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Déclarer les dégâts causés par les espèces nuisibles (ESOD) : un enjeu crucial pour l’agriculture

Les classements ESOD tombent faute de preuves, laissant les agriculteurs seuls face aux dégâts. Pour éviter cela, chaque signalement compte. Une application mise à disposition par les Chambres d’agriculture permet désormais de remonter facilement les informations indispensables à la défense des exploitations.

Sangliers dans un champ de céréales après récolte.
Sangliers dans un champ de céréales.
© Réussir le Périgord

Les dégâts causés par les espèces ESOD ne cessent d'augmenter

Alors que les dégâts liés à la faune sauvage continuent d’augmenter dans les campagnes françaises, la nécessité de déclarer les dommages causés par les espèces classées ESOD (Espèces Susceptibles d’Occasionner des Dégâts) n’a jamais été aussi forte. Trop souvent négligée, cette démarche est pourtant essentielle à la fois pour les agriculteurs et pour la préservation de l’équilibre entre biodiversité et activité agricole.

Des déclarations indispensables face à l’évolution du cadre réglementaire

Cette démarche prend d’autant plus d’importance à la lumière de la réforme du classement des ESOD prévue pour 2026. Le Conseil d’État a récemment annulé le classement de plusieurs espèces, faute de données suffisantes sur leur impact réel. Ainsi, pour la prochaine période de classement (2026-2029), les autorités n’accepteront que des justifications appuyées par des chiffres et des faits documentés. 

Sans déclaration de dégâts, pas de reconnaissance ! Et donc, pas de possibilité de maintenir un classement ESOD, ni d’interventions autorisées. 

Les conséquences sont concrètes : dans plusieurs départements, le déterrage du renard est déjà interdit, et des espèces pourtant largement reconnues comme nuisibles ne sont plus classées faute de données suffisantes.

Une application au service du terrain

Pour simplifier cette déclaration, les Chambres d’agriculture ont développé une application mobile dédiée, gratuite et facile d’utilisation. Cet outil permet à chaque agriculteur de signaler rapidement les dégâts observés sur ses cultures ou ses installations, en renseignant : 

  • la localisation précise du sinistre,
  • le type de dégâts (cultures détruites, prairies ravagées, animaux attaqués…),
  • l’espèce responsable (sanglier, renard, corvidés, etc.),
  • les photos en appui de la déclaration. 

Les données ainsi collectées alimentent une base nationale utilisée par les pouvoirs publics, les organismes de recherche et les acteurs de la gestion de la faune pour adapter les politiques de régulation.

Une responsabilité collective

Pour la FDSEA de la Creuse, le message est clair : chaque déclaration compte. C’est un acte de responsabilité, au même titre que la défense des productions agricoles. Le président Christian Arvis rappelle :

Ne pas déclarer, c’est laisser les autres décider ! Chaque signalement est une preuve indispensable à la défense de notre activité.

Un petit geste pour un grand impact

En signalant les dégâts, les agriculteurs participent activement à la construction d’une politique de régulation fondée sur des données fiables, tout en contribuant à préserver l’équilibre entre activité humaine et faune sauvage. Alors que les campagnes font face à des défis croissants, déclarer les dégâts ESOD n’est plus une option, mais une nécessité.

La déclaration peut être effectuée via l’application mobile dédiée ou directement en ligne sur : https://esod.chambres-agriculture.fr/signalement

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