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Arrêt d’abattoir : l’activité d’abattage de Charal à Sablé-sur-Sarthe cessera d’ici 2025

Un an après l’arrêt de la chaîne de production de porc à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), Charal annonce la fermeture de l’activité d’abattage du site dès 2025. D’après Laurent Ragot, le président de la section viande bovine de la FDSEA 72, en pourparlers avec la direction, le site deviendra une plateforme logistique du groupe Bigard. L’atelier de découpe devrait être maintenu.

Les rumeurs couraient dans les campagnes depuis quelques mois sur le devenir de la chaîne bovine à l’abattoir Charal à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe). Face à cette attente insupportable, une vingtaine d’éleveurs dont six en délégation s’étaient rendus devant les grilles du site sabolien pour obtenir des réponses. Jamais ils n’auraient pu imaginer que cet outil historique ferme un jour ses portes.

L’atelier de transformation reste en place

La mauvaise nouvelle a pourtant fini par tomber. Charal a annoncé la restructuration du site au comité de groupe le 2 octobre dernier, d’après Ouest-France. D’une capacité d’environ 1200 bêtes par semaine, l’activité d’abattage cessera pour laisser place à une plateforme logistique du groupe Bigard, la maison mère bretonne qui possède le site. Les bovins concernés seront redirigés vers deux autres sites du groupe, Socopa à Cherré-Au, dans la Sarthe et Charal à Cholet dans le Maine-et-Loire, distants de 100 km par rapport à l’abattoir de Sablé-sur-Sarthe.

Contactée par Réussir Bovins viande, la direction du groupe Bigard n'a pas voulu communiquer sur le nombre de bovins apportés en moyenne sur le site par semaine ou encore sur la fréquence d'abattage actuelle. 

« Sur les 300 employés que compte l’entreprise, une centaine de personnes devrait rester en place sur le site de Sablé-sur-Sarthe pour continuer à faire tourner l’atelier de découpe », rapporte Laurent Ragot, le président de la section viande bovine de la FDSEA 72 à Réussir Bovins viande. Le reste du site accueillera une plateforme de logistique du groupe Bigard. Le représentant syndical ne souhaite pas imaginer le pire, mais il n'exclut pas le passage de produits en transit, en PAD notamment, issus de l'importation

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« On en vient à industrialiser nos savoir-faire »

Pour l’éleveur sarthois, cette restructuration forcée détruit la proximité de services qui s’était créée au cours de ces cinquante dernières années. « On en vient à industrialiser nos savoir-faire », pointe amèrement Laurent Ragot. L’ouest de la Sarthe et l’est de la Mayenne représentent de gros bassins d’élevage, où de nombreux éleveurs avaient pour habitude d’amener directement leurs animaux à l’abattoir, avec leur van ou leur bétaillère, en lien avec le travail à façon pour la vente directe, la boucherie traditionnelle ou encore les collectivités.

Des coûts de transport et du stress en plus

« Bigard a assuré que les autres sites d’abattage du groupe seraient en capacité d’absorber les volumes supplémentaires livrés et que des camions seraient mis à disposition pour acheminer les bêtes mais les coûts de transport seront forcément plus élevés pour les éleveurs », estime Laurent Ragot. Sans parler du bien-être animal. « Les trajets plus longs et les éventuels transferts en centre d’allotement seront source d’inconfort et de stress pour les bovins avant l’abattage », ajoute le représentant syndical.

Laurent Ragot, situé à Viré-en-Champagne, a déjà fait ses calculs. L'acheminement de ses animaux jusqu'à Cherré-Au par un camion lui coûtera 60 euros par animal. Pour son boucher, le rapatriement des carcasses jusqu'à l'atelier de transformation de Sablé-sur-Sarthe, au vu de l'écart kilométrique entre les deux sites, augmentera également mécaniquement la facture de la prestation de services

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La prise en charge des bovins accidentés est une autre source d’inquiétude. Cette question fera partie des nombreux points qui seront discutés à l’occasion d’une rencontre à Cherré-Au (Sarthe) le 22 octobre prochain entre la direction du site Charal et une délégation d’éleveurs. « Nous appelons tous les éleveurs impactés par la fermeture de l’abattoir, ainsi que les élus, à se mobiliser ce jour-là », soulève Laurent Ragot. Le président de la section viande bovine de la FDSEA 72 espère convaincre le groupe Bigard de maintenir un minimum d’activité sur le site pour les abattages d’urgence et obtenir des engagements pour la pérennisation de l’activité de transformation à Sablé-sur-Sarthe.

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