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« Je sécurise le démarrage de mes canetons »

Pour Hilaire Bousseau, éleveur en Maine-et-Loire, le démarrage des canards est un moment clé pour la réussite du lot. Tout est fait pour sécuriser les trente-six premières heures.

« Pour réussir un lot de canards de Barbarie, les trente-six premières heures sont cruciales, estime Hilaire Bousseau, éleveur pour Val’iance aux Cerqueux, dans le Maine-et-Loire. Les canetons doivent avoir assez chaud, bien manger et bien s’hydrater. » 

Lire aussi : Choyer ses canetons Barbarie au démarrage

L’éleveur, qui exploite deux bâtiments de 1200 m², l’un construit en 2024 et un autre de 2012 qui a été réaménagé et rallongé en 2024, est très vigilant sur le chauffage et la ventilation au démarrage du lot. « Mon premier bâtiment était chauffé par deux canons à gaz, avec deux échangeurs d’air pour assurer la ventilation jusqu’à 3 à 4 semaines d’élevage, précise-t-il. Le démarrage se passait bien, mais les canetons avaient tendance à rester en paquets pour se réchauffer, surtout l’hiver, et à s’agglutiner contre les parois, alors que celles-ci sont froides. Les premiers jours, je devais passer toutes les 3 à 4 heures, même la nuit, pour les détasser. De plus, des canons sont coûteux en entretien, car l’ambiance en canard est très corrosive. Et j’entendais dire que le démarrage se passait mieux avec des radiants. »

 

 
<em class="placeholder">Tout est fait pour stimuler l’alimentation et l’abreuvement des canetons (ici à 5 jours).</em>
Tout est fait pour stimuler l’alimentation et l’abreuvement des canetons (ici à 5 jours). © V. Bargain

Le choix des radiants

Pour son nouveau bâtiment, l’éleveur a donc fait le choix de radiants et d’échangeurs d’air, dont il a aussi équipé son ancien canardier. La ventilation dans les deux canardiers se fait en statique et quand il fait très chaud, en dynamique, grâce à trois turbines en tout ou rien et une turbine progressive, avec de la brumisation possible. « Le premier bâtiment était seulement en ventilation statique et sans brumisation, indique-t-il. Mais le climat est amené à se réchauffer. J’ai changé les volets du bâtiment et je l’ai équipé d’une ventilation dynamique et d’une brumisation. » Les deux canardiers, qui ont été aménagés à l’identique par le groupe Siac, permettent aujourd’hui de sécuriser l’ambiance pour le lot et plus spécialement au démarrage. Chaque bâtiment accueille 3,5 lots de 19 000 canards par an, en tout plein-tout vide. Les canetons de 1 jour arrivent du couvoir vaccinés contre la parvovirose, l’influenza aviaire (Ceva Respons AI H5) et avec un traitement du bec. « Je fais moi-même le dégriffage et le rappel parvovirose à 14 jours. Et le rappel influenza aviaire à 21 jours est assuré par une équipe agréée. » Chaque bâtiment est préchauffé trois jours avant l’arrivée des canetons pour atteindre progressivement 33°C. « Le plus important est de chauffer les canetons au sol, estime l’éleveur. Avec les radiants, les canetons ne s’entassent plus les uns sur les autres, ni contre les parois. Ils sont regroupés sous la ligne de radiants, mais sans être tassés. » Les radiants sont pilotés par une régulation Serenity par le biais de deux vannes motorisées. La température est descendue progressivement à 30 °C le cinquième jour et 27 °C le quatorzième jour. « L’idéal serait d’avoir des radiants et des canons, pour basculer sur les canons après 3 à 4 jours. » Au bout de 3 à 4 semaines en hiver, deux semaines en été, l’éleveur démonte les radiants et les dépoussière à l’air comprimé, avant de les stocker à l’abri.

