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Céréales : Un automne particulièrement sec, de fortes gelées fin février…

Avec le service «productions végétales» de la Chambre d’Agriculture, faisons le point sur les conditions météo de l’année, et leur impact sur les céréales.

Du froid, du chaud, des trombes d’eau et une sécheresse ont marqué la campagne culturale 2018.
Du froid, du chaud, des trombes d’eau et une sécheresse ont marqué la campagne culturale 2018.
© © Chambre d’agriculture

Un automne sec, un début d’hiver doux et humide surtout en janvier puis un mois de février froid voire très froid, avril chaud et humide, des trombes d’eau de mi mai à mi juin, et enfin un été plutôt chaud et sec… voilà résumé la campagne culturale 2018 côté météo. Les techniciens du service «productions végétales» de la Chambre d’Agriculture entrent dans le détail.
La campagne a démarré par un automne particulièrement sec sur l’ensemble de la région Auvergne, surtout au mois d’octobre. Cette sécheresse était particulièrement marquée sur le plateau du Puy. Sur les mois de septembre et octobre il a plu, en cumulé, seulement 30,1 mm à Loudes, 27,8 mm à Landos ! Résultat, les levées ont été très mauvaises dans ces deux régions agricoles. Seuls les semis de fin septembre ont pu lever convenablement grâce à une humidité résiduelle dans le sol encore suffisante à cette période.

Frais, chaud, froid,
très froid…
La fin de l’automne et le début de l’hiver (novembre et décembre) ont été plutôt frais, ce qui n’a pas aidé les céréales mal implantées à rattraper leur retard. Le mois de janvier fut exceptionnellement chaud et humide, avec des températures supérieures de 3 à 4°C aux normales mensuelles et un cumul de précipitations 1,5 à 2 fois supérieur aux normales. Ainsi, les céréales ont pu se développer au plein cœur de l’hiver. Certaines parcelles mal implantées en automne ont atteint le stade tallage à cette période.
À l’inverse, le mois de février a été très froid avec des températures 3 à 5°C en-dessous des normales saisonnières !  À Landos par exemple, la température moyenne maximale en février était de -3,6°C contre 3,6°C habituellement. Pour les températures minimales, la moyenne de février 2018 était de -6,6°C contre -3,4°C pour les normales mensuelles. Résultat, les céréales mal implantées suite à la sécheresse automnale n’ont pas résisté à cette vague de froid dans les secteurs en altitude sur le plateau du Puy. Les céréales semées en septembre ont mieux résisté car plus enracinées. L’alternance de gel/dégel en mars a aussi causé beaucoup de dégâts en cisaillant le collet des céréales d’hiver, en particulier dans les parcelles à tendance hydromorphe.
Le mois d’avril fut sec et chaud dans l’ensemble, les céréales ont pu rattraper un peu leur retard de développement à cette période. Quelques taches de rhynchosporiose étaient visibles début avril sur orge et triticale, de même que quelques pustules d’oïdium sur orge. Mais les symptômes ont régressé durant ce mois grâce à un temps plus sec et ensoleillé.
Puis vint la période très arrosée entre mi-mai et mi-juin, avec des températures minimales douces et des températures maximales dans les normales saisonnières. Les conditions climatiques ont été particulièrement favorables à la rhynchosporiose. Beaucoup de parcelles n’ont pas pu être protégées à cause des pluies incessantes à cette période.
En fin de cycle, les températures étaient nettement au-dessus des normales saisonnières mais les fortes chaleurs se sont produites après le stade laiteux des céréales et le sol était encore humide durant la phase de remplissage du grain.
Par conséquent, l’échaudage des céréales fut peu marqué cette année. Les PMG (poids moyens aux 1000 grains) sont assez bons dans l’ensemble et viennent compenser le déficit d’épis et de fertilité épis.

Rendements
très hétérogènes
En Haute-Loire comme dans toute la région, les rendements des céréales sont très hétérogènes, mais néanmoins inférieurs aux moyennes.
Les orges d’hiver affichent des rendements de l’ordre de 40 à 45 quintaux soit 15% en dessous de la moyenne qui se situe plutôt à 50 qx/ha. Les orges ont en effet souffert du trop d’humidité et on a relevé des attaques d’oïdium et de rhynchosporiose.
Les blés ont, eux, mieux résisté sur le plan sanitaire sauf quelques variétés qui se sont avérées sensibles à la rouille jaune. C’est le cas de Ephoros, Midas, Lukullus, Adesso ou encore Nemo. On a aussi relevé des traces de rouille sur Arezzo. Sur le plateau volcanique et le bassin du Puy, les rendements d’ordinaire autour de 55/60 qx, ont ateint cette année environ 50 qx/ha.
Quant au triticale, c’est la céréale qui a le plus résisté cette année affichant des rendements moyens de 50 qx/ha sur les terres granitiques, secteurs où cette céréale est implantée en Haute-Loire. Le triticale est plus «costaud» que le blé et l’orge face aux excès d’eau et de froid. Il a aussi souffert de la rhynchosporiose dont la nuisibilité se chiffre jusqu’à une perte de 10 qx. Notons que Vulca est la seule variété qui a montré une forte sensibilité à l’oïdium.

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