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Interview
« Le Conseil régional est dans une logique de destruction des filières agricoles »

Alain Mercier, Conseiller régional d’Auvergne, chargé des questions agricoles au sein du groupe de l’opposition UPA (Union Pour l’Auvergne).

Le Conseil régional se désengage progressivement du soutien à l’agriculture”
Le Conseil régional se désengage progressivement du soutien à l’agriculture”
© Auvergne Agricole

 

Les 18 et 19 décembre, le Conseil régional d'Auvergne a présenté son budget primitif. Que pensez-vous de celui réservé à l'agriculture ?La majorité du Conseil régional roule les agriculteurs dans la farine ! Cela fait quatre ans qu'elle est aux commandes et qu'elle n'a jamais eu de projet sérieux pour l'agriculture auvergnate. Et depuis quatre ans, nous sommes sur un budget agricole de transition qui, en fait, ne sert qu'à financer les programmes mis en place par l'ancienne majorité et reconduits à 95 % par l'actuelle majorité. Depuis 2004, nous constatons un désengagement progressif du Conseil régional sur la politique agricole. Les autorisations de programme entre 2004 et 2008 ont diminué : 14 millions d'euros en 2004, 11 mil- lions en 2005, 9,5 millions en 2006, 8 millions en 2007 et 5,6 millions prévus en 2008. Il faut se rendre à l'évidence, l'agriculture n'est pas la priorité de l'Assemblée régionale !

 

Pourtant, le Conseil régional intervient sur différents domaines, en matière d'installation, de valorisation et de soutien à la qualité par exemple ?
D'une année sur l'autre, le budget agricole du Conseil régional est reconduit sur quatre priorités : l'installation, l'aide aux bâtiments, l'agriculture biologique, la valorisation et la qualité des produits. Des priorités qui ne changent pas et qui, de fait, excluent totalement le soutien à la politique des filières mis en place par l'ancienne majorité et qui permettait d'allouer des crédits là où il y avait de réels besoins. Mais aujourd'hui on est dans une logique de destruction des filières. Quant à la nouvelle aide à l'installation hors cadre DJA instaurée par le Conseil régional, elle ne représente seulement que quatre dossiers. Ce n'est pas avec ça que l'on va contribuer au renouvellement des générations !

Dès 2004, le Conseil régional a marqué sa volonté de soutenir particulièrement les filières dites courtes et les productions « de niche ». N'est-il pas aujourd'hui fidèle à ce choix ?
C'est vrai que le Conseil régional reste fidèle à ses faibles ambitions en matière agricole. Sa politique menée depuis quatre ans vise simplement à gagner du temps au niveau budgétaire. Sur la production porcine par exemple, il a fallu deux ans pour définir une charte. Et pendant ce temps, tous les projets ont été gelés. Sur la question de la maîtrise de l'eau, le dossier a été bloqué dès la première année de l'arrivée de la majorité. Une commission a été créée sur ce thème. S'est-elle réunie ? Quels travaux ont été conduits au sein de cette commission ? Jamais aucune information ne nous est donnée ! Il faut dire que la méthode de travail est plutôt sectaire puisque notre groupe politique est exclu de ce groupe de travail...

L'assemblée régionale a annoncé un grand projet pour l'agriculture en 2008.
Qu'en est-il ?

Rien ne filtre pour le moment des projets de l'exécutif régional. Mais il semble que le principe de contractualisation entre l'agriculteur et la région prédomine dans les intentions de la majorité. Nous demanderons bien sûr à être associés à la réflexion afin de défendre notre vision d'une agriculture dynamique, capable d'affronter les nouveaux défis de demain.
Ce que l'on peut dire aujourd'hui, c'est que le budget 2008 est la copie conforme de celui de 2007 avec comme à chaque fois, une nouvelle baisse de crédits y compris pour l'agriculture biologique qui a besoin désormais de plus de soutiens sur la constitution de filières. Mais je le rappelle, la filière n'est pas la priorité du Conseil régional !
En fait, le grand projet agricole attendu sera la maquette du budget 2009. Un budget qui arrivera juste avant la campagne des élections régionales. Nul doute qu'il sera basé sur des promesses pré-électorales !

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