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Adventice : le panic pied-de-coq, graminée estivale à gérer sans paniquer

Parmi les graminées estivales, le panic pied-de-coq est une adventice fréquente, abondante et très nuisible aux cultures d’été, plus particulièrement dans le Sud.

Plantules de panic, de renouée des oiseaux et de gaillet.
Plantules de panic, de renouée des oiseaux et de gaillet.
© Arvalis

Reconnaître le panic-pied-de-coq parmi les graminées estivales

À partir d’avril, le panic pied-de-coq (Echinochloa crus-galli) apparaît dans les cultures d’été fraîchement semées. Pour la reconnaître, cette adventice se caractérise par l’absence de ligule, remplacée par une zone blanchâtre et luisante, qui constitue un bon critère de diagnostic parmi les graminées. Elle ne montre pas non plus d’oreillettes comme toutes les graminées estivales. Sa gaine est aplatie. La plantule est généralement glabre. Les limbes des premières feuilles sont longs et étroits avec souvent de légères ondulations à la marge.

La plante produit de nombreuses talles rapidement. D’abord couchées, les talles sont genouillées au premier nœud puis se redressent. Une plante peut atteindre 1,50 mètre de haut. Les feuilles sont longues avec un bord coupant. L’épiaison se déroule entre juillet et octobre avec des épis linéaires regroupés en panicules et des épillets prolongés de longues arêtes.

 

 
Graphique - Panic pied-de-coq : plantule
Graphique - Panic pied-de-coq : plantule © Source : Acta

Combattre le panic pied-de-coq avec les herbicides restants

Agronomie : Les rotations culturales avec l’alternance de cultures d’hiver, de printemps et d’été limitent fortement le développement de la graminée estivale. Le labour a une action assez efficace dans la mesure où les graines ne germent pas en profondeur et que leur viabilité n’est pas très longue. Un enfouissement tous les trois ou quatre ans sera la stratégie la plus performante. Des faux semis effectués en avril peuvent donner satisfaction si les conditions sont favorables à la levée rapide des panics.

Mécanique : Les passages de herse étrille ou de houe rotative peu de temps après le semis seront efficaces en détruisant les premières levées des graminées estivales. Le binage pourra apporter satisfaction à condition d’intervenir sur des adventices jeunes. Au-delà du stade 3 feuilles, l’efficacité des outils de désherbage mécanique chute.

Chimie : Sur maïs, la meilleure efficacité des herbicides est obtenue avec des produits racinaires comme ceux à base de chloroacétamide. L’efficacité du produit Isard est classée très satisfaisante sur panic pied-de-coq par Arvalis, devant les produits Dakota P et Successor 600. D’autres herbicides racinaires apporteront satisfaction sur des densités faibles de panic (moins de 20 plantes/m2) comme Merlin Flexx, Calliprime Xtra, Adengo Xtra, Alcance ST…

Sur tournesol et soja, il faudra privilégier les traitements de prélevée ou en programme avec des produits à base de S-métolachlore (2024 est sa dernière année d’utilisation) ou de pendiméthaline. Sur sorgho, les solutions sont limitées : dmta-p ou S-métolachlore en post-levée (3 feuilles du sorgho), pénoxsulame, sulcotrione sur des stades jeunes de l’adventice. En pomme de terre, la métribuzine en prélevée permet un bon contrôle.

 

 
Zone blanchâtre et luisante à la place de la ligule.
Zone blanchâtre et luisante à la place de la ligule. © Arvalis

Sept points clés sur le panic pied-de-coq

L’irrigation favorise le développement du panic pied-de-coq. L’espèce apprécie les situations humides, comme des sols gorgés d'eau. C’est une plante indicatrice également des compactions de sols.

Elle est présente partout en France mais plus abondante dans le Sud-Ouest. On la trouve dans tous les types de sol.

Un pied produit de 500 à 5 000 graines. La viabilité des semences est globalement faible avec une persistance du stock semencier peu élevée. Les graines ne peuvent pas se conserver plus de trois ou quatre ans dans le sol.

 

 
Cultures / adventices / panic pied-de-coq
Inflorescence avec épillets aristés. © C. Gloria

La nuisibilité est élevée par le caractère envahissant de la graminée et de ses besoins importants en éléments nutritifs. Il suffit de 5 plantes/m2 pour réduire le rendement d’un maïs de 5 %.

Maïs, sorgho, tournesol et soja sont les cultures les plus vulnérables à la concurrence de cette graminée. Le panic pied-de-coq est également très présent dans les rizières.

Les graines de cette plante annuelle germent à des températures comprises entre 6 °C et 13 °C et lorsqu’elles sont exposées à la lumière.

Des populations de panic pied-de-coq dans le sud-est de la France résistent à des anti-graminées foliaires inhibiteurs de l’ACCase et inhibiteurs de l’ALS.

 

 
Plantule aplatie au niveau de la gaine.
Plantule aplatie au niveau de la gaine. © Arvalis

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