Agrial vise 200 millions de litres de lait de chèvre d’ici 2035

Avec près de 600 éleveurs caprins et 160 millions de litres de lait de chèvre collectés en 2024, Agrial pèse déjà plus de 30 % de la collecte française de lait de chèvre. Pour 2035, la coopérative, leader français du lait de chèvre, se fixe un objectif de 200 millions de litres. « Par rapport à nos besoins industriels et commerciaux à 10 ans, nous nous projetons vers les 200 millions de litres », annonce Mickaël Lamy, éleveur de chèvres dans le Maine-et-Loire et président du métier chèvre de la coopérative Agrial.

Après être passé de 135 millions de litres collectés en 2016 à 160 millions aujourd’hui, le nouveau plan caprin 2035 se fixe un objectif d’installer une quarantaine d’éleveurs par an d’ici 2035 pour remplacer les départs et accroitre la production. Les principaux départements de collecte restent la Vendée, la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, la Mayenne, la Sarthe, les Deux-Sèvres, la Vienne, l’Indre, l’Indre-et-Loire, le Morbihan, l’Ille-et-Vilaine, le Rhône, la Loire, la Saône-et-Loire, la Drôme et l’Ardèche.

Agrial : 400 nouvelles installations en lait de chèvre dans le Grand Ouest et en Rhône-Alpes

Delphine Pinard, responsable de la production du lait de chèvre à Agrial, résume la philosophie du plan : « Installer des éleveurs, oui, mais dans un cadre de responsabilité sociétale, c’est-à-dire avec des revenus corrects, une qualité de vie soutenable et des fermes qui répondent aux attentes de la société en matière de bien-être animal et d’environnement. » Pour y parvenir, Agrial va renforcer la formation et le transfert de savoir-faire. En plus des formations collectives animées par des vétérinaires, des nutritionnistes, des conseillers bâtiment ou de gestion, les éleveurs de chèvres en cours d’installation pourront s’appuyer sur un réseau d’éleveurs référents qui jouent un rôle de parrains et peuvent partager leur quotidien à certains moments clés comme les mise bas, l’insémination ou la traite.

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Avec en moyenne un technicien pour cent éleveurs, Agrial promet que chaque porteur de projet soit accompagné dès « le tout début de la réflexion ». Ensuite, l’outil de pilotage Caprial permet un suivi mensuel des performances technico-économiques (production laitière, alimentation, marges), afin de corriger rapidement la trajectoire si nécessaire.

Plan caprin 2035 : un accompagnement financier renforcé

Agrial renforce également son accompagnement financier des jeunes à l’installation. « Face à la hausse de 40 % des coûts d’investissement en cinq ans pour les bâtiments, salles de traite et matériels, Agrial a revu à la hausse ses outils d’appui financier », explique Delphine Pinard en détaillant la dotation Soignon de 50 euros la place et pouvant aller jusqu’à 15 000 € par associé, versée dès la première année pour soulager la trésorerie au démarrage. Afin de rassurer les banques, le prix du lait de chèvre reste garanti pendant cinq ans pour les nouveaux installés et les projets de développement.

Une aide à l’achat de reproducteurs de bonne qualité sanitaire et génétique est accordée jusqu’à 50 euros par bouc ou chevrette. Enfin, une avance de trésorerie sur les achats des chevrettes est proposée afin de ne payer les animaux que quand ils commencent à produire du lait.

Ramener de l’élevage de chèvre dans les zones intermédiaires

Ces aides spécifiques aux caprins viennent compléter le plan jeune « Agriboost » de la coopérative Agrial qui comprend des aides financières, des journées d’accueil, des visites ou des voyages d’étude.

Le plan caprin 2035 d’Agrial a été présenté la veille de Capr’Inov sur l’exploitation du Gaec Capriluz, en Deux-Sèvres. Car, dans les zones de polyculture du bocage, « ramener de l’élevage sur ces exploitations, c’est recréer de la valeur ajoutée et faire vivre durablement des familles sur le territoire », insiste Mickaël Lamy en rappelant les synergies entre cultures et élevage.

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Un plan caprin qui accompagne le développement de Soignon

Le plan caprin 2035 d’Agrial répond à des débouchés en développement. Forte de 130 ans d’histoire, Soignon reste la marque numéro 1 du fromage de chèvre en France et un acteur majeur de l’ultra-frais au lait de chèvre. « Nous vendons 22 millions de buchette de 200 grammes par an en France », détaille ainsi Vanessa Le Calvez, la nouvelle responsable du métier lait de chèvre au sein de la branche lait d’Agrial. La buchette Soignon est ainsi le troisième fromage vendu en libre-service derrière le camembert Président et la mozzarella Galbani. 

Agrial a aussi structuré son organisation commerciale à l’international et Soignon est devenu leader sur le marché européen et aux Émirats arabes unis, tout en accélérant sur le grand export (Maghreb, Amérique du Sud, Asie).

Mickaël Lamy insiste sur le lien direct entre ces débouchés et le plan de collecte : « Nous avons un dispositif industriel et commercial très large, avec des fromageries spécialisées et des filiales de commercialisation à l’international. Cela nous donne de vraies perspectives pour valoriser chaque litre de lait de chèvre produit par nos adhérents. » La création d’une nouvelle usine dédiée au lait de chèvre à La Crèche, au nord de Niort (Deux-Sèvres), à l’horizon 2029-2030, alimente aussi cette soif de lait frais.

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Un premier plan caprin transformé 

Lancé en 2016, le premier plan d’accompagnement de la filière caprine d’Agrial a permis de sécuriser et d’augmenter la production. « En 2016, nous étions à 135 millions de litres de lait de chèvre et nous avions planifié un développement de 25 millions de litres supplémentaires d’ici 2025, se souvient Mickaël Lamy. Neuf ans plus tard, nous sommes effectivement à 160 millions de litres ». La coopérative est ainsi parvenue à accompagner 300 installations et soutenir 77 projets de développement.