Une action syndicale de 2008 conduit 10 agriculteurs devant le Tribunal
En plein crise laitière en novembre 2008, les agriculteurs se sont mobilisés à l'appel de la FNPL et de la FDSEA ET JA de Haute-Loire. Ils ont notamment conduit des actions de blocages de la grande distribution. Suite à la plainte déposée par le Directeur de Géant au Puy, 10 agriculteurs sont convoqués le 18 janvier prochain au Tribunal de Grande Instance du Puy en Velay.
10 agriculteurs du département sont convoqués individuellement, le mardi 18 janvier prochain, devant le tribunal de Grande Instance du Puy en Velay. Ils ont reçu chacun une lettre d’huissier les appelant à comparaître.
Ces convocations font suite à une plainte déposée par le directeur du centre commercial Géant à Vals près le Puy, après l’action syndicale du 12 novembre 2008 sur le parking de ce grand magasin. Rappelons-nous c’était dans le cadre de la grande mobilisation lors de la grave crise du lait. Les agriculteurs avaient organisé plusieurs manifestations d’envergure pour dénoncer l’effondrement du prix du lait payé aux producteurs et demander aux transformateurs d’accepter une hausse du prix et aux entreprises de distribution de réduire leurs marges.
Le 12 novembre 2008 donc et les jours précédents ou suivants, en Haute-Loire, à l’appel de la FDSEA et des JA, plusieurs enseignes étaient bloquées, notamment Géant à Vals près le Puy, Auchan à Brive Charensac, Leader Price au Puy, ou encore des enseignes à Brioude, Monistrol ou Langeac. Suite à ces actions, deux plaintes ont été déposées, une par le directeur de Géant et l’autre par le directeur d’Auchan.
Les 10 agriculteurs convoqués, le sont sur différents motifs : blocage de l’entrée du magasin, déjection de fumier ou lisier sur le parking…
Gilbert Guignand président de la FDSEA de Haute-Loire, qui compte parmi les personnes appelées à comparaître, précise : «les actions que nous avons menées à cette période pour défendre le prix du lait payé aux producteurs sont similaires à celles conduites dans de nombreux départements français à l’appel de la Fédération nationale des Producteurs de Lait. Or nous sommes, à ma connaissance, les seuls à être convoqués». Il ajoute : «En tant que responsable syndical, je considère cela comme une grave atteinte au syndicalisme et une privation d’un des seuls moyens à notre disposition pour nous faire entendre, le droit à manifester».
Affaire à suivre.