie stockage de fourrage et un local technique d’une surface d’emprise au sol d’environ 1 920 m2.
- Une fosse à lisier sous caillebotis d’un volume total de 424 m2 et d’une profondeur de 2 mètres.