Surveiller l’alimentation et l’abreuvement

Un objectif essentiel au démarrage est aussi que les canetons se déplacent le plus possible pour boire et manger. Chaque bâtiment dispose de deux lignes d’alimentation et de trois lignes de pipettes. « L’ancien bâtiment comportait deux lignes de mangeoires Rapidex. J’ai choisi d’installer une de ces lignes dans chaque bâtiment, avec une ligne neuve de mangeoires Multibeck de chez Le Roy. Elles sont idéales pour le démarrage, tandis que les mangeoires Rapidex entraînent moins de gaspillage par la suite. Les deux sont complémentaires. » Les lignes sont complétées par des mangeoires becquets spécial démarrage. L’éleveur installe aussi des alvéoles pour les 3 à 4 premiers jours, 120 par bâtiment pour l’alimentation. « Le bruit du versement de l’aliment sur les alvéoles stimule les canetons. » Il dispose 50 alvéoles par bâtiment pour l’eau. « L’abreuvement au démarrage est essentiel, estime-t-il. L’eau est analysée deux fois par an en sortie de forage et en bout de ligne. Et les alvéoles, où je fais couler quelques pipettes en continu, facilitent l’abreuvement des canetons, qui peuvent aussi y patauger. Les premiers jours, ils s’hydratent autant par les pattes et les plumes qu’en buvant. » Les deux premiers jours, Hilaire Bousseau passe toutes les 5 heures dans chaque bâtiment, pour surveiller et stimuler les canetons. Puis il réduit progressivement ses passages, pour ne plus passer que trois fois par jour après une semaine. « Depuis que j’utilise les radiants, je ne me lève plus la nuit, car les canetons ne s’entassent plus les uns sur les autres », apprécie-t-il.

Une marge caneton aliment de 31 euros par m2 et par lot

Avec son organisation et ses nouveaux équipements, Hilaire Bousseau parvient à limiter les pertes au démarrage à 0,4 % en moyenne. Les canetons de 50 g à 1 jour pour les mâles atteignent 120 g à 7 jours. La marge caneton-aliment sur les quatre derniers lots s’élève en moyenne à 31 euros par m² sans compter l’aide bâtiment accordée par Val’iance. « Auparavant, c’était plutôt 29 euros le m² », indique l’éleveur. Les résultats sont similaires dans les deux bâtiments.

Par ailleurs, le lisier est valorisé dans une méthanisation collective. « Le lisier, stocké dans une fosse, est enlevé pendant le vide sanitaire, qui dure en moyenne 5 semaines, par un camion-citerne qui l’amène au méthaniseur, précise Hilaire Bousseau. Il n’y a jamais de lisier résiduel d’une bande à l’autre et pas de brassage ni d’épandage pendant les lots. »

Radiants Aura avec vanne motorisée

Chaque bâtiment est équipé de 24 radiants Aura de Marlis Concept, entièrement en inox, et qui fonctionnent en progressif. Avec un positionnement optimal à 1,20 m du sol, les radiants assurent une zone de chauffe confortable sur 7 m de diamètre. La parabole est démontable sans outil ni vis. La vanne motorisée Va-MoS assure une utilisation simple, sans étalonnage ni réglage, avec des alarmes en cas de défaut sur l’installation gaz (citerne vide, filtre bouché, fuite..). La gestion automatique des radiants par capteur de pression permet une grande précision. Chaque vanne peut piloter jusqu’à 25 radiants Aura de 6500 W en propane. Avec l’installation et les vannes, Hilaire Bousseau a investi 12 000 euros par bâtiment pour ses radiants.

 

 
<em class="placeholder">Les deux vannes assurent le pilotage des radiants dans le bâtiment qui est réparti en deux zones de chauffage.</em>
Les deux vannes assurent le pilotage des radiants dans le bâtiment qui est réparti en deux zones de chauffage. © V. Bargain

Le seul entretien pour l’instant, outre le démontage et le dépoussiérage des radiants au bout de quelques semaines, est le passage d’une peinture antirouille sur les tuyaux de gaz en cuivre.

Pascal Deniau, technicien Val’iance

« Des lots plus homogènes »

 

 
<em class="placeholder">Pascal Deniau, technicien Val’iance</em>
Pascal Deniau, technicien Val’iance © V. Bargain

« Comme le canard de Barbarie est originaire des pays chauds, il doit être bien chauffé, notamment au démarrage. Avec des canons, il faut de la technicité pour bien chauffer les canetons. Quand il fait très froid et que l’on doit beaucoup chauffer, on assèche l’air et cela peut être compliqué pour les plus petits canetons. Le passage en radiants et la régulation, qui assure la stabilité de température, permettent de sécuriser le démarrage. Hilaire Bousseau produit ainsi des lots de canards plus homogènes. »

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